Lorsque le père de l'enfant appelle son frère, ou lorsque c'est l'inverse, il est peu question de l'enfant. Presque jamais. Par moments, par embardée, très rarement, il est question d'un dossier, d'un dysfonctionnement, d'une convocation, d'un motif supplémentaire de rage. Le père de l'enfant parle un peu. Lucarneau ouvert. œilleton plutôt.
Puis ils se disent salut.
Par la chatière.
Le père n'a pas d'arme. Le père est désarmé. Seule sa colère est brute. Il ne pardonne à personne. Il en veut aux médecins en premier et le monde entier est un médecin qui manque à ses devoirs.
Le père et la mère ont changé de maison durant la vie de l'enfant.[...] C'est au milieu des champs. Loin des mondes et des urbanités.
Pas de pont-levis ni de chemin de ronde, il ne faut rien exagérer. Même s'il a fallu se protéger des horizons. Cadastrer un univers et l'enclore. C'est comme cela que l'enfant est né. Il a enfermé quelque chose qui ne ressort pas de lui.
Dans son silence. Ses humeurs. Ses arcs électriques intérieurs.