C'est à travers ces affreux périls, ces lourdes épreuves et ces angoisses que les hommes épris de renom obtiennent les honneurs immortels et les plus hauts degrés de gloire : ce n'est pas en paressant à l'ombre séculaire de leurs nobles ancêtres, ou dans des lits dorés, blottis dans les précieuses fourrures de zibelines moscovites...
Ainsi le temps jaloux fait alterner bien et mal, plaisir et tristesse. Qui a vu le bonheur durer toujours ? Qui a vu la Fortune garder constance ?
Si l'ont dit, barbare Amour, que les tristes larmes mêmes n'étanchent point ta soif, c'est que, rude tyran, tu veux baigner tes autels de sang humain.
L'art de la guerre ne s'apprend point dans les livres, ni dans le silence de la retraite.
O vous que la Providence a chargés du soin de gouverner les peuples, armez-vous de prudence et de sévérité dans le choix des hommes que vous appelez à vos conseils. C'est par eux que la vérité doit parvenir jusqu'à vous. Que des moeurs pures, qu'une vie sans tache vous répondent de leur fidélité.
Mais gardez-vous d'un autre écueil. L'humble vertu des anachorètes ne doit pas être la vertu de vos ministres. De grandes vues, un grand caractère, doivent s'unir en eux à la probité scrupuleuse.