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sur 91 notes
Jan CARSON. Les lanceurs de feu.

Ce roman se déroule à Belfast, ville martyre, profondément marquée par de violents conflits entre les deux communautés, les catholiques et les protestants. Au cours de l'été 2014, la canicule pèse sur le pays. Il existe une tradition, lors de la parade orangiste du 12 juillet, les émeutiers élèvent de gigantesques brasiers qui illuminent la ville et détruisent des quartiers, en toute illégalité. Ils ne respectent pas les consignes de sécurité, limitant la hauteur de ces feux et occasionnent des incendies criminels.

le docteur Jonathan Murray, la trentaine, élève seule sa petite fille, Sophie qu'il a eu avec une femme-sirène. Je demeure sceptique face à cette naissance et au devenir de cette enfant… Pour lui, tout passe par la parole et il envisage même d'opérer sa petite fille afin de ne pas divulguer la vérité. Mystère, ésotérisme, rêve, réalité, tout se mêle, s'emmêle, s'entremêle et les fils sont si ténus que je ne parviens à saisir le moindre brin pour démêler la trame.

Quel sera l'avenir de ces êtres plus ou moins abandonnées, oubliés sur le chemin. Afin de cerner un peu plus sa fille, des dons de guérison, Jonathan va jusqu'à consulter le Dr Kinari, qui soigne « les enfants infortunés », des enfants présentant des particularités physiques exceptionnelles, ayant également des pouvoirs surnaturels rares. Nous trouvons l'enfant volant, celui qui nage dans l'air…Je suis hébétée face à tous ces aveux.

Sammy Agnew, la quarantaine a vu son fils aîné sombrer dans la délinquance. Il l'a reconnu sur des vidéos circulant sur la toile et montrant le lanceur de feu. Il ne sait à qui confier ce mystère et cette reconnaissance : il va en consultation chez le Docteur Murray. Ces deux hommes ont chacun un énorme secret.

Je n'ai pas réussi à intégrer ce récit, basé cependant sur des faits historiques mêlant de la science-fiction. Peut-être suis-je passée à côté d'un roman important. J'ai mis plus de quinze jours pour le lire. C'est étrange comme atmosphère. Les personnages se croisent. le réel flirte avec l'invraisemblable, l'indicible. Ce genre littéraire n'est pas ma tasse de thé. Les qualités littéraires, écriture, description des lieux et des personnages sont bonnes mais la trame est complexe, entre ces faits historiques avérés et ces êtres fantastiques, magiques, légendaires ayant des pouvoirs surnaturels me désarçonnent. Mystère, ésotérisme, rêve, réalité, tout se mêle, s'emmêle, s'entremêle et les fils sont si ténus que je ne parviens à saisir le moindre brin pour démêler le canevas. Je ne peux me permettre, ni de conseiller cette lecture, ni de la déconseiller. Je suis neutre, et demeure mesurée dans ma notation. J'attribue la moyenne. ( 12/12/2021)

