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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Accusé d'avoir violé et tué sa soeur, et trucidé sa mère et son beau-père, Louis se retrouve interné à dix-sept ans en 1937 à l'asile de Murmont, parmi des agités, des criminels dangereux, des débiles et des séniles...

Ne vous fiez pas à la couverture : notre héros est aux antipodes de cette personne désespérée, prostrée sur un lit. Car oui, Louis, le personnage central, est bien un héros, qui se sort de (presque) toutes les situations périlleuses par la ruse, qui ne recourt à la force que lorsqu'il n'a pas d'alternative face à des brutes épaisses. Un mélange de Robin des Bois, de Valeureux petit Tailleur - humain, altruiste, profondément attachant, dont l'intelligence jubilatoire rappelle celle du Docteur Knock.

Ne vous fiez pas non plus à la quatrième de couverture, qui peut laisser attendre un roman/documentaire sur le sort des personnes internées en hôpital psychiatrique durant l'Occupation allemande. L'auteur s'explique en postface : « le choix de ce contexte historique m'a permis de replacer dans une situation de tension paroxystique - mais qui n'a rien de virtuel puisqu'elle est déjà survenue - la description du fonctionnement ACTUEL des établissements psychiatriques, avec les dérives de certains membres d'un personnel médical et soignant omnipotent face à des patients psychologiquement affaiblis. » (p. 589)

D'abord déroutée par cet ouvrage qui ressemble davantage à une fable qu'au documentaire attendu, dégoûtée par les violences décrites (ça ne dure pas), j'ai vite aimé cette satire où l'auteur dénonce avec un humour grinçant les univers psychiatrique et carcéral, les expérimentations sur les 'malades', la guerre, les comportements humains, les rapports de force en huis clos, l'antisémitisme, la politique, etc.
Le dénouement m'a semblé un peu long, qui explique en détail l'évasion présentée dans les premières pages. La postface est en revanche passionnante.

• Encore une fois, je trouve que c'est Gildas qui en parle le mieux : http://www.babelio.com/livres/Castells-Hopital-psychiatrique/430575/critiques/612775
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Nous sommes à la fin des années 1930. Louis est jeune, beau, cultivé, intelligent, courageux et sensible au sort des autres. Mais il ne faut pas trop le chercher, au risque de subir sa colère ou sa vengeance. Accusé d'avoir assassiné sa mère, son beau-père, et sa jeune soeur après l'avoir violée, Louis est interné à l'asile. L'accueil y est brutal, et pas seulement à cause de son CV.
Comme le lui explique à son arrivée le gardien-chef, il n'y a que trois façons pour un patient de quitter cet enfer : la libération (pour Louis, il ne faut même pas y songer), l'évasion (dangereuse car les collègues gendarmes de son beau-père veulent le venger), et la mort.
C'est un parcours de combattant que nous racontent Louis et sa chère Louise rencontrée en ces lieux. Le jeune homme se révèle expert pour manipuler les gens. Ce monde presque clos et peuplé de pervers et de fous lui fournit de nombreux moyens d'exercer ses talents…

Avec cette histoire à la fois grave et loufoque, le psychologue Raymond Castells dénonce les excès du système de prise en charge des malades mentaux, comme il l'explique en postface. Le contexte de la seconde guerre mondiale sert parfaitement son propos désabusé et pessimiste. Son ton détaché et son regard cynique lui permettent de faire passer ce sombre message de manière amusante (plus on est de fous, plus on rit !).
Bien que le premier chapitre révèle l'issue de l'histoire (peut-être serait-il préférable de ne le lire qu'à la fin ?), le suspense est présent, puisqu'on se demande comment Louis va s'en sortir.

Un excellent roman qui invite à s’interroger sur les troubles mentaux et sur la manière dont la société les gère - parfois en les suscitant et/ou en les aggravant...
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Un livre, une histoire, inspirée de faits réels, dramatique, épouvantable et totalement palpitante. La vie en hôpital psychiatrique, en France, pendant la Seconde Guerre mondiale, donc sous l'occupation Allemande, sous le régime de Vichy, entraine d'incroyables faits, des destins saccagés, des vies broyées ("40 000 malades mentaux sont morts de faim dans les hôpitaux psychiatriques en France entre 1940 et 1944").

Beaucoup de thèmes sont abordés dans cet ouvrage outre celui de la folie et de la norme ; on s'interroge notamment sur les lacunes de l'administration , sur l'enferment des faibles et l'autorité toute puissante, et la dérive, des directeurs de ces hôpitaux, ou des responsables (infirmiers, gardiens...), et plus globalement sur la nature humaine... On y évoque, bien sûr, les différents traitements, ou plutôt les expériences, menés pour "soigner" ces occupants, des actes s'assimilant finalement à de la pure cruauté et de la barbarie.

