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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Lila a toujours été une enfant un peu différente de ses copines : toujours vêtue en pantalon, préférant les sports plus "masculins", se liant d'amitié plus facilement avec les garçons. Elle se sent elle-même différente. Et le jour où elle se rend compte que ses seins commencent à pousser, sa première réaction est "c'est quoi cette blague ?". Elle ne veut d'ailleurs pas être comme sa cousine qui rêve d'avoir une grosse poitrine. À ce moment de l'adolescence où les corps s'expriment, Lila ne se reconnaît pas et tente de comprendre qui elle est vraiment...

Inspiré de faits réels, cet album traite avec délicatesse et talent d'un sujet ô combien sensible, le transgenre. Née dans un corps de fille, Lila ne s'est jamais considérée comme telle. Moult questions l'assaillent alors. Qui est-elle vraiment ? Est-elle homosexuelle ? Fait-elle sa crise d'adolescence ? Ses maux, son malaise et son mal-être ont pu être soulagés le jour où elle a mis des mots sur ce qu'elle est. Catherine Castro s'empare ici d'un sujet difficile, complexe, loin d'être un phénomène de mode comme le pensent certains mais bien un parcours compliqué, semé d'embûches. Il faudra du courage et un regard d'une grande lucidité pour oser affirmer haut et fort qui l'on est vraiment au fond de soi. Nathan/Lila en est la preuve. Ce garçon né dans un corps de fille est terriblement attachant, porteur d'espoir, et permettra peut-être à certains de franchir le cap. Cet album émeut de par son message, sa sensibilité, sa véracité et de par son texte et son graphisme en parfaite adéquation.
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Avoir 13, 14 ou 15 ans n'est jamais facile, et ça l'est encore moins quand on s'appelle Lila, que son corps ressemble de plus en plus à celui d'une fille alors que dans sa tête, on est un garçon. Comment exprimer ce qu'on ressent à être enfermé dans un corps qui n'est pas le sien, comment dire à ses amis, à sa famille, à ses professeurs qu'on se déteste, qu'on hait ce corps qui n'est pas le bon.
Comment faire accepter à tous ce qui est difficile voire impossible à verbaliser, à entendre, à comprendre ?
Alors Lila fait comme elle peut, elle pique des colères, elle boude, elle se fait du mal pour qu'enfin quelqu'un comprenne qu'elle va mal, qu'elle a besoin d'aide et de soutien.
Cette bande dessinée qui aborde le thème des personnes nées dans un corps qu'elle ne reconnaissent pas comme le leur est particulièrement touchante, les propos sont justes, sans mièvrerie ni caricature.
Elle aborde le parcours psychologique et évoque aussi les transformations physiques de ces hommes et de ces femmes qui entreprennent de changer d'identité et de sexe.
Une bande dessinée très sensible, pleine de finesse et d'optimisme.
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Par une heureuse coïncidence, j'ai pu lire cette BD deux jours après avoir vu Girl, de Lukas Dhont, au cinéma. Les deux oeuvres sont contemporaines et se complètent très bien.
Les deux présentent les souffrances d'un.e ado qui n'est pas né.e. dans le bon corps et qui va tout faire pour se sentir enfin en adéquation avec ses ressentis: changer de sexe. le récit de Lila alias Nathan explore son passé, son enfance pour y montrer les prémisses de ce mal-être, alors que dans le film, on entre d'emblée dans le processus médical, et Lara est déjà là, on ne connaît rien de son passé.
Les deux ados, contrairement aux parents très inquiets, semblent commencer à vivre enfin une fois que l'étape de la prise hormonale peut commencer, les voilà heureux, soulagés, tous les deux. Il leur faut encore trouver leur place au sein des autres ados, une place peut-être un peu différente, mais les deux sont des battants.
J'ai aimé l'un et l'autre, même si le film m'a plus touchée, en partie grâce à ce jeune acteur fabuleux.
Deux belles découvertes.
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Cette bande dessinée, parue à l'occasion de la rentrée littéraire 2018, est une entreprise réalisée en binôme, initiée par la scénariste Catherine Castro dont le personnage principal, Nathan (prénommé Lucas dans la vie réelle), est le fils de sa meilleure amie. Cet ouvrage se fonde alors sur un témoignage authentique, « la fiction d'une histoire vraie », manifeste d'un mal-être profond, celui de la dysphorie de genre et dont les propos traitent d'une forme de transition identitaire. L'auteure aborde avec acuité ce sujet, toujours en étroite accointance avec « Nathan » et sa famille, par le biais d'un personnage sonore grâce auquel le·a lecteur·rice perçoit les sentiments, souvent proches de la torture, qu'éprouvent ces individu·e·s et dont les cris désolés restent silencieux aux oreilles de la société. C'est précisément dans un but pédagogique et éducatif que les auteur·e·s co-réalisent cette bande dessinée qui se destine alors à quiconque s'intéresse de près ou de loin à la transidentité mais également à celleux qui souhaitent aider d'éventuel·le·s proches à comprendre ou se comprendre, avec bienveillance. Les graphismes, réalisés par Quentin Zuttion, sont d'une grande délicatesse : il a su capter avec habilité et fit le choix de sublimer, selon une interprétation libre et au moyen d'un trait sensible et de couleurs aquarelles douces, un propos parfois violent, mais qui se révèle impératif. Assurément, divers motifs adjacents mais néanmoins inhérents à l'expérience du personnage sont auscultés tels que le sexisme, la perception du corps, l'homosexualité, l'homophobie ou encore l'auto-mutilation. Je tiens ainsi à applaudir le travail des auteur·e·s mais aussi tout particulièrement le courage de Lucas qui a osé sortir du mutisme et partager un récit poignant, franc, un hymne empli d'espoir et de tolérance. C'est l'histoire d'une renaissance.
Lien : https://eprisedeparoles.word..
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Tu sais minou j'ai entendu quelqu'un dire de cette BD "ouais c'est pas mal, bon c'est un peu teen mais ça passe".

