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Critique de GuillaumeTM


Avant la lecture de ce livre, je dois dire que j'ignorai totalement l'existence de cet écrivain, qui n'est d'ailleurs connu en France que d'une minorité de lecteurs.

Edourad Limonov est né en 1942 dans la ville de Dzerjinsk en Ukraine, dans une Union Soviétique encore sous le régime marxiste-léniniste de Staline. Tout jeune, il lit des romans de Jules Verne et d'Alexandre Dumas comme « Le comte de Monté Cristo » qu'il adore. À son adolescence, devient un petit voyou puis poète au sein de l'underground moscovite des artistes bohèmes de la fin des années 60/début 70. Puis il part aux États Unis avec sa femme, tous les deux connaîtront là-bas la difficulté de s'y faire un nom : comme écrivain pour lui, comme mannequin pour elle. La rupture sera consommée et une terrible descente aux enfers commencera pour Limonov avant qu'il ne devienne le domestique d'un milliardaire.

C'est à ce moment que son manuscrit fait le tour des éditeurs et atterrit dans les mains de Jean-Jacques Pauvert, celui qui édita les Surréalistes, Sade ainsi que le roman sulfureux « Histoire d'O ».
Limonov part aussitôt pour la France où il sera adoubé par le microcosme littéraire et où il écrira des articles dans « L'idiot international « , un journal irrévérencieux et pamphlétaire.

Suite à la chute du mur de Berlin et au démantèlement du bloc soviétique, Limonov décide de venir en aide aux serbes dans ce conflit au combien complexe entre serbes et croates. Prise de position plutôt discutable mais finalement cohérente avec le personnage qui n'a jamais caché son goût pour l'aventure et donc pour les uniformes et la guerre.
Ensuite il fonde le parti National-Bolchevique avec Alexandre Douguine (qui est considéré en France comme le le Pen russe), qui, comme le nom l'indique, un mélange de fascisme et de communisme bien que Limonov n'ait jamais été antisémite.

Le dernier épisode voit cet écrivain russe jeté en prison, à Engels parmi les zeks, un peu comme le personnage de Soljenitzyne, Ivan Denissovitch. Pour tenir le coup, il se lance dans la méditation, se concentrant sur sa respiration, ce que lui enseigna le trappeur Zolotarev qu'il connut avant d'être « institutionnalisé ».

C'est en définitive un personnage haut en couleur, fascinant malgré ses idées politiques assez douteuses et même floues. On comprend pourquoi Emmanuel Carrère met sa vie en parallèle dans certains passages du roman, elles sont si opposées. On devine à demi-mot que celui-ci aurait aimé avoir une vie comme celle de Limonov.
Il ne me reste plus qu'une seule chose à faire à présent : goûter à la prose de ce grand écrivain russe.
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