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Critique de umezzu


Difficile de qualifier ce mélange des genres. Emmanuel Carrere a été chrétien. Il a eu la foi, il a pratiqué. Et ce pendant trois ans. Depuis lors il ne croit plus. Pour autant, comme le montre ce livre, ses interrogations personnelles croisent en permanence sa grande connaissance du Nouveau Testament.
Il a choisi dans cet ouvrage de commenter les textes des testaments et les actes des apôtres, comme le ferait un historien, un archiviste, s'attachant aux sources et aux textes. Mais il ne s'interdit pas de remplir les blancs, qui ne manquent pas dans les évangiles, par son interprétation, qui est celle d'un romancier et d'un scénariste habitué à conter et à rendre plus prenant une trame qui l'est déjà beaucoup.
Carrere détaille la diffusion du message chrétien et la création des évangiles. Au passage, il explique ce qui l'avait poussé dans la pratique religieuse dans une partie plus auto biographique et limite de l'analyse psychologique.
La suite est une masse d'informations sur les communautés chrétiennes des premiers temps, le rôle de Paul, maître dans la diffusion du message dans les communautés de Moyen Orient, celui de Luc, grec lettré et celui qui va transmettre l'écrit, celui de Marc et de Jean. le tout est ressitué dans cette période d'occupation de la Judée par Rome, de lutte entre factions juives, pharisiens et sadducéens, pour le monopole de la transmission divine, de révolte et de destruction du Temple. Un premier siècle de l'ère chrétienne bien rempli pendant lequel le développement du christianisme n'est que celui d'une secte avec ses différentes branches et interprétations.
Au final ce gros livre très ambitieux perd vite le lecteur en route par un mélange constant entre réflexions personnelles, exercices d'imagination et analyses des textes au regard des faits historiques. La partie de remise à plat des textes avec le contexte historique aurait méritée à elle seule un autre livre, plus humble et prêtant moins à controverses.
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