Lien : https://lucette.dutour@orang..
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En Irlande du Nord en juillet, il est de coutume d'allumer des bûchers pour célébrer la victoire en 1690 du roi protestant Guillaume d'Orange sur son ennemi catholique Jacques II.
Malgré l'apaisement entre les deux communautés concrétisé en 1998 par l'accord du Vendredi Saint conclu après trente années de guerre civile pudiquement nommées « The Troubles », ce rite perdure.
En cet été 2014, Belfast est accablée par une chaleur inhabituelle. Mais il est vrai que rien n'est ordinaire dans cette ville du nord-est de l'Ulster. L'auteure la qualifie même de saugrenue.
Nous ne sommes qu'en juin et la capitale de l'Irlande du Nord s'embrase. Et ces « Grands Feux » qui la brûlent n'ont rien à voir avec ceux de la tradition ni avec les feux de joie que les habitants attisent ça et là en marge des cérémonies officielles.
Ces feux-là ont été allumés pour détruire. Sammy Agnew, la cinquantaine, sait qui les a déclenchés. Dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, il reconnaît, derrière un masque de Guy Fawkes, l'un des instigateurs de la Conspiration des Poudres, son fils Mark surnommé « le Lanceur de Feu » qui milite pour le respect des libertés civiques.
L'ancien paramilitaire loyaliste à la colère rentrée qu'il pense avoir inoculée à son fils se sent responsable de ce déferlement de violence.
Non loin de là, Jonathan Murray vit en autarcie avec sa fille, un bébé de quelques mois, un bébé qui ne doit pas parler et encore moins chanter, un bébé qu'il doit faire taire à tout prix car elle est le fruit d'une relation qu'il aurait eu avec une sirène aux pouvoirs d'ensorcellement...
Cela paraît farfelu mais on y croit parce que Belfast est tout sauf raisonnable.
En incarnant une époque et un lieu avec ces deux personnages d'hommes seuls, à la dérive et en quête de rédemption, Jan Carson, dont on s'étonne que « Les lanceurs de feu » ne soit que le premier roman traduit en français, nous offre une superbe parabole sur la paternité, la transmission, le déterminisme, le fatalisme, le sacrifice et sur le choix manichéen entre le Bien et le Mal.
Si son parti pris original fait la part belle au fantastique et à l'onirisme, son écriture, puissante, inventive et flamboyante, le magnifie.
L'une des plus belles et plus poignantes lectures de cette fin d'année.

EXTRAIT
Les gens du coin (…) supposent que n'importe quel individu plus sombre qu'un fromage de chèvre est plus que probablement africain. Ils ne sont pas racistes. Ils ont simplement très peu voyagé.
Lien : http://papivore.net/litterat..
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Jan Carson vous emmène passer l'été à Belfast, 3 mois, de juin à août 2014, sous une chaleur torride. Dès juin, la préparation des parades orangistes met tout le monde sur des charbons ardents. Cette année, c'est encore plus particulier que d'habitude avec des brasiers qui vont encore chauffer l'ambiance. Qui allumera le plus haut brasier ? Une vidéo sur Internet posté anonymement par un mystérieux Lanceur de feu et appelant à la Rébellion, met rapidement la police et les medias sur les dents. La peur se propage à travers la ville où les feux naissent comme par magie, à une allure folle. Au milieu de tout ce bordel surréaliste, le lecteur va découvrir quelque chose d'encore plus bizarre. On rencontre 2 hommes. Sammy pense savoir qui est l'auteur de l'appel à la haine lancé sur internet. Jonathan, médecin aux urgences, reçoit un appel au secours d'une femme qui va bouleverser sa vie. Un jeune plein de rage et une petite Sophie à la peau diaphane, aux cheveux sombres et luisants comme s'ils étaient toujours mouillés. Deux papas qui se ronge les sangs, dépassés par leur progéniture dans un Belfast qui peine à panser ses plaies après 3o ans de guerre civile. Des Enfants Infortunés cachés à Belfast-Est.
Jan Carson utilise ce qu'elle appelle le réalisme magique pour évoquer cette folle ville de Belfast, où tout le monde a peur de tout le monde, où le feu peut rapidement renaître de ses cendres à la moindre étincelle Où le peur guide les gestes et fait finalement toujours présager le pire.
C'est un roman hypnotique. Jan Carson vous attrape et ne vous lâche pas, redoutable jusqu'à la dernière ligne, jusqu'au dernier mot.
Un gros coup de coeur pour ce roman qu'on ne peut pas oublier ! A lire !
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Jan Carson recrée le Belfast des années 2014, dévoré par les flammes des Grands Feux, hanté par des silhouettes rendues fantasmagoriques par la lumière rougeoyante. Elle mêle des éléments du conte au réalisme, écrit la ville méconnaissable, s'attarde alternativement sur les inquiétudes et les pensées de deux pères craignant pour le devenir de leurs enfants, dangereux croient-ils – chacun à leur façon. Malgré tout, ces trois récits se disputent la scène sans qu'un lien vraiment tangible ne se matérialise ni qu'un véritable équilibre parvienne à se définir... (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2021/10/05/les-lanceurs-de-feu-jan-carson/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Ce roman nous transporte en 2014 à Belfast lors d'un été caniculaire. Chaque année en juillet se déroulent, dans toute l'Irlande du Nord « The Twelfth » (le douze) , les commémorations du douze juillet, souvenir de la bataille de la Boyne. Celles-ci donnent souvent lieu à des affrontements et à des feux qui sont d'habitude relativement vite circonscrits. Les Troubles sont loin mais encore bien présents dans les mémoires.

