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Citations sur L'Ultime testament (16)

La beauté peut devenir une mission et, une fois enrôlé, on mesure combien sont parfois trompeuses les luttes mesquines du quotidien.
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Si quelqu'un ose dire qu'ici, à DF, nous obligeons les personnes à exercer le métier que nous décidons en vertu de l'autorité du gouvernement, cela signifie qu'il n'a pas compris comment va le monde, qu'il n'a pas compris que l'économie est la somme de la politique car elle encastre les nombres, les naissances, les morts, les hommes, les femmes et les compétences dans un cadre qui ne peut se permettre de céder d'aucun côté, bravo président, lançaient ceux qui l'écoutaient, toujours avec ce foutu oui oui de la tête, sceau des pires directives de l'Histoire, puis Andrea Bussoli se remettait à cataloguer : les débats pour défendre la musique classique ou populaire, alors qu'il avait suffi de supprimer la musique, les débats entre ceux qui revendiquaient des salaires plus élevés et ceux qui, au contraire, voulaient les faire baisser, des échanges pénibles qui lacéraient le tissu social et affaiblissaient l'État, expliquait Andrea Bussoli, n'est-ce pas la liberté d'être exempt de tout conditionnement et ne pas avoir de pensées intrusives au long de la journée ? oui oui, opinait-on, n'est-ce pas la liberté de ne pas devoir se donner la peine de décider, mais de suivre simplement le cours des choses établies ? oui oui, n'est-ce pas la liberté de ne pas avoir à choisir mais de pouvoir tranquillement se consacrer à une vie dont tous les éléments sont déjà mis en bon ordre par quelqu'un qui en prend la responsabilité? oui oui encore, et n'est-ce pas la liberté que le droit d'avoir des occupations qui ne nous tombent pas dessus par surprise de sorte qu'elles ne deviennent jamais des préoccupations? oui oui, et le président Bussoli ajoutait que la décision de balayer toutes les formes d'expression artistique, ne serait-ce que dans la construction d'une phrase au cours d'une discussion, avait été prise parce que l'art avait été largement utilisé par ceux qui n'avaient pas le courage de défier ouvertement le gouvernement
et qui, les chacals, recouraient à ces vulgaires moyens détournés, les artistes ne sont-ils pas des agitateurs cachés derrière un métier factice ? oui oui, faisait-on, et les artistes ne répandent-ils pas un venin enrobé de miel pour sembler agréable ou, pire, désirable ? oui oui, bien sûr, d'ailleurs j'ai moi-même lu, il en va de ma mission de président, quelques livres pour mieux connaître l'ennemi et j'y ai trouvé des histoires qui remettaient en cause l'idée d'agir tous ensemble, des livres qui mènent à croire que tout n'est pas vrai dans ce qui est vrai et qui incitent à s'emberlificoter dans des raisonnements destructeurs voire autodestructeurs, oui oui, c'est immonde, j'ai aussi vu des films qui voudraient nous convaincre qu'une femme peut devenir notre unique raison de vivre, comme si un État pouvait compter sur le produit intérieur brut des baisers amoureux, dégoûtant, oui oui, et j'ai vu des tableaux qui incitaient à se vautrer dans la mélancolie comme ces égarés que nos pères et les pères de nos pères ont eu la chance de voir disparaître grâce au vaccin, haranguait Andrea Bussoli, on devrait nous faire ériger un monument pour avoir éliminé le fléau du débat, vous ne croyez pas ? bien sûr, bien sûr, sans parler enfin des tueries, des homicides, de la férocité des hommes envers d'autres hommes et de l'immense gabegie judiciaire, avec le vaccin nous avons pu nous débarrasser de ce fastidieux défilé de vieilles perruques, avo- cats, juges et magistrats qui mettaient des années à décider si quelqu'un était coupable ou pas, n'est-ce pas merveilleux un monde dans lequel il n'y a plus ni tribunaux, ni procès, ni homicides, ni persécutions ? bien sûr, bien sûr, on devrait l'expliquer à ces voyous des Brigades sentimentales qui voudraient nous replonger dans le chaos en jouant les guérilleros, selon vous un monde dans lequel on peut interférer parce que tout n'est pas établi, ordonné et signé sur papier timbré est-il un monde régulier ?
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L'homme à la veste en velours avait dit qu'ils avaient perdu, que c'était ainsi, que tout le monde aspire au changement mais que personne n'est prêt à changer soi-même, que l'existence est une farce, toute une vie à battre des ailes comme des poulets pour nous envoler tandis que par terre un engrenage nous contraint à ramper, le besoin d'être gouverné est sans doute plus ancré dans l'âme humaine que nous l'avions imaginé, il faut une légèreté folle pour briguer la liberté.
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Anna dit que pour s'aimer il fallait des conditions favorables, un contexte qui permette à l'amour de couler, une situation qui donne la possibilité de consommer l'amour sans se consumer, certaines personnes sont convaincues que l'amour est le rail sur lequel faire avancer tout le reste, or il en va autrement, tantôt l'amour s'écoule en se posant au hasard de notre quotidien, tantôt il nous entraîne sur des sentiers escarpés loin des préoccupations de la vallée […]
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[…] nous n'avons jamais connu plus grand bonheur, à moins que le bonheur ne soit un leurre de la mémoire qui, ennemie du présent, s'amuse à décolorer les événements passés, pensa Bernadetta, à moins que le bonheur ne soit cet instant où on court pieds nus au bord d'un précipice avant de tomber dans le vide et où, sans voir le fond, on croit pouvoir continuer à courir, suspendu dans le vide […]
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[…] il n'y avait pas pire douleur que celle endurée par deux personnes qui n'arrivent pas à s'entendre et jouent deux partitions différentes, que même les amants, quand ils s'aiment sur des fréquences trop éloignées, finissent souvent brisés par la force de leur amour
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Les citoyens de DF étaient des esprits atrophiés qui erraient là où on les envoyait.
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[…] l'amour est un pacte pour conquérir ensemble le bonheur chaque jour
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[…] Cuzzocrea avait sans doute raison, à force de penser on s'enlise, penser est une drogue douce, quand on commence on ne s'arrête plus.
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[…] les oui et les non se jouent sur la même note dans tous les coins et toutes les langues du monde comme si on nous avait accordés à la naissance
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