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Critique de jcjc352


L'univers de Carver est très simple il s'articule autour du quotidien. Et qu'est-ce que le quotidien pour Carver ? Eh bien ce sont les petits riens qui empoisonnent l'existence, les vieilles rancoeurs que l'on ressassent, les obligations à échéances qui nécessitent un petit chèque mensuel, les inextricables affaires de coeurs avec la voisine pendant un engagement multiple, les comportements inexplicables et intimes plutôt inexplicables des individus, des voisins, des personnes veules, des membres de la famille.
Des nouvelles de vies comme la votre sans artifices avec son lot d'habitude et ses petites contrariétés qui parfois prennent une ampleur démesurée. Ce n'est pas ce qui manque et il faut avoir une bonne dose d'abnégation ou de philosophie pour y faire face ou et, c'est souvent le cas, de désespoir.
Un enchaînement de gestes répétitifs auquel on ne prend garde et qui en soi est normal mais qui, lorsqu'on s'extériorise et se regarde faire, devient insupportable car il n'y a pas une once de folie ou de poésie , que de l'ordinaire, du vu et déjà vu sans surprise.
Carver sait capter cette intimité quotidienne et on se demande qu'elle est sa motivation à la mettre en nouvelles à justifier ou non ce comportement machinal dans le déroulé habituel de la journée.
Il y a quelque chose de dur à lire ce quotidien privé de rupture car on reconnaît bien souvent le notre. C'est angoissant de se sentir englué dans une vie sans issue, un train train selon le même enchaînement qui nous bouffe beaucoup de temps et nous détourne de l'essentiel.
Dépouillé mais dense, brièveté de style, la qualité de cette écriture peut être qualifiée de laconisme, mais laconisme de précision chirurgicale. Carver ne donne pas un avis mais donne des choses réalistes à voir, des faits irréfragables. On sent derrière ce laconisme une sensibilité pudique que Carver préférerait cacher.
A lire mais pas trop souvent car déprimant.

Enfin je vais vivre
Comme d'habitude*
Je me lève
Et je te bouscule
Tu ne te réveilles pas*
* extrait de paroles de « Comme d'habitude » de claude François
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