Alors si justement tous les teens lisaient Appelez-moi Nathan je pense que j'apprendrai vraiment à aimer les adultes de demain.

J'ai pris une claque. J'ai lu des choses que je savais déjà un peu et d'autres pas du tout. J'ai encore plus envie de faire attention quand je parle ou que je me ballade dans la rue ou à mon travail. Je trouve sain de lire des bd sur le genre parce que ça permet de s'accepter avec toutes nos questions d'identités même si on a pas les mêmes doutes sur plein de choses.

J'ai fait dédicacer par curiosité tout en sachant que ça allait forcément me toucher. Mais je crois que je vais la ranger et la sortir très souvent de ma bibliothèque pour la feuilleter le plus possible.

C'était vraiment vraiment bien.

Qui c'est qu'a lu déjà ?

Lien : https://www.instagram.com/lo..
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On vit une époque formidable où l'on peut changer de sexe si cela ne nous correspond pas. Ainsi Lila qui avait jusque-là une enfance parfaite jusqu'au jour où elle n'accepte pas son corps de femme car elle se sent plus homme. du coup, après moult crises, elle parvient à se faire appeler Nathan.

C'est tout le parcours de cette histoire vraie qui nous indique toutes les étapes à franchir, qu'elles soient morales, sociétales, administratives ou encore et surtout médicales. Sur le plan physique, certes des hormones mais également une mamescopie bilatérale prise en charge par la Sécurité Sociale en partie, une ablation totale de l'utérus ainsi qu'une phalloplastie. Les difficultés à traverser sont énormes et on s'en rend compte.

Je n'ai aucun problème avec la transition et le changement de sexe. On vit dans un pays libre qui ne place pas la religion au coeur de la société. Cette bd constitue une bonne approche de ce sujet délicat et parfois tabou. C'est en tout cas bouleversant de vérité sur la construction identitaire.

Le dessin est très délicat et les couleurs sont chaudes. Cela permet une lecture assez agréable et tout en douceur.

