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3,51

sur 90 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Ce livre entremêlent la trajectoire de deux hommes en proie à des sentiments terrifiants : angoisse, peur de l'avenir et du devenir de leurs enfants. Pour le premier, d'un fils adolescent qui l'inquiète par sa noirceur, le deuxième, de sa fille de quelques semaines -mois- à laquelle il lui prête des pouvoirs étranges.
d'abord hautement prometteur, le livre explore la révolte du peuple de Belfast des années 2014 ainsi que des inquiétudes viscérales qui la nourrisse, par deux niveaux d'intrigue, deux classes sociales en proie au même sentiments. Puis, de la douleur d'être père, de perdre le contrôle sur sa progéniture.
Le récit devient alors incohérent, sinueux, et peux perdre le lecteur qui attend le concret, la ressource brute que lui a promis les premières pages de ce roman... Il s'éloigne de plus en plus de Belfast et de cette révolte pour se nicher dans une subjectivité des personnages et de leurs contradictions que rien ne relie à l'embrasement de Belfast, qui disparait ainsi au profit d'une histoire dénuée de sens.
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Les lanceurs de feu de l'auteure nord-irlandaise, la précision est essentielle, Jan Carson, publié aux Editions Sabine Wespieser, est un des titres les plus étonnants, les plus déstabilisants que j'ai pu lire ces derniers temps. Et jusqu'à la rédaction de ces lignes, je n'ai su qu'en penser. C'est le premier roman que je lis qui prend Belfast pour décor, cette capitale à mi-chemin entre son voisin anglais et son alter-ego du sud et de l'ouest. Dès le début, le dépaysement m'a frappée de plein fouet, avec la sensation de pénétrer des terres qui recèlent des secrets dont la plupart me resteront inconnus tout comme celui de certains épisodes de la diégèse. le roman a reçu en 2019 le Prix de littérature de l'Union européenne. J'ai effectivement été déstabilisée par l'inclusion du réalisme magique, qui floute les frontières de la réalité, j'ai été plus sensible au thème de la coexistence épineuse de ces deux communautés, catholique et protestante, au sein d'une capitale qui a été un temps à feu et à sang.

Dans l'ensemble, j'ai beaucoup apprécié les traits généraux de cette double narration, l'une vue sous le regard un peu absent et déconnecté d'un père célibataire et médecin généraliste de son quartier, l'autre sous le regard d'un père de famille, ancien paramilitaire, qui avait la fâcheuse habitude de molester les corps de pauvres malheureux qui eurent le malheur de croiser son chemin. Sammy Agnew, qui prend peu à peu, la mesure de la personnalité que couve son asocial de fils. En fond de toile, Belfast la nord-irlandaise, comme coupée en deux par deux religions qui cohabitent tant bien que mal depuis quelques siècles maintenant, mais aussi par une différence flagrante de niveau de vie. Les lanceurs de feu, c'est d'abord la découverte de cette capitale, un peu sauvage et mystérieuse, dont on ne saurait vraiment saisir l'identité malgré les lignes magnifiques écrites à son sujet. Belfast est, ici, une ville à part, pas aussi citadine que ses consoeurs européennes, mais un microcosme ensorcelant, une atmosphère unique, magnétique, parfois bouillonnante, embrasée par ces Grands Feux.

D'autant que l'écriture de l'auteure est parfois très allusive, elle décrit, à force de mots et d'expression, tout et son contraire, mais jamais elle ne nomme vraiment. Les troubles, puisqu'ils sont nommés ainsi, et l'on s'en doute puisque le cadre est lui-même de parti-pris, renvoient aux anciens conflits, officiellement terminés aujourd'hui, de l'Irlande du Nord. Jamais un mot clair et précis pour nommer les organisations paramilitaires en oeuvre dans le pays pendant des dizaines d'années. Et pourtant. Même chose pour ces deux expériences totalement différentes de paternité, toutes aussi inquiétantes, l'une et l'autre, face à l'expérience d'un enfant qui se pose comme un danger pour la communauté, l'un tout à fait tangible, l'autre plus confus, fondé sur la fantasmagorie d'un homme un peu perdu et livré à lui-même. A l'évidence, l'allégorie de ces enfants abîmés, dont Sophie la fille de Jonathan, pourrait être considérée comme l'illustration des violences et ses conséquences dont héritent les enfants de leurs parents, et qu'ils sont incapables de contrôler, ces « enfants infortunés de Belfast-est » !

Je gardais de côté l'idée que les deux fils narratifs finiraient bien se rejoindre à un moment donné, ce qui est effectivement le cas, et ce dialogue entre ces deux pères confrontés finalement au même dilemme vis-à-vis de leur enfant est le point d'orgue de ce roman et amorcent une réelle réflexion sur la nature de celle-ci et sur la capacité réelle – et sur sa responsabilité – du parent à éteindre celle-ci chez son enfant.

Les lanceurs de feu est un roman qui m'a laissé un avis très contrasté. J'ai à la fois été conquise par le charme brute et un peu aride et la puissance de ces lignes sur la capitale, sur ses habitants du quartier est, sur ces personnages – Sammy Agnew, Mark Agnew et Jonathan Murray – aussi rocailleux, revêche et insondable que Belfast. J'ai été un peu déconfite face aux morceaux de vie de Jonathan, qui prennent par moments une dimension fantastique et un peu inattendue, dont je doute encore de la véritable portée.


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Jonathan Murray est un médecin généraliste « abandonné » par ses parents et qui rencontre une sirène avec qui il a une fille, Sophie.
Sammy Agnew est le père de Mark, le lanceur d'alerte, celui qui demande aux autres de se rebeller et d'allumer des feux.
J'ai trouvé la lecture très lente, avec beaucoup de longueurs, surtout à cause des passages descriptifs d'ordre plutôt sociologique (lesquels je n'ai pas trouvé intéressants pour l'histoire). le style ne m'a pas accroché non plus parce que je n'ai pas trouvé le récit assez explicit et c'était compliqué pour suivre l'histoire.
Je dois cependant avouer qu'à partir de la moitié l'intrigue s'accélérait et que je ne pouvais pas m'arrêter de lire pour savoir jusqu'où allait arriver chaque personnage. Je considère intéressant le traitement de la parentalité fait par l'autrice, qui nous pose la question de jusqu'où pourront aller les deux pères face à la dangerosité de leurs enfants, mais c'est dommage que tout cela soit dilué dans le contexte des Grands Feux et caché par le titre.
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