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Roger Bismut (Éditeur scientifique)Eduardo Lourenço (Préfacier, etc.)José Vitorino de Pina Martins (Préfacier, etc.)
EAN : 9782221082430
581 pages
Robert Laffont (12/09/1999)
4.18/5   30 notes
Résumé :
Peu de livres dans l'histoire de la littérature bénéficient d'un tel statut : être le monument national qui incarne la fierté de tout un peuple. Tous les poètes portugais se réfèrent encore aujourd'hui à cette épopée du XVIe siècle et si tous les Portugais n'ont pas lu Les Lusiades, chacun en connaît au moins le sens général et de larges extraits. Le poème de Camões chante la navigation de Vasco de Gama à la conquête de l'empire portugais d'Orient, c'est-à-dire le m... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Un long poème en dix chants à la gloire de la nation portugaise et nationaliste au possible (nation voulue par Dieu).
De nombreuses périphrases souvent combinées à des allusions mythologiques. Il y a en effet des références aux Métamorphoses d'Ovide ce qui, paraît-il, a valu des démêlés avec l'Inquisition à l'auteur, moyennant quoi le christianisme domine à la fin du poème où la mythologie est condamnée par Thétis en personne.
À noter un certain racisme propre à l'époque : un Noir est inférieur (tout comme un Arabe). Des débats avaient lieu pour savoir s'il était un être humain ou pas.
La guerre est glorifiée tout au long du récit comme la paix d'ailleurs du moment qu'elles sont victorieuses, chrétiennes et portugaises. À noter également de nombreuses allusions à Homère : l'auteur veut être celui du Portugal, pour un Achille tel que Vasco de Gama.
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Luis de Camões célèbre dans ce poème les exploits de Vasco de Gama et de sa flotte, en contant leur quête d'un passage vers l'Inde, par le sud de l'Afrique.
J'ai aimé cette oeuvre mais je ne saurais être objective. D'origine portugaise, et grande amatrice de mythologie, c'est de toute évidence orgueilleusement que j'ai aimé lire la protection de Vénus sur ces vaillants marins, voguant bravement contre vents et marrées animées par la jalousie de Bacchus.
L'esprit colonial m'a un peu troublée mais le style employé maquille cette réalité peu glorieuse du XVI° siècle, car c'est dans une véritable épopée antique que l'on plonge avec Vasco de Gama et ses confrères.
On comprend aisément comment l'oeuvre de Luis de Camões a fait de cet évènement historique un mythe fondateur de la nation portugaise.
Par ailleurs ceux qui ont la chance de pouvoir le lire dans sa version originale ne pourront que mieux apprécier le génie du poète.
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Je pense que parler du fond n'apportera rien, tout à déjà été dit par tant de personnes avant moi. Je préfère m'attarder sur la question de la lecture de cet ouvrage à notre époque. Selon moi il y a plusieurs difficultés à prendre en compte.
Tout d'abord, si vous n'êtes pas habitués à lire en vers, il vous faudra quelques pages avant de réussir à vous mettre pleinement dedans. J'ai eu un peu de mal au départ à m'y faire et finalement la beauté du texte dissipe vite le malaise.
Ensuite, si vous ne maîtrisez pas la mythologie gréco-romaine il vous faudra certainement faire quelques recherches en parallèle pour réussir à comprendre les très nombreuses références. Cette lecture m'a pris du temps, c'était exigeant car je n'avais pas, loin s'en faut, toutes les références nécessaires. Je pense que je suis passé à côté de nombreuses autres.
Evidemment, il faut remettre le texte dans le contexte, le racisme notamment est très présent.
Au-delà de ça j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir ce chef d'oeuvre et je pense le relire (pourquoi pas en version originale un jour) pour mieux l'apprécier sans avoir à couper ma lecture systématiquement pour comprendre. En tout cas même sans tout saisir, je retiendrai principalement la beauté du texte qui a fait de cette lecture un réel plaisir.
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- LES LUSIADES -

Je continue mon voyages avec les auteurs portugais et je suis maintenant avec Luis Camoes . Les Lusiades sont très connu pour leurs beauté des vers et de leur prestance à raconter l'histoire du Portugal. Comme par exemple : nous avons pu assister à l'histoire Inès de Castro ( La reine morte), une histoire racontait dans le monde entier. Nous avons pu voir aussi qu'il y a beaucoup de référence avec L'Iliade, L'Odyssée et Enéide .

J'ai vraiment aimée d'assister au voyage de Vasco de Gama. Cela m'a fait replonger un peu dans L'Odyssée, une sorte de L'Odyssée portugais. Je sais et beaucoup de personnes vont le dire que dans cette histoire, nous pouvons voir les portugais avec un peu une grosse tête ( c'est nous les plus fort ! Ou encore on est un des meilleurs peuple.) C'est vrai que c'est un fait et de ce point de vue, nous pouvons conclure que c'est aussi une inspiration à Enéide (qui est une grosse propagande de l'empire romain). Mais je pense que cela n'empêche pas à apprécier l'histoire. A l'époque le Portugal était une grande puissance car comme L'Espagne, elle avait trouvée pleins de terre ( Amérique du Sud, L'Inde, L'Afrique...) Et cela à un peu déteins sur l'histoire.

