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Critique de Sarindar


Une femme fascinante, attirante mais aussi inquiétante. Était-elle neurasthénique, fuyait-elle le monde de l'aristocratie pour mieux vivre ses passions dans des cadres enchanteurs, avec en plus une certaine bougeotte, car elle aimait beaucoup changer de lieu de séjour et finissait, semble-t-il, par s'ennuyer là où elle se trouvait ? Ayant le culte du corps pour lui-même et pour satisfaire son ego plus que par souci de la représentation au bras d'un époux auprès duquel elle n'était pas toujours ?
On a vénéré Elisabeth d'Autriche sous les traits un peu mièvres de la Sissi des contes de fée. Puis l'on a découvert la femme, avec ses qualités et défauts, sa personnalité, les répercussions des drames sur sa propre existence (folie de Louis II de Bavière, pour qui elle éprouvait de l'affection, car elle l'admirait ; drame de Mayerling où périt son fils Rodolphe de Habsbourg) ; intérêt qu'elle montra pour les destinées de la Hongrie dont elle contribua à faire un royaume associé à l'Empire d'Autriche, et dont les monarques furent son époux François-Joseph et elle-même ; ce que cette attention accordée de manière privilégiée à la Hongrie coûta aux autres peuples gouvernés depuis Vienne : tchèques, slovaques, yougoslaves, etc. plus ou moins ignorés ; et puis cette mort tragique en Suisse, à Genève, en 1898, sous les coups de poinçon d'un anarchiste excité.

Jean des Cars est un fervent admirateur de cette femme - et on le comprend - et il a su nous conter sa vie en nous faisant partager les coups de coeur qu'elle put avoir pour les êtres et les lieux qu'elle avait élus (passant sous silence toutefois les élans qu'elle eut pour d'autres femmes en qui elle cherchait peut-être un miroir où refléter sa propre image) et cette sorte de fatalité qui semblait la poursuivre et marquer sa destinée du sceau de la tragédie. Un très beau portrait, dont chaque page est belle. Un style limpide pour nous rendre sensible à l'histoire d'une femme qui eut à lutter pour se conquérir des espaces de liberté, pour se tenir loin d'une vie de cour qui l'ennuyait profondément. Elle préférait les relations interpersonnelles aux relations sociales imposées par les devoirs d'épouse d'un souverain, bien qu'elle s'y pliât parfois admirablement.

On est charmé et l'on compatit aux souffrances éprouvées par cette femme qui n'avait pas toujours les moyens d'affronter le malheur quand il se produisait dans sa vie. Ce livre est une réussite.

Francois Sarindar, auteur de : Lawrence d'Arabie. Thomas Edward, cet inconnu (2010)
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