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EAN : 9791032923849
L'Observatoire (23/08/2023)
3.73/5   22 notes
Résumé :
Depuis que les émotions ont été abolies, le petit pays de DF ne s'est jamais aussi bien porté. Du Centre pour l'enfance où sont élevés les nourrissons à la zone pavillonnaire où se voient assignés les adultes, les habitants de DF sont des êtres résolument raisonnables. C'est simple, tout ce qui est susceptible d'émouvoir est interdit : à quoi bon le rouge et le jaune, quand existent le gris 422 et le noir 727 ; finie la notion poussiéreuse de famille, ici le couple ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
DYSTOPIE 🫧

Cela fait longtemps que toute forme d'émotion à été abolie à DF. Un vaccin à la naissance assure le contrôle de la population afin qu'elle soit docile et évite les problèmes. Chaque citoyen doit exercer le métier qui lui est attribué, respecter son engagement dans des partenariats à visée reproductive. Les murs sont gris partout et toutes les formes d'expression artistique ou de divertissement sont interdites. Même l'utilisation des adjectifs est limitée. Fausto, pris en flagrant délit d'émotivité est hospitalisé...

"Si tout le monde commence à prendre la
liberté de penser ça va mal finir. Vous imaginez un monde gouverné par les opinions personnelles?"

Avec son style si froid et particulier, Giulio Cavalli retranscrit parfaitement l'ambiance de DF. Les dialogues n'ont pas de ponctuation, il n'y a que très peu d'adjectifs, et en tant que lecteur, on plonge avec effroi au coeur du quotidien de ce pays où règne une conception altérée de la liberté et de la démocratie. Où le peuple, incapable de discernement est rendu si gouvernable depuis tant de générations.

Dès les premières pages, j'ai été complètement happée par cette immersion dans une vie faite de glace où même les livres ne peuvent s'acheter qu'au marché noir ! L'idée est géniale, absolument folle et terrifiante. Et la forme sert parfaitement le fond. En tant que lectrice, j'ai été complètement happée par cette ambiance oxygène. Mais, dès la moitié du récit mon intérêt a fléchi et j'aurais préféré que l'intrigue prenne une tournure différente. C'est mon seul bémol à propos de ce plaidoyer politique follement perturbant qui ne pourra pas vous laisser indifférent !

Un roman d'anticipation (même si j'espère que nous en arriveront jamais à de telles extrémités) que je ne peux que vous inviter a découvrir ! 💥

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La première chose qui m'a sauté aux yeux c'est l'évidente ressemblance de l'argument de ce roman avec l'excellent « Le Passeur », premier tome de la série pour adolescents « Le Quatuor ».
Un territoire sans sentiment, sans empathie, sans désir, sans perturbation intellectuelle d'aucune sorte, sans couleur, où chacun accepte son sort sans rechigner et ce, grâce à un traitement à vie, d'un côté intégré à un vaccin injecté à la naissance (voilà qui va conforter les antivax !), de l'autre une gélule intégrée à la nourriture, mais avec ses rebelles, bien sûr, sinon, pas d'histoire !
Je dois dire que cela a perturbé le début de ma lecture, celle du Passeur étant très récente.
Passée cette perturbation, les deux romans sont très différents dans le traitement de la dystopie.
L'Ultime Testament est beaucoup plus complexe, le vaccin n'agit pas de la même façon sur tout le monde et une Brigade sentimentale s'est constituée qui fait passer sous le manteau livres, musique, vrais aliments, vêtements colorés.
Qui dit vaccin, dit éventuel antidote.
Mais quelles conséquences sur des êtres habitués depuis toujours à ne pas penser, à n'être touchés par rien, à être dirigés dans les moindres recoins de leur vie publique et privée, où tout est déterminé par le gouvernement ?
C'est tout l'intérêt de ce roman, dont le style est à l'image de son sujet : froid et dont les dialogues sont intégrés au texte.
Mais quelle en est la finalité ?
Nous mettre en garde contre le populisme, la peur de l'autre et du changement ?
Je n'ose y croire, ce serait bien trop simpliste.
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DF est un pays en noir, gris et blanc où la population a été vaccinée contre les émotions dès la naissance. le gouvernement contrôle les couples, c'est un algorithme qui défini qui s'accouple avec qui et toujours pour un temps défini. Un seul objectif pour un couple : faire des enfants. Pour évoquer de potentiels « choses », on parle alors en échelle numérique. Par exemple, Fausto se sent à un niveau 8 face à la doctoresse Anna lorsqu'il intègre l'hôpital après avoir été soupçonné d'émotivité sur une plage.

Les livres sont bannis, diffuser de la musique est associé à un acte terroriste. Les pensées doivent être régulières et lisses. Mais dans ce monde du plein contrôle, une faille a réussi à se faire une place et pourrait bien contaminer certains habitants de DF. Est-ce que les couleurs vont réussir à entacher l'austère trio noir-gris-blanc du pays ?

