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3.84/5 (sur 148 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Rodolphe Casso est journaliste et auteur.

Il est titulaire d'une Maîtrise de journalisme à l’Institut Supérieur de la Communication, de la Presse et de l’Audiovisuel, (ISCPA) (1997-2000).

Il a principalement travaillé pour la presse écrite, en rédaction ou en tant que pigiste. Journaliste à l'"Écran Total" depuis 2014, il a travaillé pour "Rock First" (2011-2013), "Maximal", "Rolling Stone" et "Newlook" (2008-2010).

Il a également travaillé pour la radio en tant que chroniqueur (RockOne.fr, Radio Neo, 2012), pour la télévision chez Game One (2005-2006), Glem Production pour l'émission "Sans Aucun Doute", et réalisé des reportages vidéo pour VCV Communication (format DVD).

Spécialisé dans la presse culture et société, il a passé de la théorie à la pratique en menant depuis 10 ans une activité de musicien (2 albums, près de 100 concerts à Paris et en province), de réalisateur vidéo et d'organisateur de soirées (concerts, projections, DJ).

Son premier roman post-apocalyptique, "PariZ" (2016), est suivi de "Nécropolitains", paru en octobre 2019 aux Éditions Critic.

Twitter : https://twitter.com/RodolpheCasso

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Bibliographie de Rodolphe Casso   (3)Voir plus


Quelques questions à propos de Nécropolitains  


06/11/2019

Dans son deuxième roman, Rodolphe Casso poursuit sa description d`un Paris post-apocalyptique entamée dans Pariz. Cette fois, nous suivons le capitaine Franck Masson en mission pour prendre contact avec trois quartiers parisiens résistant aux morts-vivants : Montmartre, les Buttes-Chaumont et l`île de la Cité. Trois quartiers très différents dont l`auteur décrit avec intelligence et humour le destin post-apocalyptique. Nous avons posé quelques questions à l`auteur pour en savoir plus sur ce roman d`aventures dense et jouissif.

Trois ans séparent la parution de PariZ, votre premier roman racontant la survie de trois personnages dans la capitale française livrée à une apocalypse zombie, et la sortie de Nécropolitains, suite qui peut se lire indépendamment du précédent livre. Était-ce évident pour vous de reprendre le cadre d’un Paris post-apocalyptique et presque contemporain ? Ou avez-vous pensé voguer vers d’autres horizons ?

J’ai posé les bases de Nécropolitains pendant l’écriture de PariZ, dès 2014. Ces deux textes indépendants sont le fruit d’un même élan sur un sujet identique, mais avec des traitements bien distincts. Nécropolitains me permettait de pousser plus loin mon exploration d’un Paris post-apocalyptique, et d`imaginer une toute autre histoire dans d`autres quartiers, avec d`autres personnages et d’autres enjeux. Maintenant que c’est chose faite, j`aimerais en effet voguer vers de nouveaux horizons. Je pense en avoir fini avec les morts-vivants. Et puis j’ai des envies de textes courts. Je ne suis pas prêt de sitôt à me relancer dans un roman aussi long que Nécropolitains. C’était une expérience jouissive mais un peu déraisonnable.

Au départ, le capitaine Franck Masson a tout l’air d’un patriote franc du collier, amateur de Michel Sardou et fervent catholique. Mais au contact des autres survivants avec qui il essaie de nouer des liens durant sa mission, le lecteur le voit évoluer. Finalement, en quittant sa base sous-terraine de Taverny, il semble sortir de sa propre caverne mentale. Alors Platon et Rodolphe Casso, même combat ?

Je n’avais pas vu les choses sous l’angle de Platon, mais il y a de ça ! Oui, Masson sort en effet de sa caverne, au propre comme au figuré. Il part découvrir le monde non plus avec l’œil du soldat d’élite en mission, mais plutôt celui du routard en galère, voire du migrant qui se retrouve à mendier l’hospitalité. Il va avoir besoin des autres, de personnes qui ne sont pas de son bord ni de son avis, et qui n’ont jamais disposé de l’entrainement militaire ou des moyens logistiques de l’armée pour se tirer de situations mortelles. Dans cette histoire, il va finalement devoir faire des choix d’adulte autonome, quand il était autrefois un pion téléguidé par une raison d’Etat qui le dépassait. Grâce aux communautés visitées, il va bénéficier d’une formation humaine accélérée, en testant plusieurs échantillons de modèles sociaux. Aucun n’est parfait, chacun a ses avantages et ses inconvénients, chacun s’enracine dans une idéologie différente. Ce qui aura pour effet de faire peu à peu bouger le curseur des priorités de Franck.

