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Critique de Bookycooky


José Zeledón, alias....
Ex-guérillero du Salvador, ironie du sort, recyclé aux États Unis après la débandade qui suivit une embuscade par les américains.....alors que ses anciens camarades se sont hissés jusqu'à la présidence après avoir gagné les élections au pays.
Planqué à Merlow City, college town, Zeledón galère entres divers petits boulots , dont un, d'”espionnage légal “ au bureau informatique de l'université de la ville. C'est ainsi que son chemin croisera celui d'Erasmo Aragón Mira. Historien et journaliste salvadorien, il enseigne l'espagnol à l'université. Il vient de faire une demande de bourse pour une recherche sur un poète salvadorien assassiné par l'ERP, l'armée révolutionnaire du peuple, accusé d'être un agent de la CIA, plusieurs années avant le déclenchement de la guerre civile.
Zeledón se sent en prison, difficile de garder le moral dans ce trou perdu et de perdre ses vieilles habitudes. Surtout que les souvenirs remontent et qu'une occasion s'y présente,........
Quand à Aragon, arrivé à Washington pour sa recherche sur le poète assassiné, où son obsession de “jolies culs”, va l'entraîner de surprise en surprise pas forcément à son avantage, dans une Amérique où tout est prétexte à une accusation d'harcèlement sexuel....

Deux hommes seuls, “comme un palmier nain dans la toundra”, qui fuient leur passé chargé de violence, mais dans l'impossibilité de se défaire de la méfiance coagulée dans leurs veines, n'arrivent pas à vivre au présent.

Moyà dénonce un pays malade de moralisme et de surveillance, étranglé par ses lois et où les avocats règnent comme des bourreaux.
Un puritanisme qui met en péril toute personne victime d'une dénonciation d'harcèlement sexuel, justifié ou non.
Un imperturbable système de contrôle paranoïaque, stigmatisant tout individu qui de près ou de loin pourrait être un ennemi potentiel, sans aucun respect pour la vie privée, caméras de surveillance dans les villes, restos, cafés et même dans les wc, contrôle des comptes internets...

Bien que parfois un peu cru, j'aime bien le style sec et concis de Moyà. Trés méticuleux dans les descriptions des personnages et des faits, entrecroisant divers intrigues avec l'histoire centrale des deux protagonistes, il maintient la tension sans aucun temps mort. Une histoire haletante bien ficelée, sur fond de violence, et de sexe en garniture, où moronga ( penis en salvadorien ) est le mot clé , un portrait au vitriol d'un pays qui se veut gendarme du monde. Mon deuxième Moyà, excellent !
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