Quel triste monde que Giulia Cavalli nous dépeint où les émotions sous tuer dans l'oeuf ! Il provoque un monde extrême que l'on peut interpréter comme une satire ou une anticipation du monde de demain. L'ultime testament est écrit dans une forme singulière : les dialogues sont intégrés au texte sans distinction particulière ce qui rend les échanges très froids. La langue est austère, nette, cash, elle alourdie l'atmosphère anxiogène de ce livre angoissant !
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Pépite !

Imaginez une ville où les citoyens ne ressentent ni empathie ni sentiment. Une ville sans couleur, sans livre, sans culture, sans musique, sans amour, sans amis, sans bon repas, sans sexe (uniquement pour procréer), sans loisirs….une ville où le gouvernement détermine les menus, choisit les couples, les relations, les professions, les lieus d'habitation en fonction d'un classement…..
Une ville où tout est maîtrisé par le gouvernement et son président.
Une ville où l'on fait un vaccin à tous les nourrissons afin de supprimer les émotions, les sentiments et l'empathie dès la naissance !
Imaginez un hôpital où l'on conduit les habitants « étranges » ayant ri ou ressenti un semblant d'émotion…… Imaginez 3 hommes dans une même chambre, un marché noir de livres, de vêtements colorés, de nourriture…..
Imaginez une brigade des sentiments essayant de changer les choses…..

C'est fou ! C'est terrifiant ! C'est génial ! C'est original !
Une très belle découverte ! J'ai adoré !
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Sur le papier, ce roman avait tout pour me plaire...
Un pays où les émotions ont été abolies... Où tout ce qui est susceptible d'émouvoir est strictement interdit... Plus de couleurs, plus de livre, de musique ou de n'importe quelle autre forme d'art... Plus d'amitié, d'amour. Plus de plaisir. Plus de personnalité en somme... Que des compétences.
Et si quelqu'un avait le malheur d'être surpris ne serait-ce qu'en train de sourire, direction l'hôpital !
Une réflexion intéressante donc, qui méritait d'être creusée.

Oui sauf que...
La mise en forme de ce roman est très particulière...
Les dialogues sont complètement noyés dans le texte, séparés uniquement par des virgules, et non par des "tirets à la ligne"... Cela m'a donné l'impression qu'il n'y avait aucune mise en page, cela m'a semblé brouillon, rendant la lecture vraiment difficile... Pas fluide. Bref, j'ai peiné à me repérer, j'ai peiné à avancer et à aller au bout.
Donc forcément, il m'a été compliqué de rentrer dans l'histoire et cela m'a demandé un effort de concentration important.