Les récits post-apocalyptiques se multiplient dans le champ littéraire ces dernières années – sans parler bien sûr de la sphère audiovisuelle. Mais là où souvent on frissonne, on pleure ou on déprime, vous utilisez au contraire l’humour dans une sorte de post-apocalypse joyeuse. Cet équilibre entre légèreté du traitement et gravité du sujet était important pour vous ? On peut aussi y voir une réponse à la mode survivaliste et aux fictions trop alarmistes…

Les situations catastrophiques et désespérées n’empêchent pas d’en rire. En fonction des personnages, ce peut être soit l`expression de la folie, soit le signe d`un désir profond de vivre. L’humour est peut-être le dernier rempart de la raison, un outil de survie presque aussi vital que les armes et la nourriture. Et c’est aussi un outil de socialisation. Masson a beau être un peu obtus, il n’est pas dénué d’humour. C’est ce qui va lui permettre de nouer le dialogue plus rapidement avec les autres personnages. J’aime jouer avec les registres de la peur, de la violence, de l’horreur, de la mélancolie, de la nostalgie, du désespoir mais à condition qu’on puisse de temps à autre balayer tout ça par l’entremise d’une bonne blague ou d`un bon mot. C’est ma conception du panache. De là à parler d’apocalypse joyeuse… Je dirais plutôt qu’on est dans une logique de « foutu pour foutu »… J’aime toujours faire en sorte que le lecteur rigole un peu. Je pense que ça crée un lien, une complicité, entre le lecteur et l’auteur, bien que de façon différée. J’ai envie d’y croire, en tout cas.

Comment avez-vous choisi les trois quartiers parisiens qui servent de cadre au récit, et regroupent les survivants parisiens : Montmartre, les Buttes-Chaumont et l’île de la Cité ?

Les raisons sont d`abord stratégiques. La butte Montmartre étant le point culminant de Paris, s’établir en son sommet permet de dominer les dangers et les potentiels envahisseurs. C’est vieux comme les châteaux-forts. Le parc des Buttes-Chaumont est plus exposé, même si protégé par des grilles, mais offre de nombreuses ressources naturelles. Quant à l’île de la Cité, c’est, comme son nom l’indique, une île… Elle est isolée du reste de la ville par la frontière naturelle qu`est la Seine, fleuve qui n`est pas non plus avare de ressources. Outre leurs avantages géographiques, ces quartiers me donnaient la possibilité de jouer avec leur patrimoine culturel pour dessiner les fondamentaux de mes sociétés de survivants. Montmartre est le berceau de l’esprit bohème et de tous les clichés qui en découlent. Les Buttes-Chaumont sont situées au cœur de l’Est parisien, qui abrite un certain type d’intelligentsia. Quant à la Cité, c’est tout simplement le cœur historique de Paris, le noyau autour duquel les autres arrondissements se sont enroulés au fil des siècles : une véritable machine à remonter le temps.

Vos descriptions des rues et lieux parisiens sont très précises, et vous en profitez pour nous rappeler quelques anecdotes historiques. Quelle a été la place de la documentation, des errances dans la ville, dans votre travail préparatoire ?

J’erre dans cette ville depuis 40 ans, et beaucoup de lieux visités dans Nécropolitains me sont familiers, voire intimes. Mais je ne me suis pas senti pour autant exempté d’une sérieuse phase de documentation. Cette étape a été cruciale. Elle m’a inspiré des personnages, des situations, des références... Par exemple, j’ai lu quelques romans, comme Notre-Dame de Paris, de Victor Hugo, et Les Rois maudits de Maurice Druon, qui constituent une source de documentation incontournable sur le Paris du Moyen Âge. Notre-Dame de Paris m’a conforté dans certains choix quand Les Rois maudits m’en a inspiré de nouveaux. J’ai aussi consulté des livres et des guides sur Paris, j’ai fait de très nombreuses recherches sur le Web, et j’ai visité tous les endroits que je décris, en tout cas ceux qui sont accessibles au public. Je tiens à préciser que j’ai parfois fait le choix de modifier la configuration intérieure de certains bâtiments, en fonction de mes besoins. J’estime que c’est la liberté de l’auteur de ne pas coller au détail près, pourvu que ce soit pour mieux servir son histoire. Après tout, le cinéma, lui, ne s’embarrasse pas de ce genre de considération, et ça ne heurte en général pas grand monde…

