Pendant trois mois, le warrant est sur sa table, au milieu d’un fatras de papiers. Elle sait très bien que l’ordre d’exécution est à portée de sa main et de ses yeux, n’attendant que sa signature. Elle le repousse, le dissimule, mais ne peut qu’y penser. Enfin, le 8 février 1587, elle signe, ordonnant le régicide d’une autre parente d’Henri VIII. Et c’est en catholique que celle-ci meurt sous la hache du bourreau, dans la prison de Fotheringhay. Elizabeth, pétrifiée par son geste et d’horribles détails de l’exécution, ose prétendre qu’elle a apposé son paraphe au bas d’une lettre au milieu d’autres, sans vraiment la lire, et qu’elle n’a pas été consciente d’envoyer Marie à la mort. On peut pourtant imaginer que pendant ces douze semaines, dans une attente hypocrite aussi pénible pour les deux femmes, la reine d’Angleterre eut à faire face à la hideuse nécessité de faire trancher la tête d’une femme de la même condition qu’elle. On appelle ce choix la raison d’État.
Peu importe : en jouant le jeu et en partageant le goût du peuple pour l’autodérision, la reine, si souvent mise en scène dans sa fonction depuis plus de soixante ans, a touché le cœur de tous les Britanniques. Et, selon le palais, elle a pris « tant de plaisir » à être complice des caméras du réalisateur Danny Boyle, qu’elle a ajouté un nouveau record, inoubliable, à son exceptionnel palmarès. Bravo, Madame !
Tout un symbole ! Windsor en feu, c’est la monarchie qui se consume.
On ne doit pas se traîner. On doit avancer comme si on avait des ailes.
Sissi est et sera un curieux mélange de gaucherie mondaine et de grâce naturelle. Un personnage féerique, évoluant dans une féerie.
Titrée duchesse en Bavière car elle appartient à la branche cadette de cette lignée, Élisabeth sera vite surnommée Sisi, écrit et prononcé de cette façon, selon l’usage allemand, mais qu’une notoriété universelle transformera en Sissi. C’est une coutume répandue que de donner des diminutifs aux êtres et aux lieux. Son enfance et son adolescence, qu’elle ne cessera de regretter, se déroulent principalement au château de Possenhofen, au sud de Munich, sur les rives du lac de Starnberg
Oublions les clichés, les films, inévitables et inusables, ayant révélé Romy Schneider dans les années 1950 et fait revivre un personnage qui nous fascine encore par son rare mélange de beauté, d’indépendance, de provocation, de tragédies personnelles et de lucidité politique au milieu des convulsions européennes. Un début de conte de fées suivi d’une brève opérette viennoise qui s’achève tragiquement dans un opéra de Verdi.
Pas de fêtes sans jolies femmes, pas de valses non plus.
Peu importe à la souveraine d’être élégante ; elle fait faire ses vêtements chez une modiste du village de Windsor, comme si elle n’avait plus personne à séduire, sinon ses peuples déconcertés par son absence de la vie officielle. Elle finira par réapparaître et ils seront attendris et impressionnés par cette « grand-mère de l’Europe » vêtue de noir qu’elle agrémente, il est vrai, de superbes diamants.
Au-delà de l’amour qu’elle porte à son mari, Victoria apprécie le calme et le bon sens du prince en toutes circonstances. Par sa retenue, il parvient à lui démontrer la meilleure solution d’un problème afin qu’elle interroge utilement le gouvernement et comprenne le bien-fondé de la décision prise. De cette manière et sans aucune fonction ou mandat officiel, le prince s’est, peu à peu, glissé au cœur de la monarchie constitutionnelle afin de la renforcer par la connaissance des affaires que doit avoir le souverain
Le rang du mari ou de l’épouse importe plus que la relation amoureuse entre les jeunes gens. Pions sur l’échiquier européen, ils peuvent être interchangeables.