Dommage car la thématique est brillante, l'idée de départ intéressante.
Un roman d'anticipation de ce genre, avec des pointes d'humour et de drame... Un contexte politique questionnant... C'est tout ce qui pouvait me séduire.
Mais je n'ai pas réussi à me défaire de la forme pour me laisser happer par l'histoire. J'en suis la première désolée.
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critiques presse (2)
RevueTransfuge
01 décembre 2023
Ce roman d’anticipation dense et fluide déferle comme une prophétie empreinte d’une vision subversive dont la portée évoque des classiques tels que "Fahrenheit 451" de Ray Bradbury ou "L’Orange mécanique" d’Anthony Burgess.
Lire la critique sur le site : RevueTransfuge
LeFigaro
05 octobre 2023
Sous la plume de Cavalli, lire devient un acte de résistance, une déclaration de guerre, un attentat. Une dystopie comme le sont les meilleures du genre.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Si quelqu'un ose dire qu'ici, à DF, nous obligeons les personnes à exercer le métier que nous décidons en vertu de l'autorité du gouvernement, cela signifie qu'il n'a pas compris comment va le monde, qu'il n'a pas compris que l'économie est la somme de la politique car elle encastre les nombres, les naissances, les morts, les hommes, les femmes et les compétences dans un cadre qui ne peut se permettre de céder d'aucun côté, bravo président, lançaient ceux qui l'écoutaient, toujours avec ce foutu oui oui de la tête, sceau des pires directives de l'Histoire, puis Andrea Bussoli se remettait à cataloguer : les débats pour défendre la musique classique ou populaire, alors qu'il avait suffi de supprimer la musique, les débats entre ceux qui revendiquaient des salaires plus élevés et ceux qui, au contraire, voulaient les faire baisser, des échanges pénibles qui lacéraient le tissu social et affaiblissaient l'État, expliquait Andrea Bussoli, n'est-ce pas la liberté d'être exempt de tout conditionnement et ne pas avoir de pensées intrusives au long de la journée ? oui oui, opinait-on, n'est-ce pas la liberté de ne pas devoir se donner la peine de décider, mais de suivre simplement le cours des choses établies ? oui oui, n'est-ce pas la liberté de ne pas avoir à choisir mais de pouvoir tranquillement se consacrer à une vie dont tous les éléments sont déjà mis en bon ordre par quelqu'un qui en prend la responsabilité? oui oui encore, et n'est-ce pas la liberté que le droit d'avoir des occupations qui ne nous tombent pas dessus par surprise de sorte qu'elles ne deviennent jamais des préoccupations? oui oui, et le président Bussoli ajoutait que la décision de balayer toutes les formes d'expression artistique, ne serait-ce que dans la construction d'une phrase au cours d'une discussion, avait été prise parce que l'art avait été largement utilisé par ceux qui n'avaient pas le courage de défier ouvertement le gouvernement
et qui, les chacals, recouraient à ces vulgaires moyens détournés, les artistes ne sont-ils pas des agitateurs cachés derrière un métier factice ? oui oui, faisait-on, et les artistes ne répandent-ils pas un venin enrobé de miel pour sembler agréable ou, pire, désirable ? oui oui, bien sûr, d'ailleurs j'ai moi-même lu, il en va de ma mission de président, quelques livres pour mieux connaître l'ennemi et j'y ai trouvé des histoires qui remettaient en cause l'idée d'agir tous ensemble, des livres qui mènent à croire que tout n'est pas vrai dans ce qui est vrai et qui incitent à s'emberlificoter dans des raisonnements destructeurs voire autodestructeurs, oui oui, c'est immonde, j'ai aussi vu des films qui voudraient nous convaincre qu'une femme peut devenir notre unique raison de vivre, comme si un État pouvait compter sur le produit intérieur brut des baisers amoureux, dégoûtant, oui oui, et j'ai vu des tableaux qui incitaient à se vautrer dans la mélancolie comme ces égarés que nos pères et les pères de nos pères ont eu la chance de voir disparaître grâce au vaccin, haranguait Andrea Bussoli, on devrait nous faire ériger un monument pour avoir éliminé le fléau du débat, vous ne croyez pas ? bien sûr, bien sûr, sans parler enfin des tueries, des homicides, de la férocité des hommes envers d'autres hommes et de l'immense gabegie judiciaire, avec le vaccin nous avons pu nous débarrasser de ce fastidieux défilé de vieilles perruques, avo- cats, juges et magistrats qui mettaient des années à décider si quelqu'un était coupable ou pas, n'est-ce pas merveilleux un monde dans lequel il n'y a plus ni tribunaux, ni procès, ni homicides, ni persécutions ? bien sûr, bien sûr, on devrait l'expliquer à ces voyous des Brigades sentimentales qui voudraient nous replonger dans le chaos en jouant les guérilleros, selon vous un monde dans lequel on peut interférer parce que tout n'est pas établi, ordonné et signé sur papier timbré est-il un monde régulier ?
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L'homme à la veste en velours avait dit qu'ils avaient perdu, que c'était ainsi, que tout le monde aspire au changement mais que personne n'est prêt à changer soi-même, que l'existence est une farce, toute une vie à battre des ailes comme des poulets pour nous envoler tandis que par terre un engrenage nous contraint à ramper, le besoin d'être gouverné est sans doute plus ancré dans l'âme humaine que nous l'avions imaginé, il faut une légèreté folle pour briguer la liberté.
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Anna dit que pour s'aimer il fallait des conditions favorables, un contexte qui permette à l'amour de couler, une situation qui donne la possibilité de consommer l'amour sans se consumer, certaines personnes sont convaincues que l'amour est le rail sur lequel faire avancer tout le reste, or il en va autrement, tantôt l'amour s'écoule en se posant au hasard de notre quotidien, tantôt il nous entraîne sur des sentiers escarpés loin des préoccupations de la vallée […]
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[…] nous n'avons jamais connu plus grand bonheur, à moins que le bonheur ne soit un leurre de la mémoire qui, ennemie du présent, s'amuse à décolorer les événements passés, pensa Bernadetta, à moins que le bonheur ne soit cet instant où on court pieds nus au bord d'un précipice avant de tomber dans le vide et où, sans voir le fond, on croit pouvoir continuer à courir, suspendu dans le vide […]
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Une peur sans pensée est une guerre qui couve sous la braise, un amas de citoyens prêts à devenir soldats, à détruire au nom de la légitime défense, une horde autorisée à anéantir quiconque menace la sérénité du peuple et de la nation, le gouvernement de DF avait recruté la plus grande armée à disposition du pouvoir, les apeurés.
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Videos de Giulio Cavalli (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Giulio Cavalli
27 juin 2023 #LaSveglia Un ministro della Repubblica che in un’intervista delegittima in un colpo solo la stampa e la magistratura per difendere una sua collega è un capolavoro di berlusconismo nell’anno primo dopo Berlusconi. Il ministro alla Guerra Guido Crosetto lo fa evocando “dossier confezionati” da “pezzi di istituzioni” per “far male al governo”. Anzi, fa di più, avvisando quelli che lui chiama “sciacalli” (ovvero i giornalisti) del rischio di dossieraggio. Crosetto non sa che i giornalisti lavorano con le notizie e dimentica di essere nella delicata posizione di essere l’unico ad avere accesso ai “dossier”. Poche ore prima il vice presidente del Senato Maurizio Gasparri se l’era presa con il giornalista Marco Damilano (parlando di “suoi spartiti da nullità”) e la giornalista Lucia Annunziata accusata di “faziosità, approssimazione e maleducazione”. Tra le altre cose Gasparri è un giornalista.
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