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Critique de SophianeLaby


Comme pour nous apprendre la patience et la curiosité, Chabouté nous fait attendre la page 48 avant de glisser les premières répliques. Avant ça, on a d'abord affaire à une galerie de portraits silencieux : ceux des visiteurs du musée d'Orsay, mais aussi ceux des visités.

D'un côté, les sourcils froncés d'une vieille dame, les couettes étonnées d'une gamine, les bras croisés d'un homme en costume, le smartphone d'un étudiant, l'appareil photo d'un touriste. D'un autre, l'autoportrait de van Gogh, La petite danseuse d'Edgar Degas, L'Origine du monde de Gustave Courbet.

Toute cette foule finit par s'agiter. Y compris les oeuvres, tellement vraies qu'elles en deviennent vivantes. Car chaque nuit, les peintures, les statues, les nus, les bustes, les fresques s'animent, se baladent et se chamaillent dans les couloirs de l'ancienne gare. Se rencontrent et se racontent leur journée. Un peu comme nous, finalement.

Dans un noir et blanc franc, sans nuance de gris, Chabouté nous rappelle qu'un musée est toujours une histoire de rencontre. Il nous invite à épier les formes et les rondeurs des personnages, qu'ils soient dans un cadre
ou non. À nous émouvoir des détails des visages, en 2D ou en 3D.

À aimer les journées peuplées comme les ambiances nocturnes. À expérimenter le désordre joyeux malgré la rigueur architecturale d'un musée. À écouter les commentaires avisés des guides, les discussions anodines des visiteurs, mais aussi les silences contemplatifs des oeuvres, qui elles aussi, peut-être, nous entendent.
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