Quand la quête d'éternité rencontre la folie des grandeurs
Grands travaux, grands projets, aménagements démesurés, bétonnage des terres cultivables et toujours des chantiers ou des projets « coûteux, obsolètes, inutiles et destructeurs »
Économie quelquefois verdie mais toujours aussi amoureuse du CO², grandes installations pour faciliter le déplacement de marchandises, aller ou venir de plus loin, aller plus vite, priorité donnée aux camions et aménagements de transport pour une minorité (aéroports, TGV, etc.), bref, à l'opposé de « la réduction de la demande de transports motorisés » qui devrait être débattue et construite démocratiquement.
Les auteur-e-s soulignent aussi l'importance « de penser plus globalement les territoires et de favoriser les politiques de lutte contre l'étalement urbain, de relocalisation des activités et de mise en place de circuits courts », de « réduire le nombre de camions en soutenant massivement un report modal vers le fret ferroviaire ».
Grands travaux, grands projets dont la collectivité est toujours en dernier ressort, celle qui socialise les risques et les coûts, alors que le privé en tire les bénéfices.
Sont traités des chantiers abandonnés, en construction, en projet ou reportés : Superphenix ; EPR de Flamanville et ligne à très haute tension ; Iter ; Centre d'enfouissement de déchets nucléaires de Bure ; Centrale nucléaire de Fessenheim ; Plogoff ; Notre-Dame-des-Landes ; Ligne ferroviaire transalpine Lyon Turin ; LGV Bordeaux-Toulouse, Bordeaux Espagne ; Autoroute Marseille-Grenoble, Lyon-Saint-Etienne ; Contournement est de Rouen, ouest de Lyon ; Prolongement de la Francilienne ; Route Centre Europe Atlantique ; Autoroute Pau-Langon, Fontenay-le-Comte-Rochefort ; Nouvelle route du littoral à la Réunion ; Mise en concession de la RN1 entre Castres et Toulouse ; Projet agroalimentaire de Ramery des 1000 vaches ; Europa City ; Stade des Lumières à Lyon ; Tour triangle à Paris, Méga-scierie-incinérateur de Sardy-lès- Epiry ; Incinérateur de Clermont-Ferrand ; Gare de Stuttgart.
Les auteur-e-s opposent à ces inutiles projets, un changement de modèle, une convergence pour les transitions, et s'appuient sur les expériences et la lutte de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. « Les ZAD ne sont pas seulement des lieux de contestation, elles sont aussi des lieux d'apprentissage, des agoras où renaissent l'esprit de lutte, l'envie d'échanger, le besoin de s'engager. A toutes celles et ceux qui ont osé sortir des sentiers battus et reprendre les chemins (parfois boueux) de la mobilisation, à toutes celles et ceux qui, sans renoncer à leur individualité, savent se fondre dans un collectif, nous n'avons qu'une chose à dire : continuez ! Continuons !… »
Le livre se termine par un petit glossaire amusant.
Un petit livre plus qu'utile. La liste des grands projets inutiles pourrait-être toujours réactualisée, et complétée, par exemple, par divers grands travaux comme ceux de la gare Saint-Lazare à Paris transformée en passage commercial. Sans oublier les installations comme Disneyland ou les projets lés au « Grand Paris ».
Il conviendrait aussi de développer les analyses sur la place des grands groupes du bâtiment et travaux publics (BTP) dans le fonctionnement du capitalisme, (sauf erreur le mot n'est pas employé), sur le fonctionnement des appels d'offre de marchés publics, les partenariats privé/public et les effets de corruption générés par ces fonctionnements. Sans oublier les questions de démocratie, limitée par des engagements de longue durée, qualifiables d'odieux et d'illégitimes…
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