"On sait que les internés sont souvent psychologiquement faibles. Cela ne veut pas dire qu'ils sont stupides - rappelons l'un des adages les plus répandus dans les hôpitaux psychiatriques : "Fous peut-être, mais pas cons !""
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Pour bien connaitre le sujet de l'hôpital psychiatrique, j'avais hâte de découvrir cet univers placé dans les années 40-45. Qui plus est, adorant l'histoire, j'ai été servie. L'incroyable histoire d'un hôpital psychiatrique anciennement nommé asile d'aliénés, où les hommes et femmes ne sont que des chaires à travail ou à expérience, où les dortoirs ne sont que des mouroirs, où toutes les pathologies sont reléguées au titre de folie et jugées incurables, où tout un chacun est déclaré inapte à regagner la société. A lire pour se rendre compte, une nouvelle fois, des atrocités humaines. Et en épilogue, la vision de l'écrivain, ancien psychologue, sur la psychiatrie d'aujourd'hui. Terrifiant...mais hélas tellement réel. Fans de psychologie et d'histoire, sautez sur ce livre. Esprit curieux, plonge toi dans ce roman. Malgré sa consistance, dévoré très rapidement.
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    L'esprit, le cerveau, la construction de la personnalité. Des sujets qui ont été étudiés et abordé de tout temps ! Qu'il s'agisse de l'Antiquité, du Moyen Âge ou de notre période contemporaine, les déviances intéressent, interrogent. Il n'y a qu'à voir les succès de certains films ou séries sur les tueurs en séries : leur raisonnement nous intrigue et nous fascine. Mais il n'y a pas que les déviances, les maladies mentales, comme la dépression, on en parle davantage et tant mieux ! 
    Étant infirmière, j'ai toujours eu l'habitude de dire à mes proches ou même mes patients que l'anatomie du corps humain est fabuleuse, bien faite et parfaitement logique. L'esprit quant à lui, me fascine par son côté impalpable et déroutant. Nous ne réagissons pas tous de la même manière à un choc, alors qu'en cas d'infection, le processus inflammatoire est le même chez tout le monde : rougeur, chaleur, oedème, douleur. 
    J'ai déjà lu plusieurs manuels sur le corps, l'esprit, les maladies. Mais ils restent des manuels, et je ne sais pas pour vous, mais j'aime beaucoup voir ces connaissances utilisées dans un livre. 

    Louis est accusé d'avoir violé et tué sa soeur. En plus de cela, il est également accusé d'avoir tué sa mère et son beau-père. À la fin des années 1930, il est alors interné à l'asile psychiatrique de Murmont. Parmi les autres patients, il rencontrera des criminels dangereux, des personnes séniles, malades, souffrant de handicap mental encore peu connu (et reconnu) à l'époque. Durant cette incarcération, il tentera de se trouver une place de choix au sein de l'asile, apportant ses réflexions et son aide au Directeur. Malin, futé et perspicace, il réussit à se sortir de situations compliquées. 
    Et il rencontre Louise, en tombe amoureux, et il décide de tout faire pour s'en sortir avec elle. Cependant, entre des gardiens des plus inhumains et l'arrivée d'une garnison allemande dans ces lieux, tout ne va pas se passer comme il le pensait. 

    Malgré la couverture du livre, Louis n'est pas un homme prostré sur son lit en se balançant d'avant en arrière attendant que le temps s'écoule sans fin. Il est malin, utilise ses connaissances et son raisonnement afin d'améliorer son quotidien, mais aussi celui des autres patients par la même occasion. Son accusation sera largement traité dans le livre. Les rendez vous qu'il a avec son psychiatre lui permettront de révéler certaines informations. 
    L'auteur utilise l'histoire de Louis pour rendre compte de la réalité de l'Hôpital psychiatrique et de la façon dont on encadre, soigne et prend soin de ces personnes. Durant la Seconde Guerre Mondiale, les Allemands aimaient déjà les expériences morbides, on se souvient particulièrement de Joseph Mengele et celles qu'il a commises dans les camps nazis. Cependant, Raymond Castells n'aborde pas uniquement les "soins médicaux" réservés aux malades ni les expérimentations. Ce que j'ai particulièrement apprécié, c'est sa façon de suivre Louis et de nous faire découvrir la vie de l'asile à travers ses yeux. 

    L'écriture est très agréable, avec des passages où l'humour permet de dédramatiser la situation. En même temps, j'ai aimé cette bienveillance autour du personnage de Louis. Il y a de la tension avec une forme de huis-clos. Les rapports humains sont mis en avant, avec des souffrances partagées.
    La Seconde Guerre mondiale n'est pas l'élément principal de l'histoire. Elle est là, toujours en arrière-plan. Lorsque la Division allemande s'installe, des résistants se préparent également à leur livrer bataille au sein même de l'asile. Les aliénés ne le sont peut être pas vraiment après tout...  

