Nécropolitains

Une lecture mitigée.

Ce roman me faisait de l'oeil depuis qu'il avait été annoncé. Je n'ai pas lu le précédent livre de l'auteur mais le résumé de celui-ci me tentait énormément et il s'avère que cela n'a pas gêné ma lecture du tout.
Je remercie donc Babelio, sa masse critique et les éditions Critic de m'avoir permis de le découvrir car, vu son prix, je n'étais pas sûre de pouvoir me l'offrir.
Cela dit, maintenant que je l'ai en main, le prix paraît moins répulsif. En effet, le livre est énorme et sa reliure est solide. le papier et l'impression sont de qualité.

Je dois bien avouer qu'un mois a été trop court pour que je vienne à bout de ce pavé, d'où mon retard de critique.
Malheureusement, ma lecture a été en demie teinte.

Déjà, les chapitres sont courts, cela aide le lecteur à avancer rapidement dans sa lecture. Les dialogues et personnages ne sont pas dénués d'humour non plus, ce qui ajoute un petit quelque chose et relance parfois le récit.
Néanmoins, pour ma part, le vocabulaire et la manière de parler de certains personnages m'a déplu et a freiné ma lecture. Comme si, en des temps post-apocalyptiques, on était obligés de parler comme des "gros charretiers grincheux et sarcastiques"...
Je ne m'attendais pas à ce que la musique soit un fil conducteur ceci-dit, cela a été une bonne surprise.


Au début du roman, le personnage principal, Franck Masson m'a été fort antipathique, je pense à dessein puisqu'il évolue au cours du récit, mais cela m'a fait peiner à rentrer dans l'histoire, à me lancer vraiment. Cela s'arrange complètement au fil du récit mais, je le note quand-même.

Deux derniers aspects m'ont empêchée d'être à fond dans ma lecture.

D'abord, l'écriture. La plume de Rodolphe Casso est très fluide mais aussi détaillée et imagée, je n'ai pas à m'en plaindre et l'aurait sûrement adorée dans un autre type de récit. Ce problème que j'ai eu rejoint le dernier aspect du livre qui m'a déçue. L'auteur nous fait énormément de descriptions et cela a cassé tout rythme pour moi.

Je m'attendais à un livre de zombies, d'action...pas de descriptions sans fin sur les décors et personnages. Je m'attendais à beaucoup de confrontations avec les infectés, de stratégies de défense et de déplacement etc... Et en réalité, ce thème était plus un prétexte à étudier l'homme, la société, les méthodes de survie et de renouveau, ses dérives. En bref...l'homme est plus dangereux que l'infecté.
C'était d'ailleurs très intéressant et bien mené. Malheureusement, ce n'est pas à cela que je m'attendais, d'où ma légère déception.

A découvrir, pour sûr, mais quand on est certain de savoir à quoi s'attendre !

Petite balade parisienne à l'heure du printemps zombie.

Base aérienne de Taverny, le capitaine Franck Masson reçoit le cadeau du siècle par son commandant, une petite escapade parisienne en solo, avec en guise d'amuse gueule un saut en parachute en pleine nuit. Saut qui est de la roupie de sansonnet pour ce parachutiste multirécompensé, sauf si quelques piafs...
Seul bémol, Paris, la France, le reste du monde (?), est envahit de zombies. le capitaine est chargé d'aller à la rencontre de possibles survivants disséminés en trois lieux symboliques de la Capitale. Une mission quasi suicide en quelque sorte. Mais ça ou la dépression...Butte Montmartre, parc des Buttes-Chaumont et île de la Cité, trois communautés de rescapés, trois façons d'organiser la vie en mode pénurie.

J'avais déjà lu le Pariz de l'auteur, se déroulant un an auparavant. le bon coté, c'est qu'il n'est pas nécessaire de le lire avant d'entrer dans Nécropolitains et nous retrouvons le ton/style de l'auteur : la musique, des notes d'humour et la gouaille.
On y retrouve aussi, malheureusement pour moi, une autre caractéristique : les descriptions nombreuses. Très nombreuses. Très très nombreuses. Trop nombreuses. Au point que je pense que ce roman aurait pu perdre facilement 300 pages en privilégiant l'intrigue ! On aime ce style ou pas, mais pour ma part, je trouve que cela casse surtout le rythme.
Autre problème pour moi, l'aventure est assez redondante : découverte d'une micro-société, découverte de ses us et coutumes, de ses vices et vertus, départ. Et on remet cela deux fois.
En outre, les personnages sont assez stéréotypés, manquent de finesse dans leur dimension humaine. Malgré le pavé, on ne connait rien de la vie d'avant du soldat, il n'est qu'un "Je crois en la France. Je crois en Dieu. Je crois en la discipline." Bien sûr, ses péripéties vont le faire évoluer, mais comme nous ne le connaissions pas... Les autres personnages sont dans la même veine, pas antipathiques, mais manquant cruellement d'épaisseur.
Côté positif, ce n'est pas un roman de zombies classique. Ils sont là, au loin, une menace sourde et présente, mais ils ne sont pas au coeur du récit.

Même si j'ai aimé les petites touches anars de l'auteur, j'aurais préféré qu'il se concentre sur un seul lieu pour vraiment en faire une analyse psychologique et sociologique plus fine., avec des personnages mieux campés. Ça se lit facilement, mais un mois après lecture, les 700 pages se résument dans ma mémoire à quelques images, dont celle, magnifique, de la couverture d'Aurélien Police.
Après son Pariz, j'attendais beaucoup de ce roman dont le pitch me plaisait beaucoup. Trop d'attentes peut-être...

Je n'ai pas lu PariZ, ce qui n'a en rien gêné ma lecture.
J'ai très vite été emmené dans ce Paris peuplé plus de zombies que d'êtres humains grâce à l'écriture précise qui nous plante aussitôt le décor et l'ambiance. On voit que l'auteur aime et connait Paris. J'ai aimé aussi ce contexte dont on ne sait rien sur l'apparition des zombies, ni comment enrayer l'épidémie, ce n'est pas du tout le sujet. Il est plutôt question de société, comment la vie continue malgré la fin de l'humanité et du quotidien comme on l'a connu, comment vivre ensemble. C'est très intéressant.
Malheureusement, les qualités de prime abord se sont transformées en défaut. Je me suis perdue dans les descriptions de Paris dont je ne connais que les endroits touristiques. de même que "l'étude" des groupes de survivants est intéressante et nécessaire au récit, je me suis vite ennuyée. Et je les ai trouvé très extrêmes, les personnages croisés ne sont pas assez nuancés. J'ai bien mieux appréciés les habitants des Buttes-Chaumont où ils étaient plus mesurés, ce qui sert beaucoup plus le récit.
Pour autant les plus de 700 pages se lisent plutôt bien même si je commençais à me lasser à la fin.

Je remercie Babelio et les éditions Critic pour cette découverte via Masse Critique.