Finalement, les infectés (ou zombies) ne représentent pas un danger très inquiétant dans votre livre. Du moins, les survivants ont appris à maîtriser cette population gênante. On vous sent plus pessimiste par rapport à certains de vos contemporains, à ceux qui essaient de reconstruire mais dont les vices se dévoilent au grand jour en ces temps troublés…

L’homme est un animal social autant qu’un loup pour l’homme. Il doit composer avec cette donne paradoxale. Dans un contexte extrême, les dominants prennent plus vite le leadership, que ce soit par la force, la ruse, la démagogie, la spiritualité… Et, bien souvent, dans les situations de crise, la démocratie semble une option de faible, de mou, de lâche… Ou alors elle prend trop de temps et ne répond pas à un besoin de solutions à court terme. C’est en général à ce moment que les salopards entrent en scène… Au sujet des morts-vivants, le danger qu’ils constituent a été largement évoqué dans PariZ et j’avais envie d’en parler autrement dans Nécropolitains. Ils restent cependant une menace mortelle permanente pour les humains, certaines scènes viennent le rappeler. Et les survivants ne les maîtrisent pas, non ; ils s’en cachent derrière les remparts de leurs forteresses. Mais je voulais que, parfois, les zombies fassent plus de pitié que peur. Certains d’entre eux pourraient même passer pour victimes… Et puis, un an après l’invasion de la ville, il n’y a pas que les infectés qui constituent un danger. Les animaux domestiques privés de maîtres se sont ensauvagés. Entre affronter un molosse enragé et trois zombies décatis, que choisiriez-vous ?

La musique est omniprésente dans Nécropolitains, que ce soit à travers la chanson à Montmartre ou encore le personnage de Stan Siren (pour Yann Tiersen ?) qui se sert de tubes pour tenir à distance les zombies des Buttes-Chaumont. Quelle fonction symbolique remplit-elle selon vous au sein de ce récit, au-delà de l`utilitaire ?

J`ai du mal à concevoir un roman sans musique. C`est un défi a priori impossible à relever que d`intégrer une bande-son dans une histoire d`encre et de papier. Et pourtant, il existe d`après moi un moyen : en utilisant des chansons connues du plus grand nombre, des tubes à dimension universelle. Cela permet d`inoculer facilement de la mélodie dans la tête du lecteur. J`ai beaucoup utilisé ce procédé dans PariZ et je l`ai fait évoluer dans Nécropolitains. Là, outre des chansons extrêmement connues, je cite des titres moins célèbres, voire inconnus, mais qui disent quelque chose de l`endroit où se déroule l`action. A Montmartre, à travers un personnage musicien, je distille de vieux airs bohèmes, comme ceux d`Aristide Bruant. Des chansons qui évoquent un Paris d’antan, fantasmatique, voire cinématographique, avec leurs paroles délicieusement surannées. Mais ces chansons doivent toujours correspondre aux goûts et caractères des protagonistes, pour mieux les raconter. Elles ne doivent pas être liées aux goûts personnels de l`auteur. C`est toute la différence entre la bande originale et la playlist.

L’action de Nécropolitains se déroule dans un avenir très proche, et certaines stars de la télé, de la musique ou de l’agroécologie sont d’ailleurs toujours vivantes (et renommées de manière assez transparente). Alors, l’apocalypse zombie, c’est pour demain ?

C’est pour hier. Le Parisien est depuis longtemps considéré comme un zombie par le reste du pays. Geignard, robotique, agressif, intrusif, dominateur et… très nombreux. Il est en train d’envahir votre centre-ville à l’heure où je vous parle. Il vous chasse sans que vous ne vous en rendiez compte. Quand l’épicerie sera devenue un bar à burgers et l’ancienne usine un loft, vous pourrez prendre vos cliques et vos claques et chercher un prix du mètre carré plus abordable ailleurs, plus loin, toujours plus loin.

Quelques questions à propos de vos lectures

 

Quel est le livre qui vous a donné envie d`écrire ?

Une histoire qui me suit depuis l’enfance : L`Odyssée. Elle a infusé en moi sous plusieurs aspects, à plusieurs périodes. Tout d’abord sous la forme d’un livre illustré pour enfants. Ensuite, à travers le dessin animé Ulysse 31 qui passait à la télé dans les années 1980 et proposait une relecture futuriste, pop et très esthétique. Ce n’est que plus tard, au collège, que j’ai découvert le texte original d’Homère, en cours de français. J’ai d’ailleurs imaginé Nécropolitains comme une petite odyssée, un parcours hasardeux semé d’embuches, de rencontres avec des êtres étranges, avec en ligne de mire le retour au foyer.

