AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Ebi10


"Il ne faut écrire qu'au moment où chaque fois que tu trempes ta plume dans l'encre, un morceau de ta chair reste dans l'encrier", disait Léon Tolstoï. Je ne prétendrai pas savoir dans quel état d'émotion se trouvait Césaire quand il écrivait ce pamphlet, mais je parierai tout de même qu'il n'était pas loin de celui dont mentionne Tolstoï. J'ai dévoré les 52 pages de cette oeuvre, et aussitôt fini, je n'ai pas pu m'empêcher de la relire une seconde fois, et ce dans la même nuit. Fustigeant la colonisation, dépeignant dans le moindre détail la pensée et l'idéologie qui a permis à une telle monstruosité d'exister, osant la comparaison entre nazisme et colonialisme, Césaire a su dans ce pamphlet coucher le ressenti réel de tout un peuple. Il y a certes plus de 50 ans déjà qu'il a été écrit, mais cela n'enlève en rien au fait que le thème traité dans cette oeuvre demeure encore d'actualité. Face aux récentes tentatives de justifier ou du moins d'excuser cette colonisation ce notamment en France (discours de Sarkozy mentionnant les "pseudo" avantages de la colonisation, hommage de François Hollande à Jules Ferry, reprise des théories pro-coloniales par le même Nicolas Sarkozy lors de son discours de Dakar, etc) mais aussi face à l'injustice de l'histoire (on omet de mentionner que dans l'Amérique ayant sauvé l'Europe du Nazisme, les noirs, soldats y compris, étaient victime d'une autre forme de Nazisme), ce livre demeure à mes yeux comme un pansement, car même s'il ne guérit pas la douleur qui est mienne, il la calme et contribue à sa guérison. "Les grandes douleurs sont muettes", il y'a des choses que nul ne peut décrire, mais que l'écriture ne peut omettre, merci donc à Césaire d'avoir été l'instigateur de cette écriture.
Commenter  J’apprécie          40



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}