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sur 224 notes
Nouvelle Zélande 1866
Walter Moody, un jeune homme de 28 ans, arrive tout droit d'Angleterre. Il a pour ambition de faire fortune en devenant chercheur d'or. Il arrive exténué dans un hôtel où 12 hommes tiennent une sorte de conciliabule secret. L'atmosphère est à la fois réaliste et comme empreinte de fantastique. Walter Moody a été témoin d'un fait qu'il ne détaille pas mais qui l'a rempli d'horreur.
Commence ensuite un retour en arrière sur ce qui s'est passé quinze jours avant l'arrivée de Moody, dans ce coin sauvage de Nouvelle Zélande. Un homme, Crosbie Wells est mort (de mort naturelle ?), un autre a disparu (Emery Staine) , une prostituée a tenté de se suicider, un trésor en or est découvert... Quels sont les causes et conséquences entre ces quatre faits ... ?
De nombreux personnages prennent la parole dans cette réunion à l'hôtel : Nilsen le courtier, Pritchard le pharmacien, Shepard le directeur de la prison, Te Rau Tauwhare un maori et ami de la « victime », Balfour l'armateur, Devlin le prêtre , Lowenthal le journaliste, Ah Chee chercheur d'or chinois et Ah Song, tenancier de l'opiumerie locale.
Il y a également d'autres personnages qui n'assistent pas à la réunion (reconstitution? ) : Francis Carver l'ancien forçat , Lauderback le politicien, Anna la prostituée, Dick Mannering le proxénète, et aussi la mystérieuse et vénéneuse Lydia Wells...
Cette première partie est très dense et passionnante : chaque personnage a une petite vision de ce qui s'est passé sous couvert de trésor, de vol, d'usurpation d'identité, tentatives de meurtres, et de roueries en tout genres.
Au début de ce roman, les chapitres sont longs (mais très clairs) puis au fil de l'eau deviennent courts et elliptiques : au lecteur de combler les trous avec ce qu'il a déjà appris.
En résumé : un roman à la fois d'aventures dans un cadre baigné par une mer déchaînée, un grand suspense, une histoire d'amour en arrière plan et des personnages passionnants. Un coup de coeur
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Un roman puzzle dans lequel j'ai aimé me perdre et dont les quelques 960 pages ne m'ont pas découragée. Un meurtre, 12 hommes, une salle de réunion voilà le début de cette histoire , c'est avec des histoires dans l'histoire que tout se dénoue petit à petit et que l'on en découvre plus sur chacun. La position des planètes est prépondérante dans l'histoire tout comme la place de la Nouvelle – Zélande.

On en apprends plus sur les Maoris et autres peuples, la ruée vers l'or. Ce sont des petites scènes qui s'enchaînent pour former un tout homogène que l'on suit avec plaisir et attention. Rebondissements, secrets, fraudes, vols d'identité, complicité, adultère, meurtre sont présents dans ce roman émouvant et dont les personnages sont attachants.

L'écriture est particulière et marquée, Eleanor Catton a son propre style , elle a dû faire beaucoup de recherches pour être aussi précise et pointue sur l'astrologie et l'histoire de la Nouvelle -Zélande.

Une fin merveilleuse et inattendue, qui a l'avantage de ne pas être bâclée. C'est à mon humble avis un roman qui pourrait très bien être adapté au cinéma. J'ai aimé le coté philosophique et la belle écriture, le coté métaphysique et déroutant de cette histoire merveilleuse, de cet univers fabuleux. Je suis conquise et je n'oublierai pas ce livre de si tôt.

J'ai été saisie d'entendre l'auteur parler de son roman lors d'une rencontre littéraire, sa maturité alors qu'elle est si jeune, c'est à vous donner des complexes. Il y a une telle assurance, une telle maîtrise de son art ! J'ai vécu un bon moment de lecture et un bon moment avec l'auteur et Pierre Krause de Babelio à l'ambassade de Nouvelle -Zélande où nous avons été accueillis chaleureusement.