Quel est le livre que vous auriez rêvé d’écrire ?

Probablement Don Quichotte, une histoire de fou comme je les aime. La preuve que les Monty Python ont été inventés il y a 400 ans, par Miguel de Cervantes.

Quelle est votre première grande découverte littéraire ?

Les nouvelles de Guy de Maupassant : Le Horla, Boule de suif, L’Héritage, Le Diable… Autant d’histoires absolument impitoyables.

Quel est le livre que vous avez relu le plus souvent ?

Le Meilleur des mondes, d’Aldous Huxley, que j’ai lu trois fois, à égalité avec Extension du domaine de la lutte, de Michel Houellebecq.

Quel est le livre que vous avez honte de ne pas avoir lu ?

Tout Fiodor Dostoïevski, tout Léon Tolstoï, tout Marcel Proust

Quelle est la perle méconnue que vous souhaiteriez faire découvrir à nos lecteurs ?

Le Nazi et le Barbier d’Edgar Hilsenrath. Juif-allemand victime du nazisme, l’auteur a trouvé le moyen d’en rire dans cette histoire extraordinaire de cynisme, d’humour burlesque et de poésie. Ce livre a eu beaucoup de mal à émerger en Allemagne, au début des années 1970, car il aborde la Deuxième Guerre mondiale et ses conséquences de manière extrêmement insolente et iconoclaste, comme personne n’avait osé le faire avant. C’est du punk avant l’heure.

Quel est le classique de la littérature dont vous trouvez la réputation surfaite ?

Je ne sais pas si on peut déjà considérer La Carte et le Territoire de Michel Houellebecq comme un classique – l’aura du Goncourt y contribuera certainement – mais il signe pour moi le début du désintérêt que j’éprouve aujourd’hui à l’égard de son auteur.

Avez-vous une citation fétiche issue de la littérature ?

« Comment saurait-on qu’on est le dernier homme sur Terre ? », dans La Route, de Cormac McCarthy.

Et en ce moment que lisez-vous ?

Je viens de terminer Latium de Romain Lucazeau, un space opera vertigineux sur les intelligences artificielles, aussi captivant et glacial que la galaxie elle-même.

Découvrez Nécropolitains de Rodolphe Casso aux éditions Critic (et notre interview de son fondateur ici)



Entretien réalisé par Nicolas Hecht


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A l'occasion de la sortie, le 16 juin 2023, du roman « le Dernier jour du Tourbillon », qui se déroule dans un bar de quartier, son auteur, Rodolphe Casso, présente ses bars parisiens préférés sous la forme d'une mini-série en 4 épisodes réalisés par Pierre Sévin-Allouet. Le Faubourg https://www.facebook.com/Aufaubourg92 Le Catrina https://www.facebook.com/achour.selmoun.7 Editons Aux Forges de Vulcain : https://www.facebook.com/auxforgesdevulcain https://www.instagram.com/auxforgesdevulcain/ https://www.auxforgesdevulcain.fr/ Pierre Sévin-Allouet https://www.facebook.com/pierre.sevin.9 https://www.instagram.com/pierre_sevin/

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Citations et extraits (54) Voir plus Ajouter une citation
— Tu touches pas au Ricard. Toi, t’en as pas besoin. T’as déjà la colle.
— Et pourquoi t’en aurais plus besoin que moi, hein ?
La Gâchette aspira bruyamment une lampée de café avant de répondre :
— Parce que nous, on est alcoolos.

