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Critique de Annicklecture


Ce titre fait partie de ceux que je n'aurais pas acheté si l'on ne me l'avait pas conseillé, alors merci Anne-Sara. Il est classé dans les romans policiers mais il faut savoir qu'il se passe dans la fin des années 1896 au début de New York. L'atmosphère est lourde, grise, engluée dans les bas-fonds de certains quartiers. L'enquête sera menée par un "aliéniste", Lazlo Kreisler, qui va s'entourer d'amis dont un chroniqueur criminel, ainsi que d'autres personnes attachés à ses expériences. le préfet, Théodore Roosevelt, sera l'instigateur de cette recherche hors du commun. Je suis assez éprise de ce style de récit où l'on ne voit le jour que lorsqu'on lève les yeux du livre.

- "Note de l'auteur : Avant le XXe siècle, les malades mentaux étaient considérés comme aliénés, c'est-à-dire étrangers, non seulement au reste de la société mais aussi à leur propre nature. Les spécialistes qui étudiaient et traitaient leurs pathologies étaient connus sous le nom d'aliénistes."

Les pouvoirs publics d'alors ne se sentent pas concernés par les meurtres barbares de jeunes enfants "particuliers". Voilà pour l'histoire.
Il y a ici plus de 570 pages de recherches, de détails, précisions, perceptions sur l'âme humaine, mais aussi d'incroyables descriptions de cette Amérique à cette époque ainsi que la non considération de ses immigrés.

- "Un paysage d'échoppes fermées par des volets coulissants défilait de part et d'autre de Delancey Street et semblait nous escorter vers le front de mer, juste au-dessus de Corlears Hook, les bas-fonds du Lower East Side, où se regroupaient les cahutes et les taudis les plus pouilleux. Une macédoine de cultures et de langages se combinait pour donner au quartier sa couleur immigrée…"
- "Mais ici, rien ne semblait anormal, pas plus la danse du linge gelé que le ballet furtif des spectres qui désertaient les noirs pas de portes pour s'aventurer dans les allées obscures, vêtus de sombres hardes, foulant de leurs pieds nus l'amalgame verglacé d'urine, de suie et de crottin qui couvrait le sol…"

Un beau coup de coeur pour ce récit et son auteur, j'ai été emportée par l'histoire et l'écriture dès le début et je ne manquerais pas d'aller farfouiller dans ses autres textes.

"Un monde digne d'Eugène Sue. Avec l'ombre de Sherlock Holmes qui plane, non loin de celle de Jack l'Eventreur." Jean-Luc Douin.
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