Au final, on suivra le parcours de Nathan jusqu'au bout.
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Lila est persuadée d'être un garçon depuis toujours et ne supporte pas les transformations que subit son corps à l'adolescence. Soutenue par ses amis et une famille très compréhensive, elle va entamer un processus de transition. Une BD qui interroge sur l'identité et la question du genre, très abordée en ce moment dans la littérature. On suit donc le parcours de Lila, désormais Nathan, qui se bat pour retrouver une cohérence entre son ressenti profond et l'identité qui lui avait été attribuée à la naissance.

Le dessin est très agréable, et certaines planches, très explicites, dégagent beaucoup de force.

Le milieu familial décrit dans cette BD semble très ouvert et Nathan a l'air de vivre sa transition dans de très bonnes conditions. On aimerait que cela se passe toujours aussi bien. Une BD qui peut donc aider à sensibiliser les consciences et amener plus d'ouverture d'esprit sur une problématique très actuelle.
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Ne vous fiez pas aux magnifiques aquarelles de cette bande dessinée, aux couleurs lumineuses et à l'absence d'encadrement de vignettes (Nathan est "hors cadre"!), cette bande dessinée est très violente psychologiquement et physiquement. On y ressent le mélange intense de colère et de détresse du jeune héros face à ce corps en pleine puberté qui lui fait pousser des seins et couler des règles alors que tout son être lui crie qu'il est garçon ("Je me dégoûte"). La frustration à être considéré comme une fille alors qu'il a toujours préféré traîner avec ses potes, parler comme eux, s'habiller comme eux (au grand désespoir du petit frère Théo à qui il pique ses vêtements!). Se pose également la question de la sexualité, puisque Nathan est attiré par les filles, à commencer par sa cousine Faustine: "T'es lesbienne? - Nan, je suis un garçon".

En réalité, il est plus facile pour Nathan de faire accepter son identité réelle par ses ami(e)s, qui l'ont toujours considéré comme un garçon, que par ses parents. Certains passages adoptent le point de vue de la mère ("Je ne te comprends pas. Je ne sais pas ce qui t'arrive. Je ne sais pas comment t'aider."), du père ("Tout ça c'est mystérieux, compliqué. Mais c'est pas une maladie.") ainsi que de Théo ("T'excuse pas."), et l'on voit que la situation est difficile et douloureuse pour chacun d'entre eux aussi. Nathan va devoir faire comprendre que ce n'est pas une "crise d'ado", même si le dialogue a beaucoup de mal à s'instaurer. L'adolescent se braque, peinant à mettre des mots sur ce qu'il ressent, et certaines scènes peuvent choquer de par leurs images et leurs propos crus ("Je suis attiré par les filles. J'aime leur cul, leurs seins, leurs cheveux.", "Tu vas te faire opérer de la chatte? Genre te greffer une bite?!"). On y voit l'obsession de Nathan pour ces seins qu'il voudrait arracher, et un peu plus loin, les détails des différentes opérations envisagées pour transformer son corps.

Car l'apaisement viendra par le médical (psychiatre, endocrinologue), quand les parents accepteront enfin de soutenir concrètement la démarche de leur fils ("Tu veux devenir un garçon? - Je suis un garçon."). On notera aussi (pour une fois!), le soutien du corps enseignant ("Les profs sont cool avec moi. Je crois qu'ils ont compris.") souvent malmené dans ce genre d'histoire. J'ai aussi été agréablement surprise d'apprendre qu'au niveau de l'état civil, le changement de sexe était facilité grâce à une loi récente. Et puis l'avantage quand on est un garçon "élevé comme une fille", c'est que l'on est "moins macho du coup"!
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Je connais Quentin Zuttion à travers Internet (où il se faisait appeler Monsieur Q.), et j'avais envie de lire ces bandes-dessinées depuis un moment... à l'approche d'une rencontre à la librairie de ma ville, La Nuit des Temps, avec lui et Catherine Castro, je me suis lancée dans cette lecture.

Nous allons suivre un ado, assigné fille à la naissance et qui s'appelle Lila. Lorsque nous faisons sa connaissance, il ne sait pas encore qu'il est trans et se questionne énormément sur lui-même... jusqu'à ce qu'il comprenne qu'il n'est pas une fille, mais un garçon, et qu'il veut qu'on l'appelle Nathan.

