La harpe d'herbes

Un livre assez difficile à trouver, en particulier en V.O. Extrêmement bien écrit, il me donne envie de lire et relire tout Capote. le coeur de l'intrigue me rappelle « Le Baron Perché » d'Italo Calvino (qui a été écrit bien plus tard), mais, alors que le livre de Calvino est un essai philosophique un peu barré, le court roman de Capote est plutôt une ode à l'enfance, ou disons une sorte de roman initiatique (même si le narrateur reste très effacé). Et comme dans pas mal de romans sur le sujet, on s'aperçoit très vite que les « enfants » sont plus raisonnables que les adultes ou, plutôt, qu'ils savent reconnaitre et apprécier les choses vraiment essentielles.
Ce livre me rappelle également (désolé pour l'anachronisme) certains passages de Joyce Carol Oates (ou de Steinbeck), à savoir un amour de la nature américaine (ici, l'herbe des indiens, si vous ne connaissez pas je vous conseille un coup de wiki, vous verrez qu'avant d'en faire un champ géant de maïs il y avait au centre de l'Amérique une biodiversité étonnante), et une certaine désillusion quant à ses habitants, pas meilleurs que les autres habitants de la terre, car quand ils ne sont pas cassés par la vie, ils sont lâches, voleurs, intolérants à la différence, et parfois violents. Mais heureusement pas tous ! Et d'ailleurs le livre se garde bien d'être manichéen puisque parmi les héros perchés dans l'arbre, Catherine est loin d'être parfaite, et il est difficile pour nous d'aimer pleinement ce personnage. Bref, beaucoup de nuances dans
ce beau roman.