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Ce livre est la suite de deux autres livres autobiographiques de Cavanna Les Ritals et Les Russkoffs, qui détaillaient respectivement son enfance et son expérience de la Seconde Guerre Mondiale. Je n'ai pas lu ces premiers tomes (et l'auteur prend un malin plaisir à y faire référence régulièrement, en moquant ceux qui ne les ont pas encore lus !) mais j'ai tout de même pris plaisir à la lecture de Bête et Méchant qui décrit le retour en France et le démarrage de la carrière de dessinateur de l'auteur.

Le style est très riche, parfois encombré, mais le plus souvent drôle, lyrique, s'envole dans des considérations politiques ou des jugements à l'emporte-pièce sur l'humour. Il n'y a rien de mieux pour comprendre petit à petit ce qui a amené des jeunes gens à se réunir autour de l'idée d'un journal d'humour libre, affranchi des contraintes de la publicité, dans un monde qui voulait s'amuser après avoir vu toutes les horreurs, mais dont l'amusement devait avoir le bon goût de se circonscrire dans les limites de la décence définies par un général victorieux.

Cavanna n'est tendre avec personne et surtout pas avec lui-même, même s'il a une haute idée de l'humour que lui et ses amis pratiquent en comparaison avec celui des autres. Mais cette sorte de vanité est surtout ressentie comme une passion pour leur art, une envie de faire mieux, de viser plus haut (ou plus bas que la ceinture), de ne pas se contenter de ce qu'on leur demande. L'auteur transmet parfaitement cette fougue et on est transporté avec les protagonistes dans l'aventure Hara-Kiri et on tremble avec eux devant les difficultés qui s'amoncellent.

Décédé moins d'un an avant l'attentat qui endeuilla Charlie Hebdo, Cavanna n'aura sans doute pas bénéficié de l'hommage qui lui était aussi du quand on voit la part qu'il a pris dans l'aventure. Tout comme le professeur Choron, fortement critiqué pour sa gestion par certains mais dont Cavanna rappelle ici le rôle essentiel à la naissance de Hara-Kiri puis de Charlie Hebdo. Un livre qui prend donc tout son intérêt dans les derniers évènements, le regard du passé sur le présent est parfois très utile alors que c'est souvent le jugement du présent sur le passé qu'on porte aux nues.
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Bête et méchant n'est pas le livre de Cavanna que j'ai préféré, mais j'ai envie/besoin de l'ajouter à mes livres Babelio aujourd'hui car j'ai beaucoup pensé à lui et à ses amis qui l'ont rejoint là-haut, et pour dire tout simplement JE SUIS CHARLIE.

Merci aussi à tous les amis Babelio qui ont posté des citations toute la journée, cela montre que nous sommes nombreux à nous mobiliser et que la liberté d'expression sera la plus forte.
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Et Cavanna lança Hara-Kiri...
C'est tellement bien raconté, qu'on croit entendre Choron (Georget Bernier) tonitruer!
Hara-Kiri, cet extraordinaire mensuel bête et méchant qui affichait son intrigante couverture en photo couleur, sur la vitre latérale du kiosque à jounaux de mon enfance... Hara-Kiri poursuivi par une censure aussi bornée que malfaisante!
Les épreuves endurées par François Cavanna ont acéré sa plume. de graphiste, il est devenu scribe, journaliste, chroniqueur, écrivain. Hara-Kiri, mensuel bête et méchant est l'enfant d'encre et de papier de Cavanna. Un enfant turbulant, drôle, vachard et intransigeant face à la connerie et la vacherie humaine.
Merci, Cavanna!
Merci d'avoir fait naître ce souffle nouveau dans la presse satirique française, et de l'avoir fait perdurer dans ce Charlie Hebdo si durement atteint.
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Vous le savez peut-être si vous me connaissez un tant soit peu – sinon, ce n'est pas grave, après tout, personne n'est parfait –, mais littérairement parlant, il n'y a personne que j'admire autant que Cavanna. A part Brassens, bien sûr, mais il est à ce stade superflu de le préciser.

Bref, comme dirait De Gaulle, cette critique ne peut être qu'élogieuse.

Bon. Nous voici face à cette inévitable question : L'histoire, c'est quoi ?

L'histoire, c'est un brave con, qui a tout perdu après le STO et qui tente de survivre dans le monde moderne. Il a de la chance, ce brave con, parce qu'il sait bien dessiner. du coup, il va voleter de petits boulots en petits boulots, et va jusqu'à créer avec des potes un journal hélas éteint aujourd'hui : Hara-Kiri.

La majeure partie du bouquin est consacrée à la création du journal et aux tribulations de toute la joyeuse bande pour qu'il continue d'exister malgré la censure. On a quand même droit à quelques chapitres consacrés à la vie familiale et amoureuse de notre cher moustachu. Note : Mieux vaut lire Les Ritals et Les Russkoffs avant, hein, ça va de soi.

Maintenant, que peut-on dire de cet ouvrage, une fois qu'on l'a lu ?

Eh bien, plusieurs choses. Sinon je n'écrirais pas cette critique.

Déjà, bien sûr, c'est bien écrit. On a toujours cette impression pas vraiment désagréable qu'il est à côté en train de raconter sa petite histoire.

