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Critique de Kickou


À la fois biographie de Milena Jesenska (née en 1896) et récit autobiographique de sa fille, Jana Cernà (née en 1928) puisqu'elle en est l'auteure ; Ce texte est donc le portrait de ces deux femmes « fortes », éprises de liberté, dans un pays - la Tchécoslovaquie - et surtout à une époque, où cela n'était ni facile, ni commun.
Le style est fluide, clair. le ton est intime, Jana témoigne.
Milena fut une journaliste et une traductrice reconnue. Issue d'une famille bourgeoise, elle était aussi une femme de conviction qui adhéra au parti communiste tchèque avant de s'en éloigner, lucide qu'elle fût de la monté du stalinisme. le lecteur découvre alors la vie intellectuelle de Prague et de Vienne dans l'entre-deux-guerres. Une partie du livre raconte la rencontre, l'amour et la correspondance qu'entretint Milena avec Franz Kafka ; épisode qui donne une valeur particulière au texte tant l'aura de l'écrivain est grande aujourd'hui. Il est difficile de dire en peu de mots la soif d'émancipation, la complexité et la force de caractère de cette femme.
Citation p. 80 : « La convention veut qu'au nom de l'amour on pardonne à l'autre toute la diversité de ses méandres intérieurs (...) Mais allons plus loin : pardonnons-lui aussi ses petits travers superficiels. Défaisons-nous de cette hystérie moderne à la Karénine (...) Chaque être est en lui-même un monde distinct ; plus il est particulier, plus il est entier. »
Milena est morte en 1944 au camp de concentration de Ravensbrück, pour avoir résistée à l'envahisseur nazi. Jana, sa fille ne fut pas moins active et libre-penseuse dans la génération suivante, celle du bloc soviétique puis de son déclin ; elle est décédée dans un accident de voiture en 1981.
En postface de ce récit, beau et grave, Jan, le fils de Jana, met un point final à cette histoire particulière qui révèle l'Histoire de cette Mitteleuropa au 20ème siècle. Allez, salut.

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