VERDICT

A lire pour découvrir quelques choses de différent, de beau et d'unique. Ne vous découragez surtout pas parce qu'il est épais ça serait vraiment dommage. A lire absolument, beau et bon moment de lecture garanti.
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Le premier roman d'Eleanor Catton se déroulait dans le milieu d'un lycée, parlait d'un viol, donc d'une histoire très actuelle. Comme elle l'a évoqué lors de notre rencontre à l'ambassade de Nouvelle Zélande, elle s'est posé la question de ses propres limites en matière d'écriture. Se demandant si les limites de son premier roman étaient ses propres limites, et si oui, le seraient-elles pour toujours ? Son nouveau challenge était de partir loin, dans l'espace et dans le temps, et de parler de la nouvelle Zélande.
Née au Canada, élevée en Nouvelle Zélande, elle en est partie jeune avec le sentiment de ne pas appartenir entièrement à ce pays. C'est alors que s'est posé la question d'en parler, car finalement on voit mieux la culture d'un pays, ainsi que sa propre relation avec ce pays, lorsqu'on l'a quitté. Même s'il est difficile d'écrire sur des paysages que l'on ne connait pas et où l'on n'est jamais allé. Comme elle le dit également, la beauté et le côté sauvage de la terre vous émeut quand vous êtes en randonnée dans ces régions, vous submerge et vous vous sentez tout petit, à la merci de la nature. Là, le glacier fond, faisant ressentir un fort sentiment de perte de ce qui a été et qui ne sera jamais plus, qui disparait. Ce sont des régions propices à une trame de roman de type Frontier où le héros repousse sans cesse ses limites.
Ce n'est pourtant pas ce qu'a voulu écrire Eleonor Catton avec « les luminaires ». Dans ce roman, les lieux existent davantage par l'atmosphère qu'ils dégagent que par leur réalité historique. L'histoire est romancée et imaginaire. L'auteure est allée plusieurs fois sur place. Sa recherche consistait plus dans le fait d'humer l'air, l'ambiance, regarder la mer, regarder les montagnes, marcher dans les rues, sentir l'air et l'émotion, que dans une recherche historique et géographique des lieux.
Son roman, Les luminaires, se déroule sur cette côte ouest de Nouvelle Zélande, en 1866, au moment de la ruée vers l'or. le thème de la ruée vers l'or a déjà été travaillé par d'autres auteurs, en particulier à propos de la Californie, mais il est traité ici de façon novatrice. La ruée vers l'or en Californie a commencé longtemps avant celle de Nouvelle Zélande, les travers et les clichés des bandits hors la loi ne sont plus d'actualité. On est moins dans le domaine du meurtre ordinaire, classique, mais davantage dans le crime des cols blancs, le crime d'extorsion. Les choses étant plus régulées, l'époque est aux manigances, aux fraudes, aux crimes nets. Et s'il est vrai que des personnages très méchants peuvent facilement faire une belle histoire, cela devient plus difficile si les gens sont normaux. C'est ici un vrai challenge qu'a particulièrement réussi l'auteure. La réalité et le contexte historiques sont importants. Mais en fait, comme elle le dit si bien, la vie tient à tellement de choses, de gens, de faits, qui au final sont oubliés de l'histoire, perdus dans le passé, qu'il est facile de créer un nouvel univers sans avoir besoin de parler de la réalité historique.
Je pense en particulier à l'arrivée des chinois, que l'auteure nous indique avoir fait arriver bien plus tôt que dans la réalité. Mais est-ce réellement important ? de même, comme elle connaissait mal les lois sur la navigation, elle nous avoue également avoir inventé celles qui lui convenaient. Parce que sinon, coller à la réalité l'aurait empêché de dérouler l'intrigue comme elle le souhaitait. C'est donc un mélange d'invention et de fiction plus que de recherche et de réalité historique.