Bref... Juste pour vous dire que c'est une oeuvre à découvrir. Elle est magnifique et permet de voyager. Et en plus pour les personnes qui apprécient L'Odyssée ou encore Enéide, vous allez trouvé cette histoire fort agréable.
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Que dire, si ce n'est que ces chants sont un régal! le lecteur ne sait plus où donner de la tête entre les épopées mythologiques et les exploits de conquêtes de "l'Illustre Capitaine". On revit toute l'Histoire du Portugal des temps antiques aux premiers rois, des premiers rois à la dédicace du poète à D. Sébastien et avant Galilée (Camoes croit aux théories des péripatéticiens comme le montrent les strophes 84,85,86 au chant X). On voyage comme jamais aux côtés des Lusitaniens vers les contrées d'Afrique, d'Inde, d'Amérique. La sensibilité de Camoes jaillit comme une fontaine à travers les récits valeureux, frustré de voir l'Art, dont le sien, mourir "sans profits, sans lauriers" (chant IX).
Je suis tombée en pâmoison à la lecture de son ode à Vénus au chant II dont les vers me reviennent en boucle:
"Sa chevelure d'or s'étale ruisselante
Sur son col gracieux, que la neige eût sali,
Voile et montre à la fois sa gorge palpitante;
Nid d'albâtre où l'amour invisible est blotti [...]"

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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Triste condition des humains ! Sur mer, les tourmentes et les naufrages, à chaque instant la mort sous les yeux ! Sur terre, les combats, les trahisons, l'indigence et toutes ses horreurs ! Où fuir ? où trouver un asile pour cette existence si malheureuse et si courte ?
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L'or envahit les forteresses ; il fait les faux amis et les traîtres, conseille des bassesses aux plus nobles coeurs, et de lâches défections aux vaillants capitaines. Il ravit aux vierges timides les pudiques alarmes de l'honneur. Il tente quelquefois les enfants de Minerve, il déprave leur conscience et flétrit leur génie.
L'or interprète et dénature les oracles de Thémis. Il fait et défait les lois. Par lui le parjiure entre dans les familles, et la tyrannie dans le coeur des rois. Souvent même on l'a vu se glisser jusqu'au sanctuaire, éblouir le pieux cénobite et profaner la pureté des autels.
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Com que voz chorarei meu triste Fado
Que em tão dura paixão me sepultou.
Que mor não seja a dor
Que me deixou o tempo,
De meu bem desenganado.

Mas chorar não estima neste estado
Aonde suspirar nunca aproveitou.
Triste quero viver,
Pois se mudou em tristeza
A alegria do passado

Assim a vida passo descontente,
Ao som nesta prisão do grilhão duro,
Que lastima ao pé que a sofre e sente.
De tanto mal, a causa é amor puro,
Devido a quem de mim tenho ausente,
Por quem a vida e bens dele aventuro.

************
Avec quelle voix je pleurerai mon triste Fado,
Qui en si dure passion m’a enterré.
Si ce n’est la douleur
Que m’a laissée le temps,
De mon bien désabusé.

Mais pleurer n’estime rien dans cet état,
Où soupirer n'a jamais profité.
Triste je veux vivre,
Car s’est transformée en tristesse
l’allégresse du passé.

Je passe la vie comme cela malheureuse,
Au son de cette chaîne dans cette prison,
Le regret qui la souffre et la sent.
De tant de mal, la cause en est l’amour pur,
Dû à celui qui est loin de moi,
Pour qui la vie et le bien est osé.
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Faites, Seigneur, que jamais les peuples que l'on admire, Allemands, Français, Italiens, Anglais, ne puissent dire que les Portugais sont faits pour obéir plus que pour commander. Ne prenez conseil que d'hommes d'expérience, qui ont vu de longues années, de longs mois : car si une tête savante contient beaucoup de choses, l'homme d'expérience sait mieux les détails.
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Ô gloire de commander ! Ô vaine convoitise de cette vanité qu'on appelle Renommée ! Désir trompeur, attisé par ce qu'on nomme gloire et qui n'est que du vent ! Que tu sais bien châtier et justement frapper le coeur vain qui tant te chérit ! Quelles morts, quels périls, quelles tourmentes, quelles cruelles souffrances n'essayes-tu pas sur eux !

Dure inquiétude de l'âme et de la vie, source d'abandons et d'adultères, fléau infaillible et réputé de biens, de royaumes et d'empires ! On te dit illustre, on te dit sublime, quand tu mérites que d'infamants outrages. On te dit Renommée et Gloire souveraine, noms dont on leurre le peuple ignorant !
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Video de Luís de Camões (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Luís de Camões
Émission "Une Vie, une Œuvre", par Jacqueline Kelen, diffusée le 15 décembre 1988 sur France Culture. Invités : Vasco Graca Moura, Joao Marinho Dos Santos, Jorge Cardoso Branco et des étudiants.
Dans la catégorie : Littérature portugaiseVoir plus
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