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Citations sur Correspondance (1932-1960) : Albert Camus / Jean Gren.. (18)

Albert camus à Louis Guilloux- le jeudi 24 octobre [1946]

-Et à propos du -Sang noir-, j'y ai remis le nez poussé par l'amitié. J'ai eu honte et je me suis senti très petit garçon. Je ne connais personne aujourd'hui qui sache faire vivre ses personnages comme tu le fais. Il n'y a plus de romanciers parce que nous n'écrivons plus avec le coeur et la tendresse. (...)
T'ai-je dit que je suis allé à lourmarin. Trois jours, et je marchais sur ces collines et dans cette lumière avec tant d'allégresse ! J'y ai tout oublié. Il faudra que nous y allons ensemble, non ? Je ne me sens content, et accompli, que dans une certaine lumière. Ce qui me poursuit et me déssèche, c'est l'époque. C'est elle qui m'empêche d'avoir la conscience tranquille et d'aller jusqu'au bout de ma force. Mais il faudra bien régler cette question. Parce qu'après tout, il y a la lumière, la passion, la sainteté, les chats, l'amitié, toutes choses qui ne sont pas dans l'histoire et qui sont aussi vraies que le reste. (p.59)
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Albert Camus à René Char, 23 octobre 1958 :

Cher René,
Votre pays était très beau, nettoyé de mistral, clair et mystérieux. Et je vous rencontre sur toutes les routes. Votre ami,
A.C.
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Albert Camus à Louis Guilloux- 5 janvier [1946]

Je sais encore mieux maintenant qu'on ne peut pas être libre contre les autres. (...)Et surtout je sens encore avec plus d'inquiétude combien tout le malheur de l'homme vient de ce qu'il ne sait pas prendre un langage simple. Si le héros du -Malentendu- avait dit :" Voilà. C'est moi et je suis votre fils" le dialogue était possible et non plus en porte à faux comme dans la pièce. Il n'y avait plus de tragédie puisque le sommet de toutes les tragédies est dans la surdité des héros. De ce point de vue, c'est Socrate qui a raison contre Jésus et Nietzsche. Le progrès et la grandeur vraie est dans le dialogue à hauteur d'homme et non dans l'Evangile, monologué et dicté du haut d'une montagne solitaire. Voilà où j'en suis, en tout cas. Ce qui équilibre l'absurde, c'est la communauté des hommes contre lui. (p.34-35)
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Albert Camus à René Char: - Chance de vous avoir rencontré, il y a déjà des années, et que l'amitié ait pris entre nous cette force qui enjambe l'absence. (p.117)
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[23 octobre 58- L'Isle-sur-la Sorgue]

Cher René,
(...) Votre pays est très beau, nettoyé de mistral, clair et mystérieux. Et je vous rencontre sur toutes les routes. Votre ami
A.C.
(p.173)
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René Char à Albert Camus. 03 novembre 1951

(...)
Je crois que notre fraternité - sur tous les plans - va encore plus loin que nous l'envisageons et que nous l'éprouvons. De plus en plus, nous allons gêner la frivolité des exploiteurs, des fins diseurs de tous bords de notre époque. Tant mieux. Notre nouveau combat commence et notre raison d'exister. Du moins, j'en suis persuadé... Je le devine et je le sens. Très affectueusement à vous et très étroitement.
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Albert Camus à René Char. 18 mai 1956

(...)
Avant de vous connaître, je me passais de poésie. Rien de ce qui paraissait ne me concernait. Depuis dix ans au contraire, j'ai en moi une place vide, un creux, que je ne remplis qu'en vous lisant, mais alors jusqu'au bord.
Qu'allons-nous devenir est une question qui n'a pas de sens. Nous sommes devenus. Je le sais en vous lisant. Nous avons seulement à fructifier, de nos propres fruits, quoique dans l'hiver. La question est seulement de savoir ce que la vie, ou du moins ce qu'il y a en elle d'adorable, va devenir. Cela seul suffit à nous faire souffrir. Mais si nous sommes malheureux, du moins nous ne sommes pas privés de vérité. Cela, je ne le saurais pas tout seul. Simplement, je le sais avec vous.
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[septembre 1957]
René Char à Albert Camus
Merci pour votre présence réclamée comme un verre d'eau pure, un matin d'extrême désert. (p.164)
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" Il est des rencontres fertiles qui valent bien des aurores " Char
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Mardi - mai 1959
(lettre de René à Albert)
Mon cher Albert
Je me suis réjoui d'apprendre que l'horizon de Lourmarin avait succédé dans vos yeux à celui des murs de la rue de Chanaleilles (...)
Reposez-vous, cher Albert. Le Luberon est bon père nourricier. J'aimerai bien le parcourir de nouveau avec vous. Cela sera, je me tiendrai debout, je veux, bientôt et marcherai sur les bonnes pierres, à vos côtés. Toute mon affection R. Char
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