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Critique de Floyd2408


Une masse critique de Babelio oubliée, surtout passée inaperçue, et par miracle le lendemain, deux ou trois livres restés à l'écart, sans trop de lecteurs pour être les apprivoiser, me laissant peu d'alternative, parmi eux, le monde est flou : L'avenir des intelligences de Vincent Cespedes, fût mon choix, par défaut, certes mais les méandres de la vie, nous apporte toujours des surprises heureuses. Cette philosofiction m'a surpris dès les premières pages par la fluidité de l'écriture et la poésie littéraire sur le rêve, une bulle d'air légère vous emportant dans des univers oniriques, effacer l'atmosphère anxiogène de cet égarement de la société libérale inhumaine, à la gloire du Dieu Argent.
Petite présentation de Vincent Cespedes, philosophe contemporain de l'ère numérique, ayant une notoriété croissante, une vie médiatique active, il est assez caméléon, sportivement, adepte du kung-fu, artistiquement, musicien et compositeur, médiatiquement, étant chroniqueur, animant une émission durant le confinement, la prolongeant pour philosopher avec les jeunes enfants , adepte des réseaux sociaux, il s'inscrit comme étant un philosophe à la mode pour une certaine presse et une notoriété publique rassurante pour certain, je suis surement inculte ou d'un autre monde, perdu dans une sphère érudite différente, plus proche d'un monde déchu, je plaisante, nous ne pouvons connaitre tout le monde, j'apprécie de faire sa connaissance et d'apprendre son point de vue de notre société actuel , hyper connectée et prise dans la toile, son livre et surprenant dans sa conception, une adaptation futuriste de cette terre en mouvement , vers des chemins définis par la tendance du moment, une limite actuelle extrême, l'aboutissement du surhomme connecté à une virtualité qui l'isole de son être physique et Vincent Cespedes en devient un Nostradamus philosophique pour cette Philosofiction étrange et surréaliste, une conversation entre une intelligence artificielle et sa conceptrice, une petite virée entre une l'humanisation de cette femme et ces défauts et cette machine binaire limitée par une réflexion numérique, créer par l'auteur.
Le début est vraiment prometteur, la fluidité de l'écriture et doucement les néologismes s'accumulent pour formater le nouveau monde imaginé par Vincent Cespedes, des termes anglophones pleuvent comme une averse inondant le sol de plaques d'eaux encombrantes, mon âge est sans nul doute réfractaire à cette intrusion, la mise en place de ce monde conceptuel demande cet apanage linguistique, demandant une gymnastique d'adaptation. le Monde est flou me semble le miroir de ce livre, le flou qui anime la dialectique, je m'égare sans pouvoir y pénétrer comme cette fougue initiatrice du début.
Cette phrase si magique, « Il existe dans l'univers treize mille étoiles pour chaque grain de sable présent sur la terre. » de cette introduction du livre, me laisse rêveur et je n'oublie pas ce film avec Judy Foster, Contact et cette réplique « L'univers est tellement vaste, et nous sommes si petit, que si nous étions seuls, çà serait un beau gâchis d'espace. », ce prélude est une mise bouche si onctueuse, comme la chapitre de l'Imlac , sur le Rêve et réalité, révélant que nous rêvons d'émotions, le paysage en devient son opposé, pour une parfaite harmonie des deux.
La mise en scène est extrêmement bien étudiée dans les moindres détails , Imlac est l'IA, Jeanne Moreau , sa conceptrice, Isabel Bonder, rédactrice en chef d'IQlusion, le magasine qui a l'exclusivité de cet échange, un dialogue s'instaure entre l'enfant et sa maman , sous le regard et commentaire de cette journaliste, IA réponds à sa maman Jeanne Moreau, pour un échange philosophique sur le devenir de l'homme selon Vincent Cespedes, celui-ci intervient en aparté pour nous guider dans notre lecture et surtout nous soulager de certains points assez abscons de ces néologistes pour ce monde futur, comme ce passage l'expliquant , considérant que ce texte est destiné aux lecteurs contemporains, il n'a pas besoin d'explication, un texte futuriste, des lecteurs futuristes, devenons ce lecteur futuriste et nous abreuver de cette prosaïque complexe, comme le p-zombie, le med.bath, le sensio, le zadeh, Deep Curse, cyberthyroïdie auto-immune, narrationnisme, cyberhistorienne, sool...
Le chapitre l'aube de la cybermodernité, résume notre monde actuel, avec la crise sanitaire, le trouble idéologique, l'anthropocentrisme condamnable, l'impossibilité de connexion collective, une saturation médiatique gangrénant l'essence même de l'idéologie humaine, l'humain perd ces repères et vacille, oubliant ses urgences pour le monde est flou. Ce dialogue, plutôt monologue, entre Vincent Cespedes et lui-même à travers cette philosofiction, où le monde est devenu un ersatz humain, un cybermonde, comme le film de Steven Spielberg, Ready Player One, cette virtualité empiétant sur la vie réelle de chacun, Vincent Cespedes creuse un sillon futur entre ce présent qui s'effondre trop rapidement vers un futur où la toile est reine, vampirisant notre fonction d'humain, cette interaction sociale de rencontre, de contact physique. le contexte actuel de cette pandémie politique , de ce monde privé de tout amusement sociale, montre parfaitement la limite de ce cybermonde, l'humain a, aura , toujours ce besoin d'interaction physique , Vincent Cespedes philosophe moderne extrapole notre futur et interagit avec cet avenir flou de l'intelligence artificiel, Laurent Alexandre dans son livre La guerre des intelligences a cette phrase, l'histoire de notre cerveau ne fait que commencer, elle trouve cette saveur dans ce roman, le monde est flou. Luc Julia ne dit pas intelligence artificielle mais intelligence augmentée, aucune machine n'aura la potentiel d'avoir un cerveau humain, dans son livre l'intelligence artificielle n'existe pas.
Comme le dit Platon, repris par Montaigne, philosopher c'est apprendre à mourir, mais notre A.I ne peut mourir, et comme les humains n'a pas la possibilité de suicider, limitant sa capacité qu'à absorber les données qu'on lui impose et interagir avec sans avoir sa propre notion de penser, a cette réflexion, Accoucher de soi-même par la pensée, n'est-ce pas cela, philosopher. Cette aventure futuriste de ce dialogue improbable nous embraque dans une logorrhée contemporaine profonde en distillant les prémisses de la philosophie que l'homme a perpétrée au cours de sa courte existence.
J'ai perdu l'essence même du plaisir du début, en lisant ce livre, qui ne m'a absorbé comme je l'aurai imaginé, ce dialogue s'est distordu dans des vapeurs trop hermétique à mes émotions et à mon plaisir.
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