A l'époque des luminaires, le monde est en pleine transformation. Les indigènes sont les premiers prospecteurs de la Nouvelle Zélande. Même si aujourd'hui ces faits sont parfois remis en question et si ce qui était la civilisation des lieux sauvages en 1870 est aujourd'hui considéré comme leur destruction. Les mahorais, premiers occupants, sont les natifs de l'ile, pourtant ils se considèrent aujourd'hui comme des émigrants. Hokitiki est une petite ville. Longtemps creuset multiculturel, riche de ses très nombreux migrants, elle est à présent une ville mono culturelle avec peu d'émigrés.
Dans tout le roman, l'interaction entre les douze principaux personnages est basée sur les astres. C'est effectivement une des recherches faites par l'auteur. Connaître la position des astres au moment de l'histoire, les signes du zodiaque au moment de la ruée vers l'or. Douze jours, douze signes, douze personnages. Pour chaque jour, un plan du ciel, pour savoir quelle est la position des personnages dans le ciel, chacun étant relié à un signe du zodiaque. Eleanor Catton nous dit alors qu'il est Intéressant de remarquer que le centre de la galaxie est entre le signe du scorpion, symbolisant le rêve et la vision, et celui du sagittaire, symbolisant le voyage et l'aventure. C'est donc là que le roman commence, dans cette interprétation « romantique » du ciel.
En parlant de la construction de ses personnages, l'auteure nous explique que si tout avait été programmé d'avance, ce ne serait pas assez « humain ». Les personnages sont donc en partie programmés par leurs signes du zodiaque et leur place dans le ciel, mais ils ont aussi la liberté d'agir puisque ce sont des humains qui peuvent contrôler leur vie. On peut choisir certaines choses, mais pas tout, pas son lieu de naissance, mais ses amis, par exemple. Et quand on sait, on ne peut plus faire comme si on ne savait pas !
Il y a peu de personnages féminins, mais il faut dire qu'à l'époque il y avait environ une femme pour dix hommes. L'auteure souhaitait que ses personnages aient une vraie personnalité. Elles devaient être très fortes pour marquer les esprits. le zodiaque donne deux beaux personnages féminins, la lune et venus. N'étant pas née dans le siècle dans lequel se déroule le roman, elle déroule forcément leurs caractères avec sa propre sensibilité et sa vision actuelle de la femme. Pour les prostituées par exemple, l'utilisation classique inhumaine la choque. Souvent dans la fiction victorienne les femmes meurent ou se suicident. L'auteure n'avait pas envie de cela, il lui fallait trouver une autre solution. Même si l'idée d'une femme maitresse de sa vie est terrifiante pour la société de l'époque. Pour un auteur, il est plus difficile de faire des choses qui marchent plutôt que de tout détruire, tout comme il est plus difficile d'être optimiste que pessimiste, la question étant de savoir comment utiliser le système sans arriver au point où tout se brise.
La trame du roman est en douze chapitres dictés par le ciel et le zodiaque, la longueur de chacun étant la moitié du précédent. C'est un carcan fort, mais c'est également une grande liberté. Se limiter ainsi devenait encore plus passionnant et stimulant. L'auteure joue avec cette idée de l'harmonie, tout tourne autour d'un cadre, les personnages sont là, se déplacent en circonvolutions et ne partent pas dans tous les sens.

Toute la première partie de roman est située dans le salon d'un hôtel. Là douze hommes se rencontrent en secret, suite à des évènements étranges survenus quelques semaines auparavant : un notable a disparu, une prostituée est en prison, accusée d'avoir tenté de se suicider, et on vient de découvrir un trésor dans le cabanon d'un ivrogne retrouvé mort. Walter Moody vient de débarquer à Hokitika. Arrivé là par hasard, il va troubler de sa présence ce huis clos introductif de quelques 400 pages. Tour à tour les personnages vont donner leur vision du déroulé des jours précédents, vision partielle ou tronquée d'un même évènement, faite de flash-back inattendus, à des époques distinctes, et donnant des points de vue identiques ou contradictoires d'une même situation, ne dévoilant parfois qu'une infime partie de ce qu'ils ont vu. le lecteur doit bien s'accrocher pour aller au bout de ces pages-là, car il n'est pas aisé de suivre sans perdre le fil. Mais passé ce chapitre, on se laisse emporter par le rythme beaucoup plus soutenu des suivants.
Et en fait plus possible de laisser de côté ce roman surprenant et attachant, jusqu'où vont aller les personnages ? Que vont-ils devenir ? Quand vont-ils se retrouver ? Un très beau roman, d'une étonnante écriture classique à la structure surprenante, on l'aura compris. Ne le lâchez pas, ne vous laissez pas décourager par les mille pages, vous serez surpris, car elles sont vite dévorées.

