Laurent Cappe nous livre avec "
Ours", un troisième roman très fort et parfaitement maîtrisé. Dès les premières phrases, on sent que l'on va toucher au plus profond de ce qui nous constitue. "N'entre pas sans violence dans cette bonne nuit" disait
Dylan Thomas.
Laurent Cappe a l'art de marier fond et forme, pour que l'entrée dans le récit se fasse justement sans violence, avec une douceur revigorante tout en conservant la force de l'histoire qui est ici contée. C'est rare que je referme un livre en me disant que je me sens un peu plus humain, c'est le cas pour "
Ours". Ce livre rend plus humain. C'est tendre, doux et puissant. À l'heure où
Beigbeder qui affirmait cyniquement que "
L'amour dure trois ans" est remis à sa sinistre place,
Laurent Cappe nous convainc de l'inverse avec force, sagesse et un engagement qui impose le respect. L'enjeu de la narration est de tenir ce fil ténu qui nous relie à ces personnages terriblement attachants, tout en explorant une intimité qui forge l'authenticité du propos. Ce passage prend du temps et ce temps est nécessaire. L'auteur ne fait pas l'écueil de la faute de rythme, ni dans un sens, ni dans l'autre. Il prend le temps qu'il faut pour nous faire passer ce moment fondamental avec ces héros. Beaucoup s'y retrouveront, c'est une certitude. Je rêve d'un monde dans lequel ce genre d'ouvrage serait reconnu à sa juste (h)auteur. C'est à nous, passionnés de lecture (lecteurs et auteurs) de faire savoir, qu'il faut lire
Laurent Cappe. Lire fait rêver. Merci.
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