Dans tous les pays, la Lune observe la règle d'alliance avec la mer qu'elle a pour toujours acceptée. [Béde le vénérable]. p 217
Le drame des îles océaniques consiste dans le caractère unique de leurs espèces, que le lent processus du temps a développées et qu'il est impossible de reconstituer quand elles sont éteintes. Dans un monde raisonnable, les hommes auraient traité ces îles en possessions précieuses, en muséums naturels comblés des œuvres belles et remarquables de la création, inestimable parce qu'elles n'existent nulle part ailleurs. p155
Car tout finalement retourne à la mer, à Okeanos, commencement et terme de tout, fleuve éternel du temps. p297
Peut-être, avec le temps, quand nous connaîtrons les secrets chimiques des coraux, des éponges et des diatomées, dependrons-nous moins de la richesse conservée des mers préhistoriques et nous adresserons-nous de plus en plus directement à l'océan et aux roches qui se forment toujours sur des hauts-fonds. p278
Il est étrange de penser que la vie a surgi de la mer, et que la mer est désormais menacée par l'une des formes de cette vie. Mais la mer, même si elle est entraînée dans une évolution désastreuse, continuera à exister ; la menace porte plutôt sur la vie elle-même.
En ce qui concerne l'élégance du style et la puissance d'évocation, on ne saurait trouver dans les dix dernières années meilleure prose que celle de Rachel Carson dans Cette mer qui nous entoure (...)
George Steiner
langage et silence
chapitre "littérature et post-histoire"
Il n'est donc point d'eau qui soit absolument du Pacifique ni absolument de l'Atlantique, ni absolument de l'océan Indien ou de l'océan Glacial antarctique.
Les vagues qui nous vivifient aujourd'hui à Virginia Beach ou à La Jolla ont peut-être, voilà plusieurs année, clapoté à la base d'iceberg ou reflété les rayons du soleil méditerranéen avant de cheminer vers nous par des routes invisibles, les courants profonds qui réalisent l'unité de l'océan. p216
C'est un plaisir rare, dit Darwin, que de voir les oiseaux sauvages se percher sur les épaules d'hommes, et le plaisir pourrait être beaucoup moins rares si les hommes se montraient moins destructeurs. p151
Notre esprit à toujours subi l'attrait puissant des îles. Sans doute est-il instinctif pour l'homme, animal terrestre, de trouver une satisfaction à la brève intrusion d'une terre dans l'écrasante immensité des mers. p138
Les sédiments sont l'épopée de la Terre. Quand nous serons assez savants, nous pourrons y lire toute l'histoire du passé. Car tout y est écrit. p126