Lien : https://domiclire.wordpress...
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La grosseur du pavé et le fait qu'il ait reçu un prix prestigieux me rendaient ce livre un peu effrayant. Quel dommage pourtant d'avoir attendu aussi longtemps pour le découvrir!

Quelques mots sur le sujet du livre. Un nouveau colon arrive dans cette Nouvelle-Zélande toute neuve, où le monde sauvage et le monde policé se côtoient encore. Ce colon arrive en pleine réunion de douze hommes très variés. Il va ainsi découvrir douze visions subjectives des quelques jours, des causes et des conséquences des quatre mystères qui font parler la petite ville.

Si l'écriture très travaillée sur les rythmes des chapitres et la psychologie des personnages en fonction des signes astrologiques m'ont laissée complètement de marbre, j'ai en revanche vraiment apprécié le style très dix-neuvième qui aurait pu se découper en feuilleton.

Le vocabulaire est soutenu, les descriptions servent bien la narration (même si j'avais un peu l'impression au final que ces hommes avaient tous un peu le même caractère), les différents points de vue sont bien entremêlés.

L'histoire en elle-même est intéressante et j'ai vraiment aimé l'ambiance.

Reste que 13 + le geôlier + le politicien + les 2 disparus + les femmes + le capitaine du bâteau.... Ca fait un paquet de personnages quand on ne distingue parmi eux aucun réel personnage principal. Et donc, je le conseillerai vivement, si vous avez du temps pour vous immerger et que vous n'êtes pas dans une période où vous ne lisez que 5 pages par jour, au risque de vous y perdre.

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Frustrant, déconcertant,époustouflant. Tels sont mes sentiments après la lecture des Luminaires.
Pourquoi frustrant ? Parce que à la fin de ce gros roman de plus de 900 pages, j'ai l'impression de ne pas avoir tout compris de cette histoire passablement embrouillée. J'ai pourtant lu le roman assez vite et de façon continu. Mais, le nombre de personnages , les retours en arrière contribuent à une certaine confusion.. Et, malgré une lecture attentive, je ne crois pas avoir saisi toutes les subtilités de ce qu'on peut considérer comme une arnaque.
Déconcertant ? Parce que j'ai été véritablement happée par ce roman qui malgré la longueur, l'histoire compliquée et embrouillée m'a tenu en haleine jusqu'à la fin. Aucun moment d'ennui. Aucune longueur.
Epoustouflant ? Parce que c'est un roman parfaitement maîtrisé. Comment E.Catton a-t-elle réussi à ne pas se perdre dans ce dédale ? Comment a-t-elle écrit son roman ? Elle tourne autour de ses personnages comme les planètes dans le ciel. Chaque personnage se révèle chaque fois un peu plus. le changement de point de vue, comme le ciel et les planètes changent de position, modifie l'approche et apporte des éléments nouveaux.
Alors, j'hésite sur le nombre d'étoiles. Mais, je crois que le plaisir de lecture , l'originalité du sujet et de la façon de l'aborder méritent quatre étoiles .
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Hokitika en Nouvelle-Zélande, c'est le lieu où prend encrage ce gros roman de plus de 980 pages. Walter Moody, jeune Britannique en quête d'une nouvelle vie débarque sur la Côte Ouest et plonge dans une vaste communauté organisée autour des locaux, et notamment des chercheurs d'or.
Un homme a été tué, un héritage a été détourné et tous les acteurs de la vie locale sont alors suspectés d'une vaste machination.

