Les paupières, comme les pétales rosés des nymphéas de Monet.
La pupille noire, le tour marron: le coeur.
Elle dit que oui.
Elle dit que les gens ne savent pas.
Les gens ne savent pas cette énorme ressemblance.
Entre leurs yeux et les fleurs.
Leurs yeux nénuphars.
(...)
Elle t'apprend.
Elle dit que ce sont ces fleurs que les gens ne savent pas faire éclore.
Et que c'est pourtant ce qu'il faut.
Elle dit que les nénuphars poussent surtout en eau trouble.
(...)
On peut pas couler, elle dit.
On peut pas couler, tu répètes.
Les nénuphars flottent.
Sur l'eau boueuse, trouble, sale, souillée.
Ils flottent.
Elle explique.
Son maquillage, ses grands yeux.
Le mascara sur ses cils, indéfiniment.
Son seul maquillage.
Unique.
Elle explique.
Les nénuphars, elle veut les faire éclore.
Elle veut que leurs feuilles, leurs pétales s'ouvrent le plus grand qu'il soit possible.
Elle répète: les nénuphars flottent.
Alors tu lui demandes.
Comment l'éclosion des nénuphars permet de vaincre les eaux boueuses.
Tu lui demandes si ses cils infinis l'ont rendue plus heureuse.