Une semaine après, ils avaient mis en vente Le Horla, de Maupassant. Le manuscrit original. Le Horla, vous en avez tous entendu parler au moins une fois, au lycée. On avait déjà envoyé à New York les manuscrits de Bel-Ami, de Une vie et de Boule de Suif. Il nous fallait Le Horla.
Seulement, les professeurs, les conservateurs, tous les coupeurs de cheveux en quatre s'étaient déchaînés. Et que Le Horla, c'était un trésor national. Et que si l'État laissait partir Le Horla après Boule de Suif et Bel-Ami, c'est toute la recherche sur Maupassant qu'allait s'exiler aux États-Unis.
Ils faisaient circuler une pétition. On s'était partagé le travail.
Joe avait le nom de tous ces intellectuels. Il les suivait dans la rue et il les bousculait en s'excusant. Une fois, deux fois, le matin, le soir, dans le métro, avant de traverser dans les clous. Il choisissait les plus âgés et il les terrorisait. Quelques-uns avaient retiré leur signature.
Jonathan, lui, il avait pris tout le monde à contre-pied. Il faisait dire partout… Marre de Paris et du parisianisme ! Maupassant, c'est la Normandie ! Maupassant, c'est Rouen ! Il faut décentraliser la culture, redonner à nos belles régions ce qui leur revient ! Rendez Maupassant à la Normandie !
Nos amis en avaient remis une louche sur la décentralisation et le monde moderne. Bref, Rouen devait acheter et tout le monde s'était calmé. Seulement la belle région, on savait tout ça dans le détail, elle avait d'autres priorités, des ronds-points, des échangeurs…
Et le jour de la vente, qui avait acheté le Maupassant, dans l'indifférence générale ? C'est facile ! Réfléchissez… Augustin évidemment ! Augustin, notre homme de paille ! Et pour une bouchée de pain Le Horla ! Quelle fête on avait fait, ce soir-là.
Nos amis en avaient remis une louche sur la décentralisation et le monde moderne. Bref, Rouen devait acheter et tout le monde s'était calmé. Seulement la belle région, on savait tout ça dans le détail, elle avait d'autres priorités, des ronds-points, des échangeurs…
Et le jour de la vente, qui avait acheté le Maupassant, dans l'indifférence générale ? C'est facile ! Réfléchissez… Augustin évidemment ! Augustin, notre homme de paille ! Et pour une bouchée de pain Le Horla ! Quelle fête on avait fait, ce soir-là. "
Jonathan, lui, il avait pris tout le monde à contre-pied. Il faisait dire partout… Marre de Paris et du parisianisme ! Maupassant, c'est la Normandie ! Maupassant, c'est Rouen ! Il faut décentraliser la culture, redonner à nos belles régions ce qui leur revient ! Rendez Maupassant à la Normandie !
Joe avait le nom de tous ces intellectuels. Il les suivait dans la rue et il les bousculait en s'excusant. Une fois, deux fois, le matin, le soir, dans le métro, avant de traverser dans les clous. Il choisissait les plus âgés et il les terrorisait. Quelques-uns avaient retiré leur signature.
Seulement, les professeurs, les conservateurs, tous les coupeurs de cheveux en quatre s'étaient déchaînés. Et que Le Horla, c'était un trésor national. Et que si l'État laissait partir Le Horla après Boule de Suif et Bel-Ami, c'est toute la recherche sur Maupassant qu'allait s'exiler aux États-Unis.
Ils faisaient circuler une pétition. On s'était partagé le travail.
Une semaine après, ils avaient mis en vente Le Horla, de Maupassant. Le manuscrit original. Le Horla, vous en avez tous entendu parler au moins une fois, au lycée. On avait déjà envoyé à New York les manuscrits de Bel-Ami, de Une vie et de Boule de Suif. Il nous fallait Le Horla.