Le roman démarre en juin, en même temps que les feux, avec un peu d'avance et nous comprenons vite qu'ils ont cette année-là une dimension particulière.

Nous faisons la connaissance de deux hommes : Jonathan, médecin, père célibataire un peu paumé d'une petite Sophie et Sammy, marié, père de trois enfants. le roman les suit de façon alternée mais très vite (sur les conseils de ma libraire préférée, je n'avais pas lu la quatrième de couverture), on devine que ces deux-là vont être amenés à se rencontrer.
Les deux, pour des raisons différentes, sont des taiseux. Mais ils se reconnaissent comme pères impuissants à maîtriser le devenir de leur enfant. Jonathan craint que sa fille n'ait hérité des pouvoirs maléfiques de sa mère à manipuler les autres et ne fasse à son tour le mal autour d'elle. Samuel est lui convaincu d'être le père du Lanceur de feu, celui qui embrase Belfast.

C'est un livre sur la paternité, sur la responsabilité des pères, ce qu'ils transmettent à leur enfant, de façon consciente et surtout inconsciente. C'est un roman sur la culpabilité qui les transperce et les rend impuissants. Et en toile de fond, nous avons Belfast et ses vieux conflits (confessionnels et économiques), ses démons, incarnés par les croyances que l'on dissimule, les enfants infortunés (qui apparaissent comme par enchantement en filigrane).

L'écriture nous plonge dans une ambiance apocalyptique (les phénomènes météo se déchaînent) qui ne fait que mettre en lumière la rage et le désespoir de ces pères prêts à tout pour se faire pardonner leurs errements passés.

L'autrice nous prend dans les filets de cette écriture parfaitement maîtrisée. Il y avait longtemps que la lecture d'un livre ne m'avait autant touchée jusqu'à ressentir physiquement certaines des choses décrites. C'est poignant, puissant et à découvrir sans tarder !!
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"Nous sommes à Belfast", au mois de juin 2014. L'été se met doucement en place, les habitants du quartier Est de la ville, encerclés par le bitume, espèrent bien pouvoir sortir leur barbecue, siroter quelques bières biens fraiches et bronzer sous le soleil, alors que la Coupe de Monde de football bat son plein.
Tout semble idyllique sauf que cette année, il semblerait que le spectre de la Guerre Civile (1968-1998) ait décidé de se mêler à la fête.
Sur Internet, une vidéo inquiétante tourne en boucle : on y voit une silhouette masquée, inquiétante, portant le masque de Guy Fawkes, exhortant la population à mettre la ville à feu et à sang. Cette mystérieuse personne se fait d'ailleurs appeler... le lanceur de feu.
Sauf qu'il ne s'agit pas des traditionnels feux allumés la nuit du 11 juillet pour accueillir la parade des Orangistes du 12. Non. Il est beaucoup trop tôt dans la saison, nous ne sommes qu'en juin. Et même si leur beauté est surprenante, ces feux dangereux qui sont déclenchés sans être annoncés ne présagent rien de bon. Ils témoignent d'un malaise profond de la population, qui trouve dans la pyromanie un acte fort de désobéissance civile. La machine se met en place : sirènes des pompiers, médias couvrant les évènements, politiques s'en mêlant et ajoutant leur petit commentaire bien senti, jusqu'à l'intervention de la police, qui il faut bien l'admettre, est dépassée par l'agilité des pyromanes.
Semaine après semaine, alors que la ville étouffe sous la fumée, la tension monte en flèche. Orchestré par le Lanceur de feu, le chaos enfle et menace de faire sombrer Belfast...

