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Critique de Flaubauski


En soixante-dix sept chapitres, qui renvoient aux soixante-dix sept mouvements d'une partie d'échecs ayant eu lieu, en 1962, entre Robert Fischer et Arturo Pomar, Paco Cerda nous décrit bien évidemment cette partie, mais dans le même temps de nombreux évènements ayant eu lieu en cette même année 1962, que ce soit du côté de la patrie de Fischer, les États-Unis, en pleine ébullition du Mouvement des Droits Civiques, notamment, ou de celle de Pomar, l'Espagne franquiste qui connaît aussi une certaine forme d'ébullition malgré la poigne de fer du Caudillo. Il nous présente aussi l'histoire des deux hommes qui se sont affrontés pendant plusieurs jours, l'un étant l'étoile montante, l'autre plutôt au début de son crépuscule.

Derrière cette partie d'échecs, l'histoire des joueurs qui l'ont faite, et L Histoire des évènements qui ont eu lieu en cette même année, il existe un point commun, point de convergence de ce roman historique particulièrement bien documenté : c'est le pion, celui que l'on sacrifie en premier lieu sur la table des échecs, celui dont l'on se sert pour mieux asseoir sa propagande à un instant T - Arturito, encore enfant, sera le prodige du franquisme, adulé, présenté à toutes les sauces ; Fischer, quant à lui, sera le conquérant des joueurs russes en pleine guerre froide - , celui dont l'on se débarrasse sans vergogne tout au long de l'Histoire parce qu'il dérange, le rebelle qui combat pour la liberté.

Et c'est par cette mise en scène de la figure du pion, qui nous tient en haleine, qui nous donne envie de poursuivre la découverte, et de la partie d'échecs, et de la vie de nos deux joueurs, et de l'année 1962, que l'on atteint véritablement, et brillamment, au genre romanesque, alors que toute information proposée par l'auteur n'est qu'Histoire, et réalité on ne peut plus factuelle.

Un roman somme toute bluffant, en ce qu'il n'est pas, dans son essence première, un roman. Bien contente de m'être laissé tenter.
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