L'homme est grand qui sait conserver son cœur d'enfant.
Bronze brillant, brillant, bronze brillant,
Fais qu'il fasse beau pour moi demain,
Comme parfois un ciel de rêve ;
S'il fait beau, je te donnerai une cloche d'or.
Bronze brillant, brillant, bronze brillant,
Fais qu'il fasse beau pour moi demain,
Si tu exauces mon souhait,
Nous boirons beaucoup de saké.
Bronze brillant, brillant, bronze brillant,
Fais qu'il fasse beau pour moi demain,
S'il fait nuageux et que tu pleures
Alors je te couperai la tête.
La vie est à la fois trop courte et trop longue, et parfois, je me demande si la mienne a déjà commencé. Il me semble que quelque chose attend au fond de moi, mais j'ignore ce que c'est.
J'avais besoin d'elle.
A neuf ans, on a besoin d'une mère.
A neuf ans, et à tous les âges.
Nos règles sont strictes, mais c'est pour notre bien. L'égalité est la chose la plus importante dans notre monde, et le visage, la beauté ou la laideur doivent rester cachés le plus longtemps possible afin que tous puissent grandir égaux.
Je suis là, dans ce bloc de verre incassable qui nous isole du reste du monde, et je sens que quelque chose en moi se réveille. Une étincelle enfouie au plus profond de mon être est en train de s'allumer.
Je ne veux pas l'éteindre, mais j'ai peur de ce qu'elle pourrait éclairer.
Je frissonne.
Il s'en aperçoit.
- Je vais faire du feu, Miya.
Tu pourrais faire brûler la forêt entière que ça ne serait pas suffisant pour me réchauffer.
A croire que j'avais trop reçu dans mes vies précédentes ; je suis dans celle-ci pour payer.
Je sais que l'amour n'existe pas, que c'est un piège qui nous aveugle et nous étouffe, qu'il est éphémère et qu'il ne faut pas s'arrêter de vivre pour ça.
À mon tour.
Clic.
Ça y est. C’est dans la boîte. Le dernier souvenir de mon enfance : mes parents, moi, et mon visage qui partira à la poubelle dans quelques heures.