N'étant pas moi-même trans, je ne peux pas vous dire si le sujet a été bien abordé par Catherine Castro, la scénariste, mais c'est en tous cas l'impression que j'en ai. Elle a relaté le témoignage d'une personne, qui a préféré rester anonyme.

C'est un message beau et fort, parfaitement mis en valeur par les illustrations de Quentin Zuttion, dont j'apprécie beaucoup l'utilisation des couleurs, qui apportent une douceur aux dessins... excepté pour quelques uns, qui sont d'une extrême violence. En effet, Nathan va devoir faire face à une dysphorie de genre et être violent avec lui-même. Si vous êtes sensible aux images de sang, d'auto-mutilation, etc., je vous conseille de passer votre chemin...

Cet ouvrage permet de mieux comprendre la transidentité, et c'est très certainement grâce au témoignage de cette personne anonyme, mais aussi au talent de la scénariste et de l'illustrateur. C'est la première fois que je lis un livre sur le sujet, mais je suis plusieurs chaînes YouTube qui parle de transidentité, entre autres choses (je pense notamment à H Paradoxae, Tipoui et Mx Cordélia - cette dernière personne parle de livres LGBTQI+, d'ailleurs). Si vous voulez approfondir le sujet, je vous les recommande chaudement.

Un très beau témoignage mis en lumière par les mots de Catherine Castro et les illustrations de Quentin Zuttion, qui peut aider à mieux comprendre la transidentité et à être ouvert·e d'esprit sur le sujet.
Lien : http://anais-lemillefeuilles..
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Cette bédé relate l'histoire vraie de la dysphorie de genre de Lila et de sa transition FtM vers Nathan. La narration s'étend du début de la puberté de Lila, âgée de 12 ans, jusqu'à l'obtention du baccalauréat de Nathan, lorsque sa réassignation est désormais ratifiée par l'Administration, sa mastectomie effectuée et sa thérapie hormonale suffisamment avancée pour que son apparence ait radicalement changé. Présentant un.e protagoniste qui s'est toujours senti.e garçon et qui éprouve de la haine pour son corps à partir du développement de ses seins, la majeure partie du récit se concentre sur la période qui précède sa transition, caractérisée par la tentative de conceptualiser, d'accepter et faire accepter à son entourage son statut de transgenre, dans le contexte douloureux et conflictuel de l'adolescence. Dans ce processus accompagné d'un fort désarroi intérieur qui est très bien rendu par certains événements-clés, l'on trouve néanmoins un environnement généralement bienveillant et soutenant, d'où l'homophobie est pratiquement absente, notamment de la part des adultes : parents aimants, enseignants compréhensifs, psychanalyste professionnel, petit frère complice, camarades dévoués, et d'abord la présence affecteuse-amoureuse de la meilleure amie Faustine, qui font de la problématique existentielle de Lila-Nathan une souffrance entièrement privée. Même le milieu des camarades d'école et des pairs est décrit comme si la transidentité était désormais un phénomène absolument accepté et entré dans les moeurs, ne provoquant au plus que quelques interrogations et jalousies au niveau du déroulement de la sexualité, par ailleurs épanouie, précoce, « déproblématisée ». Si une petite allusion à la difficulté d'acceptation qu'a le père de Lila-Nathan vis-à-vis de ses camarades de foot, et si Théo, son frère cadet, est prêt à se battre en réponse à une provocation de quelques caïds, aucune tension familiale n'est mise en avant dans ce cadre social qui semble être parisien et favorisé. Cette intériorisation de la problématique, ainsi que son idéalisation très optimiste sont peut-être un parti pris idéologique de l'autrice et/ou du/de la protagoniste, ou bien répondent-elles à un dessein de pédagogie qui refuse la victimisation mais ne correspond pas à la majorité des récits sur le sujet, même récents. Hormis ce défaut, j'ai beaucoup apprécié la progression rapide et légère de la narration, la justesse des dialogues et l'efficacité graphique.
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