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Critique de AnnaDulac


Barbara Cassin, dans cet essai passionnant consacré à la nostalgie, part d'une constatation personnelle. Pourquoi se sent-elle tellement chez elle en Corse, alors qu'elle est parisienne pure souche ? Pourquoi ce sentiment si fort ? Fort au point d'avoir fait enterrer son mari près de la maison qu'elle possède sur l'île ?

C'est à cette question émouvante qu'elle tente de répondre. Sa conclusion est que : « Quand donc est-on chez soi ? Quand on est accueilli, soi-même, ses proches et sa, ses langues. »

Ailleurs, elle dit « hospité », soit reconnu comme hôte.

Auparavant Barbara Cassin nous aura entraînés sur les traces d'Ulysse, le héros du retour par excellence ; sur celles d'Enée, l'exilé et sur celles d'Hannah Arendt pour qui la patrie est sa langue allemande.

Elle montre que l'enracinement et le déracinement vont de pair. Nous apprenons aussi que le mot « nostalgie » n'est pas grec contrairement aux apparences. C'est un mot suisse allemand inventé en 1678 par un médecin, Jean-Jacques Harder pour dire le mal du pays dont souffraient les mercenaires de Louis XIV.

L'essai de Barbara Cassin, philosophe spécialiste de l'Antiquité, est érudit, mais parfaitement abordable. de larges citations d'Homère, de Virgile et d'Hannah Arendt permettent de se replonger dans ces textes magnifiques et de démêler ce sentiment complexe de la nostalgie qui oscille entre « Heimweh », mal du pays, désir du retour, et « Fernweh », mal du lointain.
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