Au milieu de ce brasier à ciel ouvert, dans cette ville instable où tout semble être un paradoxe, évoluent Jonathan et Sammy. le premier est un médecin qui vit à Belfast mais ne l'habite pas : il ne sait rien de cet endroit - il a déjà tant à faire avec ses milliers d'angoisses et de peurs, de sa solitude et surtout, de sa fille Sophie, qu'il a découverte un matin abandonnée dans le lavabo de son appartement, après la fuite nocturne de sa mère, désormais introuvable... le second, Sammy, est un ancien paramilitaire loyaliste, marié et père de trois enfants dont l'aîné, Mark - il en est maintenant persuadé - est le Lanceur de feu de la vidéo.
Bon courage les gars!

L'ouverture de ce roman est grandiose. Elle se fait en trois étapes, fondamentale pour la suite du livre, mêlant l'étrange à la puissance narrative de l'auteure.
Pour commencer, un mot. Un mot qui est un univers : "sirène". Et deux entrées : la sirène, c'est à la fois ce long signal sonore utilisé comme moyen d'alerte et ces femmes mythologiques qui séduisent les marins de leur voix jusqu'à causer leur perte. Curieuse cette entrée en matière. Rapidement, on comprend que chacune de ces sirènes est une épée de Damoclès au dessus de la tête de nos personnages : Jonathan, en pleine nuit de service, est appelée par une mystérieuse inconnue "en train de mourir". Il a l'intuition que c'est un piège, mais ne peut refréner sa pulsion d'y aller. C'est trop tard, dès le premier regard il est ensorcelé, séduit par la voix de cette Sirène, qui lui donnera une fille avant de disparaître - une fille, ou une Sirène? Sammy, quant à lui, sait que les sirènes d'alerte qu'il entend nuit et jour, qui le harcèlent, sont la conséquence des actes de son fils. Ces sirènes le ramènent à la guerre civile, lorsqu'il se battait dans les rues de la ville. Elles le ramènent à son propre passé, sa propre violence, qui sommeille en lui et tente de refaire surface.
Ces deux pères, terriblement seuls, savent que leur progéniture va un jour ou l'autre causer d'infinies souffrances. Ils sont soumis à ce combat interne, cet aller-retour entre la protection égoïste de leur descendance - après tout, ils sont le père d'un.e enfant, leur moi biologique les poussent envers et contre tous à les protéger - et la défense du bien commun (thème d'une incroyable actualité!). Mais sont-ils les seuls responsables? Doit-on seulement aller chercher du côté de l'héritage génétique? Une piste forte, certainement, qui revient souvent : "elles sont leur mère et leur grand-mère avant elles" ou "une sorte de violence héritée de la génération précédente". Mais ne faut-il pas aussi aller voir les conséquences et la responsabilité de Belfast - qui est le véritable protagoniste de l'histoire. Belfast, par toute sa complexité et son histoire, sa paix fragile et son destin brumeux, n'est-elle pas directement responsable du comportement de ses habitants? Un enfant de Belfast peut-il se sortir de ses tentacules? "C'est la ville qui ne les laissera partir ni l'un ni l'autre". Ainsi ce roman est un gigantesque et superbe questionnement sur l'héritage familial et socio-culturel, dans cette ville à la fois étrangement attrayante et effrayante. Ses habitants aiment la fuir, mais invariablement, ils y reviendront, car ils ne peuvent vivre autre part. Il ne peut en être autrement.

Jonathan parviendra-t-il a "[s]'enseigner en [sa fille]" afin qu'elle ne devienne pas, comme sa mère, une Sirène? Il en a conscience, et le formule dans cette magnifique phrase : "Ta bouche, c'est là que le monde commencera ou finira." Saura-t-il trouver une alternative à cet horrible plan qui s'impose à lui dès les premiers mois de vie de la petite Sophie : inciser et couper cette langue au scalpel afin de la priver de la parole et sauver le monde ? Quant à Sammy, et sa femme : est-il encore possible de sauver leur fils Mark, qui paraît déjà bien loin idéologiquement. Ce gosse semble inatteignable, hors de portée, alors qu'il vit encore sous leur toît... Face à ces enjeux colossaux, ces deux personnages mémorables vont devoir lutter pour la préservation de leur descendance, dans une ville éblouissante où tout peut arriver, même le plus inimaginable, le plus inavouable...

