Critique de
Valérie Lehoux (Télérama) : "Pour écrire,
Marie Chaix a toujours puisé à la source d'une mémoire intime. Elle raconta d'abord son père, aveuglé par les feux de la collaboration, dans Les Lauriers du lac de Constance (1974). Puis sa mère, brisée et pourtant droite, dans
Les Silences ou la Vie d'une femme (1976). En contrechamp se dessinaient la figure de deux frères disparus très jeunes, d'une grande soeur (qui allait devenir
Anne Sylvestre), et d'une autre femme, discrète mais essentielle : Juliette, la domestique, entrée avant guerre au service d'un foyer aisé, qui lui resta fidèle après guerre en dépit de la honte, des deuils, de l'emprisonnement du père et du manque d'argent.
En 1985,
Marie Chaix lui consacra ce livre, hommage à celle qui avait protégé son enfance, mais aussi à toutes ces femmes d'ombre et de dévouement qui offrirent leur vie aux bourgeois qui les employaient. Récit sobre et poignant. L'ouvrage ressort aujourd'hui, enrichi d'une préface nouvelle où la reconnaissance de l'auteur pour sa Juliette semble plus vive que jamais."
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