Walter Moody n'avait aucun scrupule à s'immiscer dans l'intimité des autres et ne voyait aucune raison de s'en confesser aux personnes concernées. [...] Les obligations morales qu'il se reconnaissait n'étant pas celles du commun des mortels, il restait insensible à la honte et au remords, sinon dans l'abstrait. (p. 557)

Quel souffle épique ! le roman est construit à partir de narrations croisées et de nombreux personnages (listés au début avec leur fonction et leur "association"). le fil de l'intrigue en est presque métaphorique car chaque personnage incarne une valeur, dérive l'histoire en son sens, lui fait prendre de la hauteur.
Là où le récit parait obscur au lecteur projeté dans ce monde d'hommes, tout s'éclaire dans la seconde partie de l'histoire avec des témoignages antérieurs, des éclairages bienvenus et cohérents.

Selon moi, Eleanor Catton a accompli une véritable prouesse en signant ce pavé implacable. Tous ses personnages sont incarnés et la plume leur confère déboires et révélations mystiques. Bluffant !
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Je remercie encore Babelio, pour cette rencontre avec Eleanor Catton, belle découverte de fin d'année.

Après avoir mis entre parenthèses ce pavé de 989 pages (fêtes obligent) j'ai repris, plus question de lâcher ….. Et là ……. une véritable découverte, une émotion.

Ce roman déploie une intrigue habile et captivante, jusqu'au dénouement heureux. Eleanor Catton maîtrise bien son sujet et sait très bien où elle veut nous emmener, c'est une Reine de l'intrigue et du rythme.

1866, en Nouvelle-Zélande, c'est la ruée vers l'or, et l'île voit débarquer sur ses côtes, tous les ambitieux et désespérés de la vieille Europe. Parmi ces « chercheurs » Walter Moody, jeune britannique ruiné, arrive au Port d'Hokitika, la côte Ouest, décidé à faire fortune.

Dans le petit hôtel où il a trouvé refuge, il est accueilli par une étrange assemblée. L'atmosphère est tendue, 12 hommes du coin tiennent une réunion secrète pour essayer de clarifier des actes étranges qui agitent la petite communauté depuis quelques semaines.
Un riche bourgeois a disparu, une « sirène » a tenté de se suicider, et on a découvert une immense fortune dans la maison d'un pauvre ivrogne, mort lui aussi.
Moody succombe bientôt à l'irrésistible attrait du mystère et se retrouve plongé dans un noeux d'intrigues et de destins vertigineux.
Les Luminaires est une ambitieuse narration, dont la structure emprunte à l'astrologie, pour livrer un inoubliable roman d'amour, histoire de fantômes, de pouvoirs et d'énigmes qu'on ne peut résoudre, campés dans une Nouvelle Zélande ou la fièvre de l'or est « Reine »
On pourrait penser ou imaginer que Dickens aurait pu écrire ce roman et même le rusé Wilkie Collins. Ce roman en le lisant me faisait aussi penser (astrologie en moins) à « Cent de Solitude » de Gabriel Garcia Marquez (à mon humble avis).

Faites-vous une jolie fleur « en or » et lisez Les Luminaires.

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Walter Moody, un jeune homme tout juste débarqué d'Angleterre, trouve refuge dans un petit hôtel où sont assemblés 12 hommes qui semblent tous liés les uns aux autres. Peu à peu Moody va écouter le récit de chacun de ses hommes et tenter de percer les mystères d'Hokitika.

Un peu plus de 1200 pages en version poche! Autant dire que j'avais quelques appréhensions quand à la capacité de l'auteur de nous captiver pendant autant de pages. Une fois lu le premier chapitre de plus de 80 pages qui est en effet un peu ennuyeux, je me suis laissé entrainer dans l'histoire et je n'ai pas vu défiler les 1200 pages. L'histoire est prenante et très bien écrite malgré un nombre de fautes d'orthographe impressionnant et une ponctuation hasardeuse (Eleanor Catton doit avoir une passion pour les points de suspension vu leur nombre important dans le roman). le livre a tenu toutes ses promesses et finalement 1200 pages ce n'est pas si long face à une intrigue aussi enigmatique et une galerie de personnages tous aussi mystérieux les uns que les autres.
Un roman à ne pas manquer!
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Un livre hors du commun, dont je suis bien en peine de dire si je l'ai aimé ou non.