Et du coup, comme c'est bien écrit, on entre davantage dans l'histoire – logique, hein ? – et donc, quand un personnage qu'on a apprécié meurt et que sa mort est relatée dans un chapitre entier, eh bien on se sent mal. Voire plus. Pour vous donner une idée, en lisant Bête et Méchant, j'ai eu deux crises de larmes. Mais aussi un peu de franche rigolade. Donc c'est agréable sur le plan émotionnel.

Enfin – et c'est notamment ce qui m'a poussée à écrire cette critique – , ayant été rédigé plus de trente ans avant les attentats de Janvier 2015, ce livre a aujourd'hui un sens nouveau. Je parle notamment de l'image de Hara-Kiri aux yeux de la classe politico-coincée-du-cul. Car le massacre perpétré à l'encontre des dessinateurs de Charlie a quand même fait du journal l'emblème de la liberté d'expression. Un journal qui était coutumier des attaques, des procès, et menacé de faillite.

Alors une question se pose en refermant ce livre : Faut-il attendre que la rédaction d'un journal soit assassinée au nom d'une doctrine religieuse extrémiste pour que l'avis de la classe politico-coincée-du-cul change de bord ? Faut-il que l'on paie de sa vie pour être reconnu et pour que les prochains soient protégés ? Et enfin, une fois que la reconnaissance – posthume, en l'occurrence – est là, est-elle seulement sincère ?

Si vous vous ennuyez au point de donner votre avis, faites-vous plaisir. Si vous avez envie de m'insulter et de me traiter de gauchiste, faites-vous plaisir aussi. Je ne vais quand même pas vous interdire de vous exprimer sous une critique d'un bouquin de Cavanna, non mais.
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" Un livre ni bête ni méchant mais très tendre. Avec des bouffées de rire et beaucoup d'amour qui livre le troisième volet de l'autobiographie de Cavanna, avec les Ritals et les Russkoffs. Dans un style qui évoque avec bonheur la confession parlée ". Paris-Match " Voyage dans l'amour avec Liliane, la petite Polonaise martyrisée par les nazis ; voyage dans le travail avec les expériences journalistiques, graphiques, humoristiques ; voyage, enfin, dans l'amitié et les luttes, avec les potes de toujours. Dans un style alerte, à la plume juste, à l'adjectif décisif ".
François Cérésa, Le Nouvel Observateur
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Je me suis pris recemment à feuilleter cet émouvant récit autobiographique dont j' ai conservé la première édition publiée en 1981 chez Belfond. Il y est question, outre la vie sentimentale de l' auteur, de la création du célèbre Journal satyrique Hara-Kiri qui secoua le conformisme des années 70. RIP Monsieur Cavanna..
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Sa biographie de l'après retour de STO, jusqu'à la création de Hara Kiri. Cavanna rentre à Paris. Il faut survivre, sans argent et sans relations. Maria, la femme tant aimée perdue en Russie, continue de hanter François. Il met des messages sur le tableau de l'association des Déportés. Il y rencontre Liliane, rescapée des camps de concentration qui recherche, elle aussi, sa famille. Après des travaux temporaires et beaucoup de portes claquées au nez, ce sont les débuts de Hara-Kiri avec Choron et les copains : Cabu, Wolinski, Reiser, Topor, Melvin, Gébé, Fuchs. Hara-Kiri devient le célèbre journal « bête et méchant ». Surviennent les démêlés avec la justice, un poil bien dessiné mais mal placé... et la condamnation s'abat. La langue de Cavanna est crue mais le coeur est infiniment tendre et bienveillant. Son prodigieux humour atténue la violence et la bêtise des luttes quotidiennes. le troisième volet de la vie de Cavanna après les Ritals et les Russkoffs.
Lien : https://www.babelio.com/conf..
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Ému par Les ritals, soufflé par les Russkofs, j'ai été emmerdé par Bête et méchant, pire emmerdé par Cavanna qui m'est profondément sympathique.
C'est bien le caractère de l'auteur qui m'a dérangé, puisqu'il ne s'agit que de ça, ce caractère contestataire qui transpirait déjà dans ses livres précédents. Attachant pendant sa jeunesse et d'autant plus avec les circonstances de la guerre qui lui en fait voir plein la tronche, le Cavanna adulte continue de connaitre de grandes souffrances mais aussi le succès professionnel avec ses aventures dans la presse.

Le lancement de Hara Kiri, pinacle de l'anticonformise de l'époque rend Cavanna - il faut le dire- chiant. Petit bourgeois de la marginalité il est sentencieux, donneur de leçon. Bref des défauts de jeune homme. Heureusement la lueur pénètre quand il en bave (et il en bave) ou croise un caractère encore plus fort que le sien (magnifique portrait du Professeur Choron). Je suis d'autant plus dur que je suis déçu, mais le livre reste intéressant, j'ai adoré ses jeunes années à Paris comme dessineux à son compte. C'est la maturité de Cavanna qui m'a déplu.

J'ai démarré la suite, Les yeux plus gros que le ventre, acheté à la brocante avec Bête et méchant. Malheureusement j'ai dû le refermer tellement ses affaires de cul sont imbuvables.

T'intquiète François, je t'aime toujours même si tu m'enverrais chier au bar.
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tendre, cruel, souffrance
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Cavanna, sa vie, son oeuvre... un roman biographique plein de tendresse... et de coup de gueule.
Lien : http://mazel-livres.blogspot..
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