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Critique de CDemassieux


Ah, je vous devine ! Bande d'hypocrites malfaisants ! Vous vous étiez dit comme ça : « D'accord, Voyage au bout de la nuit, à la rigueur Mort à crédit, mais pas plus. Après, oh non ! ça pamphlète sévèrement, ça s'extrême-droitise sans complexe ! Et c'est pas le chat Bébert qui nous fera avaler la pilule ! »
N'empêche, ça vous chatouillait l'orteil et pire encore – que j'en causerai même pas que c'est tellement pas propre ! Je suis médecin, l'hygiène…Vous comprenez !
Mais malgré vos réticences proprettes, vous avez plongé dans ma Trilogie allemande, même si vous vous êtes sentis aussi sales que les mains de l'agité du bocal, celui qui s'est découvert une virginité héroïque de pucelle lorraine à la Libération en m'accablant de tous les noms de bactéries…Jean-Paul Tartre il disait que j'étais pas un digne… Pas grave s'il avait passé l'Occupation sans trop s'écorcher la morale résistante ! du passé, tout ça…table rase…commode…nouvelle légende…et des bourre-pif à Céline pour lui faire payer comptant son talent qu'on a pas…Je connais ces choses…Je les ai vues…
Je vous perds, je reviens…
Or donc, vous avez lu D'un château l'autre, premier panneau de mon triptyque pas vernis pour deux ronds…C'est le début de la fin…Les chefs d'hier sont juste bons à causer rhumatismes et grogner sur la pitance qu'on leur sert…restrictions…Pétain et sa cour claudicante c'est Louis XVI le 10 août 1792. Fini les Tuileries, direction le Temple !
A Sigmaringen, vous avez viré voyeurs, je sais…faites pas les dégoûtés. Même que vous avez aimé cette déroute lamentable ; même que, si vous êtes honnêtes, vous aurez remarqué que je les adorais pas bézef ces compagnons d'exil…sauf La Vigue, acteur en délicatesse…comme moi. Je les ai travaillés comme Picasso portraiturant Dora je sais plus qui ! C'est qu'il y avait du spectacle, pouvez me croire, j'y étais…Vécu…
Puis vous l'avez refermé mon livre, frustré…Envie de savoir le reste…C'est humain…Toujours savoir. Surtout qu'on vous l'a racontée, la suite, façon ennemi public numéro 1, auteur maudit...Vous voulez m'entendre encore, pour ma défense et pour le plaisir de vous cochonner l'esprit : l'Allemagne en lambeaux, le Danemark, la prison, j'en passe…Vous pouvez plus vous arrêter…Ma prose : de l'opium sans pipe et sans autel !
Ah, si j'avais dit pardon ! C'était Goncourt, académie et Panthéon ! Là, rien : pas d'école, pas de rue, pas de stade. Céline ? Connais pas !
Bon, je vous laisse : « moi là comme je suis, sur le flanc, je voudrais vous parler encore… tableaux, blasons, coulisses, tentures !… mais je ne sais plus… je retrouve plus ! la tête me tourne… oh ! mais attendez !… je vous retrouverai !… vous et mon Château… et ma tête !… plus tard… plus tard… »

(Ceci est un pastiche. le fantôme de Céline décline donc toute responsabilité !)
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