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Critique de ValentinMo


On a beau être le roi de France, s'il y a bien une chose devant laquelle tous les hommes sont égaux, c'est la mort. Eve de Castro tente le pari audacieux de “se mettre à la place de” et d'imaginer ce que l'on peut ressentir à l'aube de son dernier souffle...quand on est Louis XIV, le Roi-Soleil.

Louis XIV nous raconte ses derniers jours. Écrit à la première personne, “Nous, Louis, Roi : la confession du Roi-Soleil” donne la parole à Louis, non pas au Roi-Soleil mais à l'Homme qu'il redevient au soir de son existence. 17 jours et autant de nuits pendant lesquels Louis-Dieudonné se souvient, divague, souffre et se repent. Il dresse le bilan de sa vie et réfléchit à la façon dont il a exercé son pouvoir, sa conception de la monarchie, ses guerres, ses maîtresses - et plus que jamais à l'aube de sa mort - son rapport a Dieu.

C'est un angle d'approche nouveau et fort judicieux que nous propose l'auteure. On y voit les pensées du souverain évoluer, son image de lui-même diminuer. Les certitudes se transforment en doutes et le Dieu se fait Homme. Ce portrait nous offre une image différente de celle que nous connaissons à travers les manuels d'histoires.

Les adeptes de biographies historiques à la Max Gallo ne s'y retrouveront pas car le sujet ici est ailleurs : le roman est tout autant psychologique qu'historique. Aussi, les fins connaisseurs du règne de Louis XIV n'apprendront certainement pas grand chose. Pourtant, la proximité de la mort le ramenant à sa condition de mortel, il exprime ses doutes, ses regrets et ses peurs qui n'ont jamais été traités dans les précédents ouvrages sur le roi divin. La fiction permet tout !

Malgré une construction du récit redondante (un chapitre par journée découpée en deux séquences jour/nuit), ce long monologue (forcément autocentré) se révèle plaisant à lire.

Mention particulière à l'auteure pour sa capacité à s'approprier Louis XIV. On ne peut s'empêcher à éprouver une certaine empathie devant le calvaire qu'il endure. Cet exercice audacieux choquera certainement plus d'un lecteur tant il humanise ce monarque tyrannique.

On apprécie enfin la construction théâtrale du roman et la mise en lumière par Eve de Castro de son amour pour les arts, sa passion pour les jardins, la danse et la musique de Lully. Au soir de sa vie, il ôte enfin le costume qu'il s'apprête à léguer à son arrière-petit-fils. le rideau tombe.
« le Roi est mort. Vive le Roi! »
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