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Critique de MissJZB


Ah là là, j'ai refermé ce dernier volet des aventures de notre paranaturelle préférée, heureuse et triste à la fois. Heureuse parce que le Protectorat de l'ombrelle m'aura régalée jusqu'au bout. Triste, eh bien, parce que c'est le moment de dire au revoir à tout ce petit monde attachant et à cet univers loufoque qui aura égayé ma vie de lectrice comme peu de séries ont su le faire. Et celle-ci est vraiment inclassable, inimitable, ce qui la rend, à mon sens, incontournable.

Gail Carriger a de quoi être fière d'elle, et je lui lève ma tasse de thé bien haut pour avoir réussi à maintenir une telle qualité d'écriture, un véritable don qui lui a permis de créer des personnages inoubliables et des situations cocasses dont on se souviendra longtemps, très longtemps. Cette Jane Austen des temps modernes, aux accents victoriens et steampunks, nous livre ici un tome plus intimiste ; on sent qu'elle nous prépare gentiment à des adieux qui, reconnaissons-le, tombent à pic, au moment où la série a atteint une apogée délectable.

Nous retrouvons donc une lady Maccon qui nage en plein bonheur familial, et elle nous invite dans le second placard de lord Akeldama en mettant à notre disposition des chaussons confortables qui portent l'empreinte de son humour grinçant si addictif. Évidemment, on se régale de découvrir, deux ans plus tard, ce qu'il est advenu de son entourage et comment Alexia s'en sort avec l'ex désagrément embryonnaire, la petite Prudence, une voleuse de peaux. Et dans la première partie du roman, on peut dire qu'elle fait tourner son monde en bourrique, à l'aide de crocs ou de griffes, pour le plus grand plaisir de son « Dama » adoré. On ne se lasse pas de l'organisation domestique de cette famille très atypique.

Très vite, les soucis surnaturels reviennent en force. du meurtre trouble d'un loup-garou découlent beaucoup de soucis qui tendent à rendre intrigante l'invitation formulée par la reine de la ruche égyptienne, Matakara. C'est l'occasion pour la petite troupe d'Alexia de se séparer, certains restant à Londres pour gérer les affaires courantes, tandis qu'elle, son mari, sa fille, les Tunstell et madame Lefoux planifient une croisière très théâtrale sur le Nil.

C'est un tome qui nous dépayse encore une fois, mais de manière plus tranquille, l'action étant surtout présente sur la fin à la manière d'un feu d'artifice. Alexia qui tombe amoureuse de l'Égypte nous la décrit avec affection et quantité de détails savoureux. Mais ce qui fait, à mon sens, la force de ce tome, c'est l'alternance de points de vue qui permet de mettre en avant le personnage de Biffy, cet ex drone devenu loup-garou malgré lui, et on l'adore pour la frivolité et l'intelligence dont il fait preuve. J'ai été scotchée par l'évolution que Gail lui a réservée (à lui comme à bien d'autres protagonistes, d'ailleurs). Et j'ai découvert mon personnage préféré, le professeur Lyall, sous un jour plus tendre. Une certaine relation homosexuelle sortie d'un chapeau malicieux, qui n'a rien à envier à ceux d'Ivy, m'a terriblement touchée. Que c'est romantique !

Je vais m'arrêter là, terminant sur le couple Alexia/Conall, deux êtres très différents et pourtant si bien assortis. Leurs joutes verbales sont un régal, et Alexia, rendue plus « humaine » par sa maternité, dévoile au fil du texte, avec une pudeur typique de sa nature de Sans Âme, les sentiments qui l'unissent à cet homme, sans qui, on s'en rend compte, sa vie serait bien plus triste…

Voici une série menée d'une main de lady, tout en dentelle et en froufrous, qui nous a peut-être dévoilé tous ses secrets d'alcôve, mais qui n'a assurément pas fini de faire parler d'elle. Au revoir, au revoir, les amis, je ne vous oublierai pas, par mon ombrelle, j'en fais le serment !
Lien : http://www.place-to-be.fr/in..
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