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Critique de TRIEB



Ce pourrait être un pastiche facile des romans d'Agatha Christie, combiné à une réminiscence volontaire du style épistolaire qui a fait la gloire de certains littérateurs français .C'est en fait un roman très plaisant, à l'écriture élégante, subtile, d'un style léger et efficace, précis.
Le titre fait allusion bien sûr au tableau de Magritte représentant un visage d'homme largement dissimulé par une pomme.

Dans un hôtel de grand luxe situé près de la place de la Concorde, nommé le Paradise, descendent Craig, universitaire américano-britannique, Elena, occupant un poste important dans une grande maison de couture italienne. Au milieu du récit, un client de l'hôtel est retrouvé mort dans sa chambre, a priori assassiné. On apprendra à la fin du roman qu'il s'agit en fait d'une mort naturelle, l'enquête policière ayant disculpé les suspects. Cet homme, dont Craig et Elena raillent la superficialité et le caractère ordinaire provoque un débat parmi les clients de l'hôtel, et excite également la curiosité de Sébastien, réceptionniste, à qui rien n'échappe.

C'est un festival de descriptions des comportements et fantasmes auxquels peuvent, ou doivent, se livrer les clients haut de gamme d'un hôtel intercontinental de classe internationale : la tentation de vivre une aventure sans laisser de trace, de prendre congé de son quotidien pour quelques instants. Et aussi de refaire sa vie, l'espace d'un égarement, dans une suite d'hôtel.

« Nous avions le temps de prendre un café avant que nos taxis ne viennent nous chercher. C'est parfois très doux de ne rien espérer .Passé quarante ans, le hasard bouscule la vie au lieu de la construire. Il n'est pas désagréable de savoir qu'il va prendre fin. »
C'est une description à plusieurs voix, chaque personnage prenant à tour de rôle la parole pour restituer sa vision des événements, du crime, et des autres. L'écriture du roman est fine, elle est à la hauteur de l'élégance prêtée à la langue française par le style épistolaire des classiques pour classer ce roman parmi les très bonnes surprises de la rentrée littéraire.
Retenez ce nom : Christophe Carlier. C'est son premier roman, il est très prometteur et vaut un détour sans réserves.


Lien : http://www.bretstephan.com
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