Tout en nuances et avec un panache remarquable, ce grand roman marque, en cette 20ème année d'existence de la maison Sabine Wespieser, l'entrée d'une nouvelle auteure irlandaise dans ce catalogue qui en compte désormais de très grandes : Edna O'Brien, Claire KEegan, Nuala O'Faolain. Une entrée fracassante, singulière, énergique. Bienvenue à vous Jan Carson.
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Les événements en Irlande du Nord sont un prétexte : ce que nous offre Jan Carson, c'est un roman original et très puissant sur la paternité… et la peur de ses propres enfants. Si elle use de bizarreries et notamment de cette incroyable métaphore des enfants « aux pouvoirs spéciaux », c'est pour mieux nous ramener à la réalité émouvante et parfois brutale de la parentalité. de quoi verser une petite larme à la fin (ça fait du bien)…
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Il arrive parfois, et c'est sans doute la marque des meilleurs livres, que la lecture, loin d'être simple exercice et plaisir spirituel, s'empare de votre corps au fil des pages, l'engage pleinement dans son travail, devienne aussi, et tyranniquement, l'affaire des tripes. le roman de Jan Carson, premier texte d'elle traduit en français, accomplit cet exploit, n'offrant à qui le découvre que peu d'échappatoires à l'identification, l'invitant à partager le faisceau d'émotions, d'anxiété et de terreur, des deux protagonistes, jusqu'à, quelquefois, l'insoutenable… A Belfast, au cours de l'été 2014, la ville brûle. de Grands Feux sont allumés par des mains inconnues, bien avant les bûchers traditionnels du mois d'août, détruisant des lieux symboliques, faisant resurgir les pires souvenirs de la période des Troubles, la terrible guerre civile confessionnelle achevée, par un accord politique bien fragile, une vingtaine d'années auparavant. Tandis que la panique gagne la cité, que pompiers et policiers sont mobilisés pour calmer les flammes et trouver les coupables, deux hommes découvrent, dans leur condition de père de famille, le pire des cauchemars. Jonathan Murray, médecin dans un centre de santé et jeune père, depuis quelques semaines, d'une adorable petite Sophie, ne peut s'empêcher d'être hanté par le souvenir de la mère du bébé et de ses pouvoirs de manipulation, craignant que l'enfant n'hérite de ces facultés magiques, qui la transformeraient en véritable danger pour l'humanité. de son côté, Sammy Agnew, un ancien paramilitaire protestant, est convaincu d'avoir reconnu dans le « Lanceur de feu » s'exhibant sur une vidéo de propagande son propre fils, Mark, effrayé par l'idée d'avoir légué à celui-ci la part la plus sombre de sa personnalité. Bouleversés par le poids de leurs responsabilités parentales, rongés par la culpabilité, leurs coeurs déchirés entre leur amour paternel et leur souci d'autrui, ils s'emploient l'un et l'autre à tenter l'impossible, empêcher l'extension de la violence tout en protégeant leur enfant, une quête douloureuse qui les amènera finalement à se rencontrer… Au-delà de ce double drame, mêlant le fantastique à la réalité la plus crue, dans une tonalité qui évoque les meilleures tragédies shakespeariennes, au-delà de la puissance poignante d'un texte qui vous secoue, comme nous l'avons déjà dit au début de cette chronique, de la première à la dernière page, le roman, utilisant avec habileté l'alternance des points de vue et l'insertion fréquente de petites anecdotes mettant en scène d'autres enfants étranges, offre aussi le flamboyant portrait d'une ville, Belfast, minée par les haines anciennes et la lourdeur des silences… Et si, parfois, comme nous le montre Jan Carson avec un tel brio, l'écriture était le meilleur moyen de nous rappeler que parole et dialogue sont les plus efficaces des vecteurs de paix ?
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