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Critique de GaletteSaucisse


Vous le savez peut-être si vous me connaissez un tant soit peu – sinon, ce n'est pas grave, après tout, personne n'est parfait –, mais littérairement parlant, il n'y a personne que j'admire autant que Cavanna. A part Brassens, bien sûr, mais il est à ce stade superflu de le préciser.

Bref, comme dirait De Gaulle, cette critique ne peut être qu'élogieuse.

Bon. Nous voici face à cette inévitable question : L'histoire, c'est quoi ?

L'histoire, c'est un brave con, qui a tout perdu après le STO et qui tente de survivre dans le monde moderne. Il a de la chance, ce brave con, parce qu'il sait bien dessiner. du coup, il va voleter de petits boulots en petits boulots, et va jusqu'à créer avec des potes un journal hélas éteint aujourd'hui : Hara-Kiri.

La majeure partie du bouquin est consacrée à la création du journal et aux tribulations de toute la joyeuse bande pour qu'il continue d'exister malgré la censure. On a quand même droit à quelques chapitres consacrés à la vie familiale et amoureuse de notre cher moustachu. Note : Mieux vaut lire Les Ritals et Les Russkoffs avant, hein, ça va de soi.

Maintenant, que peut-on dire de cet ouvrage, une fois qu'on l'a lu ?

Eh bien, plusieurs choses. Sinon je n'écrirais pas cette critique.

Déjà, bien sûr, c'est bien écrit. On a toujours cette impression pas vraiment désagréable qu'il est à côté en train de raconter sa petite histoire.

Et du coup, comme c'est bien écrit, on entre davantage dans l'histoire – logique, hein ? – et donc, quand un personnage qu'on a apprécié meurt et que sa mort est relatée dans un chapitre entier, eh bien on se sent mal. Voire plus. Pour vous donner une idée, en lisant Bête et Méchant, j'ai eu deux crises de larmes. Mais aussi un peu de franche rigolade. Donc c'est agréable sur le plan émotionnel.

Enfin – et c'est notamment ce qui m'a poussée à écrire cette critique – , ayant été rédigé plus de trente ans avant les attentats de Janvier 2015, ce livre a aujourd'hui un sens nouveau. Je parle notamment de l'image de Hara-Kiri aux yeux de la classe politico-coincée-du-cul. Car le massacre perpétré à l'encontre des dessinateurs de Charlie a quand même fait du journal l'emblème de la liberté d'expression. Un journal qui était coutumier des attaques, des procès, et menacé de faillite.

Alors une question se pose en refermant ce livre : Faut-il attendre que la rédaction d'un journal soit assassinée au nom d'une doctrine religieuse extrémiste pour que l'avis de la classe politico-coincée-du-cul change de bord ? Faut-il que l'on paie de sa vie pour être reconnu et pour que les prochains soient protégés ? Et enfin, une fois que la reconnaissance – posthume, en l'occurrence – est là, est-elle seulement sincère ?

Si vous vous ennuyez au point de donner votre avis, faites-vous plaisir. Si vous avez envie de m'insulter et de me traiter de gauchiste, faites-vous plaisir aussi. Je ne vais quand même pas vous interdire de vous exprimer sous une critique d'un bouquin de Cavanna, non mais.
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