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Au centre de la Terre, invisibles aux yeux du monde, les trois hommes se mirent à table.
- Goutte ? dit la Gâchette, la bouche pleine.
- Hmm ? répondit l'autre en mastiquant.
- Je crois que c'est la fin du monde.
La Goutte le regarda un instant, pensif. Puis, en plongeant sa fourchette dans le cassoulet, il ricana :
- Et bien... on a failli attendre.
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Car voila que l'hypothalamus se réactive. Le corps bouge à nouveau. Les yeux s'ouvrent. Les membres s'agitent, la carcasse se redresse. L'enveloppe charnelle devient vaisseau-fantôme ; un passager clandestin a repris les commandes depuis la cale, là-bas, tout au fond du cerveau reptilien. Le sang ne circule plus. Les chairs, les tissus, les organes poursuivent leur décomposition.
L'enclos à tripes se lève. Il marche, il ne sent plus ses muscles, il ne se sent plus lui-même, et il ne connait pas la douleur. Aucune sensation. Aucune émotion. Aucune notion. Ni celle de bien, ni celle de mal. Mort mais encore vivant. Et il a faim. il a absolument faim. Une faim primale. Une faim comme fin en soi.
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Le vieillard retroussa ses manches pour dévoiler ses avant-bras maigres, noueux et tannés comme de vieilles pièces de cuir. Il sourit.
- Tu vois : je suis vieux, je suis faible. N'importe qui ici pourrait me terrasser facilement. Toi qui es militaire, tu pourrais même me tuer d'un seul coup de poing. Et pourtant regarde...
Il désigna les alignements de végétaux qui poussaient à ses pieds.
- C'est moi qui ai planté tout cela. Le combat, vois-tu, n'est pas forcément inégal.
Il murmura avec malice.
- Il suffit de changer les règles.
Les yeux de Franck se plissèrent. Il hocha légèrement la tête.
- C'est vous le chef.
- Le chef de quoi ? s'étonna l'autre.
- De cette communauté.
- Tu réfléchis comme un soldat.
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Le côtes du Rhône sort du frigo- une maltraitance faite au vin rouge- mais ,au prix du ballon , imbattable, cela vaut le coup de le laisser s'épanouir un petit quart d'heure à température ambiante pour lui laisser une chance de révéler toute sa verdeur et son acidité. Les plus pressés le réchaufferont au creux de leurs mains quand les moins bégueules l'attaqueront sans délai , pas plus défrisés par ses 7 degrés celsius que ses 14,5 % d'alcool .
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- Et moi ? Je fais quoi ?
- Tu montes la garde.
La Gâchette saisit la bouteille de Ricard, la reboucha et la rangea dans le placard à côté de la boîte de conserve.
- Et tu arrêtes un peu de picoler sinon tu vas te mettre à pioncer. J'ai besoin que tu restes debout en m'attendant.
La Gâchette lui tendit les clés qu'il avait confisquées au graffeur.
- Tu fermes derrière moi et tu n'ouvres à personne.
La Goutte se mit à glousser.
- T'en fais pas, va. Si des témoins de Jéhovah se pointent, je leur dis d'aller au diable ! Promis !
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— Hé, capitaine Masson, c’est quoi ton prénom, au fait ?
— Franck.
— Pas pour longtemps.
— Qu’est-ce que tu veux dire ?
— Billecoq va t’en trouver un autre. C’est comme ça, ici.
— Heureusement, Jean-Benoît et Marie-Philippe sont déjà pris, gloussa Franck.
Son compagnon de chambrée se gaussa avec lui dans l’obscurité.
— Et toi, comment tu t’appelais avant de devenir Jean-Marie ?
— Je m’appelle vraiment Jean-Marie.
— Sans blague ?
— Sans blague.
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Fred lui fait signe d’entrer dans Le Tourbillon. Sur le seuil de l’établissement, l’écrivain marque un temps d’arrêt et dit à Gus, les yeux dans les yeux :
— Tu veux savoir pourquoi je viens ici ? Parce qu’ici rien n’est beau, mais tout est vrai.
— Ah, ça, je connais : c’est de Baudelaire ?
— Non, ça, c’est de moi.
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- T'es soldat? Alors tu dois savoir que quand tu es avec tes hommes, tu fais ce que tu as à faire, et c'est tout. Tous les idiots pensent que pendant la guerre on a toujours le choix entre faire le bien et faire le mal. Alors qu'on a juste le choix entre faire le mal et faire le pire.
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- Nous sommes les membres de la Restauration Française.
- Hein ?
- C'est le nom de notre organisation.
La Goutte se mit à ricaner.
- Restauration... Française ? reprit-il entre deux gloussements.
- C'est bien ça, répondit le lieutenant en fronçant les sourcils.
- On dirait le nom d'un self-service ! Hé, Gâchette ! L'espace d'un instant, j'ai cru que ces mecs bossaient chez Flunch ! [...] Pour moi, ce sera le carpaccio à volonté ! Ah ! Ah ! Ah ! Et toi ?
La Gâchette prit un air emprunté avant de répondre :
- Et pour moi ce sera le jambon à l'os !
Ils se bidonnèrent ensemble, bientôt rejoints par la Gobe qui les imitait d'un rire absent et mécanique, lui qui n'avait absolument rien compris à la conversation.
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