Maintenant que je suis sorti de la boue et des guerres médiévales, il est temps de prendre un bon bain, de se faire beau, de se parfumer et de rejoindre les alcôves feutrées en compagnie de Phèdre nò Delauney. Il faut dire que la dame a son prix, que toutes les bourses ne peuvent se l'offrir. En ce qui concerne la saga de Kushiel, j'avoue m'être arrêté au premier tome. Je n'éprouve nul besoin de découvrir la suite.
En effet,
Jacqueline Carey nous livre sa vision d'une Europe occidentale alternative. Notre bon pays gaulois s'appelle désormais la terre d'Ange depuis que le Christ ressuscité, suivi de toute sa troupe d'apôtres a décider de s'y arrêter. Il faut dire que la vie du messie à changé quelque peu par rapports aux saintes écritures. le brave Elua et ses apôtres ont décidé de changer la face du monde par la sensualité.
« Aime comme tu l'entends. » est désormais le crédo du nouveau messie et en ce qui concerne l'acte d'amour, il s'agit d'assurer autant la qualité que la quantité.
Notre jeune héroïne est donc une disciple de Namaah la courtisane, la compagne partageuse et partagée d'Elua le béni. En terre d'Ange, la prostitution est plus qu'une coutume, c'est l'un des piliers de l'état.
La jeune Phèdre vendue à son plus jeune âge à l'une des grandes « maisons » va donc découvrir la vie au travers du prisme de la sensualité. Il n'y a qu'une tare physique qui l'empêche de s'élever dans les plus hautes sphères du plaisir tarifé. Cette tare, une tache dans la paupière de l'oeil gauche est la marque de Kushiel, une malédiction en quelque sorte. C'est pourtant cette distinction qui va permettre à un noble intriguant de repérer la jeune femme et de la faire travailler à son propre compte.
Très rapidement la jeune femme devenue objet de convoitise allie les plaisirs charnels et l'espionnage pour le compte de son nouveau maitre. Puis soudain son destin bascule, les trahisons s'enchaînent et les complots font éclore leurs fleurs vénéneuses. Phèdre se trouvera alors propulsée au coeur des intrigues.
Si j'avais découvert ce livre à l'adolescence, peut-être m'aurait-il laissé un meilleur souvenir. Je n'y ai trouvé qu'un prétexte à exciter la concupiscence des jeunes boutonneux. La moindre occasion est bonne pour mettre en scène les prouesses sensuelles de la belle héroïne.
En dehors de ce côté bassement reptilien, les intrigues sont finalement assez simplistes et la destinée du royaume se joue à quelques coups de théâtre peu crédible. Au milieu de tout ça, Phèdre tient immanquablement le rôle de last-women-standing, seule à mesure de dénouer les machinations.
Pour résumer, du sexe assez primaire teinté de masochisme purulent, des intrigues emboitées comme des matriochkas discount et une héroïne omniprésente et indispensable à la bonne marche du monde. Sans oublier la galerie de personnages qui pour se prétendre crédible tient du bottin mondain.
J'en ai vu suffisamment pour ne pas vouloir découvrir la suite.
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