Si les paysans de Maheux ne parviennent pas à « lâcher » cette terre aride des Cévennes, force est de reconnaître qu'il n'est pas facile non plus de lâcher ce livre somptueux.
«
L'épervier de Maheux », c'est l'histoire de ces familles qui se meurent sur leurs terres, en quasi-autarcie, sur fond d'exode rural ; mais avaient-ils le choix : « là où la chèvre est attachée il faut qu'elle broute » dit-on.
Deuxième ouvrage de
Jean Carrière après «
Retour à Uzès », «
L'épervier de Maheux » valut à son auteur les honneurs du Prix Goncourt, assorties de critiques acerbes et l'étiquette régionaliste qu'on tenta de lui faire porter ; inconcevable pour ce proche de
Giono.
Giono, régionaliste lui aussi sans doute, qui dépeint si bien « sa »
Provence ?
Qu'importe, le prix Goncourt lui apporta la célébrité, mais aussi profonde dépression ; preuve que les Hautes Terres cévenoles ensoleillées ne préparent pas forcement aux feux de la rampe.
«
L'épervier de Maheux » reste un roman d'une rare force qui ne soffre pas de la comparaison avec
Jean Giono. A lire et à relire.
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