    Après avoir partagé le livre "Adieu chère Angoisse" d'Adeline Grais-Cernea, j'avais envie de revenir sur ce livre, vous le partager, peut être aussi, à ma petite échelle, parler de ces maladies qui sont souvent mises au banc dans notre chère société qui ne veut qu'une chose : normalité encore et toujours. Mais rappelons-le, personne n'est "normal". Nous sommes tous différents.
    Aujourd'hui, je travaille avec des enfants en situation de handicap mental et j'apprends énormément auprès d'eux, je me sens utile, à eux, aux parents. Oui, la société doit évoluer, changer, accepter davantage l'autre dans toute sa différence. 

En bref : 

Un livre intéressant dressant le portrait d'un système médical qui tend à s'améliorer. Une histoire trépidante, dont les sentiments humains sont largement présents. Louis n'est sans pas aussi fou qu'on ne penserait. 
Lien : https://lecturedaydora.blogs..
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Ce récit inspiré de fait réel est poignant et touchant. Pour les personnes qui ont côtoyé les hôpitaux psychiatriques de notre époque d'une quelconque façon, se rendront forcément compte que des pratiques sont encore utilisées. Et dans les contexte de guerre qui se trouvent autour de nous, nous pouvons que très bien imaginer. Ce livre m'a littéralement passionné.
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En 2010, Louise et Louis se remémorent leur internement commun dans un asile psychiatrique durant la Seconde Guerre mondiale. Ils se rappellent des gardiens bourreaux, des expériences pratiquées sur les malades, de l'installation d'un régiment allemand dans l'hôpital, de l'activité des résistants cachés dans le grenier et les caves, et de leur plan pour fuir ce lieu délétère. Premier roman chez Rivages noir Hôpital psychiatrique n'est pas vraiment un polar, malgré une histoire de meurtres, mais un roman passionnant mêlant l'Histoire à une critique virulente de l'univers psychiatrique, un. roman d'évasion, une histoire d'amour, une interrogation sur les frontières entre le bien et le mal…
Lien : https://collectifpolar.com/
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1937, un jeune gars de 17 ans est interné dans un hopital psychiatrique pour un triple meurtres abject, et nous voici plongés dans l'horreur et la folie. Mais le garçon est intelligent, malin bien que candide, et il fera tout pour organiser une évasion spectaculaire durant les années qui suivront.

Cette immersion dans les HP de l'époque est saisissante, ce jeune Louis est un personnage magistral, et l'auteur maitrise son sujet.

J'ai hésité à lire ce bouquin, redoutant d'être cloisonné dans un univers de folie, mais il n'en est rien. Foncez !

Et pour les amateurs de films, ce livre est le croisement de "Les Evadés" et de "Vol au-dessus d'un nid de coucou".

Du très très bon !
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Raymond Castells est un psychologue clinicien à la plume séduisante et machiavélique. Il a soigné le casting de ses personnages en créant un microcosme hallucinant qui ne permet pas au lecteur de s'ennuyer une seule seconde tout en lui injectant des pensées subliminales sur la réelle culpabilité de Louis.

Le lieu du roman incite à laisser des images s'infiltrer dans l'esprit, celles du film de Milos Forman de 1975, "Vol au-dessus d'un nid de coucou" avec la prestation inoubliable de Jack Nicholson dans le rôle de Randle, mais ce serait une erreur de se laisser aller à la comparaison. Randle agissait pour le bien de tous les pensionnaires alors que Louis ne cherche qu'à sauver sa peau et celle de Louise. de même, la résonance que la couverture peut éveiller est totalement fausse. Louis n'a rien à voir avec une personne, perdue dans son monde, isolée de son entourage et prostrée sur son lit.

La construction du roman est intéressante. Ce sont les deux anciens internés, Louis et Louise qui racontent leur vie quotidienne à l'asile, 43 ans plus tard. Car il s'agit bien d'un roman et non d'un documentaire même s'il n'occulte rien des atrocités exercées sur les patients, surtout en début d'ouvrage. L'auteur montre les dérives des "soignants", les expérimentations pseudo-scientifiques, les violences gratuites dans ce huis-clos peuplé de pervers, laissant libre court à leur barbarie en toute impunité et de fous subissant une double peine au milieu du siècle dernier. Heureusement, dans ce monde pire que l'univers carcéral, l'auteur ajoute de bonnes doses d'humour qui permet au lecteur d'avancer rapidement dans le récit et lui donne envie découvrir toutes les manipulations inventives de Louis, devenu attachant malgré son passé sanglant, puisque la fin est connue dés les premières pages.

C'est une histoire loufoque et grave qui nous interpelle et nous invite à nous demander comment la société gère les troubles mentaux. C'est surtout l'histoire d'une survie en milieu hostile servie par un esprit brillant et volontaire.
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Seconde guerre mondiale, un innocent est accusé à tort du meurtre de toute sa famille et est enfermé dans un hôpital psychiatrique. Pour parvenir à s'échapper il va avoir recours à toutes les ruses...
Un mélange des genres, une tension permanente, j'adore! !
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