Côté positif, j'ai adoré le contexte. L'intrigue se déroule dans un petit port de Nouvelle Zélande, au milieu du 19e siècle, pendant une ruée vers l'or. Et je dois avouer que j'ignorais tout de cet épisode historique. le roman met en scène l'ensemble de la petite société qui s'est développé dans ce port et le long de la rivière aurifère. Des personnages et donc une ambiance qui pourrait rappeler celle des placers de l'autre côté de l'Océan Pacifique : trafics, alcools de fortune, fils de famille en rupture de bans, chinois sous contrats, aventuriers, commerçants plus ou moins honnêtes, prostituées, missionnaires un peu perdus... L'ambiance est tout de même moins violente, et peuplée de personnages particuliers à cette région du monde : maoris, pirates, opiomanes, politicien .. Tout un monde décrit en détail, avec forces de descriptions et de motivations. L'auteur se plait visiblement à décrire les minorités : chinois en butte au racisme, prostituées, maori, alcooliques. Et le lecteur s'en régale !

L'intrigue est simple et mystérieuse à souhait : le jour de son arrivée, un politicien découvre le corps d'un vieux chercheur d'or, mort d'un excès d'alcool, avant de tomber sur la prostitué locale, en pleine tentative de suicide à l'opium. Et la même nuit, un jeune et riche chercheur d'or a disparu... Tout cela est lié à un trésor dont nul ne comprend l'origine. Mais une douzaine d'hommes est impliqué dans cette affaire, et décident de mettre leurs informations en commun. Une démarche qui aboutit plutôt à rendre les ténèbres plus profondes en révélant des liens entre tous les personnages...

J'ai par contre été gênée par la construction du roman, si structurée qu'elle m'a parfois semblé artificielle. Chaque chapitre commence par de longues considérations astrologiques... Un domaine qui semble cependant avoir assez peu de rapports avec l'intrigue, même si une séance de spiritisme tient un rôle important. Chaque chapitre a une durée double de celle du suivant, ce qui implique un rythme très lent en début du roman. Chaque nouveau personnage est introduit par une description psychologique assez longue, et complètement abstraite. On reconnait bien là une référence au roman du 19e siècle, assez sympathique, mais ces traits psychologiques tardent à se trouver confortés dans les actes des personnages.

Je ne sais pas si le roman est tout simplement trop complexe et long pour moi, ou s'il s'agit vraiment de petits défauts qui peuvent rebuter beaucoup de lecteurs... Je vous conseille donc de tenter cette lecture, elle est suffisamment riche pour que tous y trouvent quelque chose !

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Les critiques précédentes sont aussi longues que le livre et m'avaient mise en appétit. Curieuse je suis, alors quand je l'ai vu sur le présentoir de la bibliothèque je n'ai pas cherché midi à 14 h ! Un pavé ! un bon gros pavé comme je les aime. Hélas, mon avis est mi-figue mi-raisin. Je ne dirais pas que je n'ai pas aimé mais je n'ai pas trouvé ce charme que certain avance, je ne me suis pas sentie emportée par ce roman fleuve, rien de tout cela. J'ai même compris qu'il fallait attendre au moins la page 100 pour commencer à ressentir un certain intérêt ou engouement. Pour ma part il aura fallu au moins 300 voire 400 pages pour que je commence à me familiariser avec tous ces personnages. Une histoire qui m'a pas émue, pas d'intrigue vraiment digne de ce nom. Juste la qualité de l'écriture qui m'a retenue et il faut dire une découverte d'une époque. Franchement, je pense que les 900 et quelques pages ne se justifient pas pour conter cette aventure. Mais, elles sont certes généreuses et bien écrites pour être méritantes. Un vrai travail d'orfèvre, voilà ce que j'ai retenu, et je dois dire que je n'ai pas tout saisi le titre d'une part, et le rapport avec les signes astrologiques. quelque chose qui a dû m'échapper, certainement. Alors si lecteur chevronné vous avez du remords de ne pas avoir lu ce pavé, et bien, soit, ce n'est pas non plus le livre du siècle, je pense qu'il est recommandable mais pas indispensable. Histoire de goût ! Un grand bravo à l'auteur pour ce travail.
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