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Citations sur Mrs Creasy a disparu (40)

L'avenue est plongée dans le silence, les fenêtres sont muettes et impassibles. Les gens travaillent, mangent ou sont occupés ailleurs. Mrs Morton passe devant les maisons sans être dérangée. Dans le jardin de Sheila Dakin, les jouets de Lisa sont éparpillés sur l'herbe comme des fantassins blessés, et la brise fait claquer le loquet d'un portail indécis. De l'autre côté de la rue, l'allée de Dorothy est impeccable et silencieuse, les gravillons sont matés par un balai avant même le lever du jour.
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Les désastres vous trouvent. Ils vous pistent. Même si vous tentez de les ignorer, de vous cacher ou de fuir dans la direction opposée, ils finissent par vous débusquer. Ce n'est qu'une question de temps.
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En retraçant les pas de Margaret dans les rues, il parlait comme si elle était à ses côtés. Avant sa disparition, il ne lui avait jamais dit "je t'aime". Manquant de confiance en eux, les mots étaient restés coincés, gênés et peu enclins à sortir. Au lieu de lui dire " je t'aime ", il lui chuchotait " fais bien attention à toi " et " à quelle heure rentres-tu " ? Au lieu de lui dire " je t'aime ", il mettait son parapluie au pied de l'escalier pour qu'elle ne l'oublie pas, et l'hiver il plaçait ses gants sur la chaise près de la porte pour qu'elle s'en souvienne en sortant. Jusqu'à sa disparition, il était incapable de faire autrement, mais depuis les mots s'étaient détachés. Ils s'écoulaient de sa bouche en silence, sûrs d'eux et sans pudeur. Ils bringuebalaient sous le pont du canal et trébuchaient au bord de l'eau. Ils dansaient autour du kiosque et couraient sur le trottoir pendant qu'il marchait. Il se disait que s'il répétait assez souvent les mots elle les entendrait sûrement, et s'il continuait à marcher ils finiraient par se croiser.
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L'odeur du macadam chaud me piquait le nez. Je remuais les jambes, gênée par les briques brulantes. Impossible d'échapper à la chaleur. Elle nous attendait tous les matins au réveil, persistante et continue, suspendue en l'ait comme une dispute interrompue. Elle faisait fondre nos journées sur le trottoir et dans les cours, si bien que, incapables de rester cloitrés entre des murs de brique et de béton, nous nous déversions à l'extérieur en emmenant nos vies avec nous. Les repas, les conversations, les débats - tout commençait dehors, puis se libérait, se répandait. Même l'avenue avait changé. D'immenses fissures s'étaient creusées dans les pelouses jaunies, et les chemins se faisaient mous et instables. Ce qui avait été solide et fiable devenait flexible, incertain. Plus rien ne paraissait sûr. Mon père disait que la température distendait les liens, mais ça me semblait plus sinistre encore. J'avais l'impression que l'avenue tout entière se mouvait et s'étirait, tentant de s'échapper d'elle-même.
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Les désastres vous trouvent. Ils vous pistent. même si vous tentez de les ignorer, de vous cacher ou de fuir dans la direction opposée, ils finissent par vous débusquer.
Ce n'est qu'une question de temps.
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L'alcool glissa dans sa gorge comme une caresse.
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Nul ne savait alors que bien des années plus tard on continuerait à parler de cet été- là ; toutes les autres canicules seraient jugées à l'aune de celle-ci, et ceux qui l'auraient connue secoueraient la tête en souriant quand quelqu'un se plaindrait de la chaleur. Ce fut un été libérateur. L'âge d'or des ballons sauteurs et d'Abba, quand Dolly Parton suppliait Jolene de ne pas lui prendre son homme, devant les premières images de la surface de Mars nous nous sentions tous minuscules. Il fallait partager l'eau du bain et ne remplir la bouilloire qu'à moitié, et nous n'avions le droit de tirer la chasse d'eau qu'après ce que Mrs Morton appelait "une occasion spéciale".
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Le dimanche, nous allâmes à l'église demander à Dieu de retrouver Mrs Creasy.
Mes parents ne Lui dirent rien du tout, parce qu'ils faisaient la grasse matinée, mais je m'assis dans les premiers rangs avec Mrs Morton pour que Dieu nous entende bien.
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C'était le problème avec les gens qui vous connaissaient depuis l'enfance : ils ne pouvaient jamais admettre que vous n'aviez plus besoin qu'on pense à votre place.
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- Dans Sa miséricorde, le Seigneur donne et le Seigneur reprend .
- Vous pensez que, dans Sa miséricorde, le Seigneur a pris Mrs Creasy ? (...)
- Oh ! ça, quelqu'un l'a prise. (...)
Mais je ne crois pas que Dieu s'en soit mêlé.
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