Une joie féroce

Je n'ai pas tout lu de Sorj Chalandon, aussi bien parce que je me les réserve comme un vrai plaisir à faire durer, que parce que certains sujets traités me parlent moins, mais à chaque je me dis : mais quel écrivain! J'aime son écriture profonde, celle qui nous permet de rentrer en résonnance avec les personnages et leurs états psychiques et émotionnels.
Ici, encore une fois, j'ai ce même ressenti, surtout lors de la première partie, consacrée à Jeanne, femme d'une quarantaine d'année que la vie n'a pas épargnée et qui apprend qu'elle a un cancer. Jeanne, c'est une femme comme beaucoup, qui est trop bien élevée, qui ne fait pas de vague, qui ne se laisse pas couler mais qui subit, qui ne reçoit pas l'attention des gens qui devraient lui donner. Cette première partie, je l'ai trouvée incroyablement forte, j'ai pleuré pour Jeanne, j'ai ressenti sa solitude extrême, celle qu'on ressent d'autant plus qu'on vit avec une personne aimée qui devrait ne pas l'abandonner comme un lâche. Et puis Jeanne va se relever, aidée par un collectif de femmes, malades comme elle, menées par Brigitte, la forte, celle qui sourit et accueille les autre. Et Jeanne va prendre son destin en main. J'ai nettement moins aimé cette deuxième partie, que j'ai trouvé moins intéressante, même si sur la fin, ça m'a plus plu.
Néanmoins, ce livre me restera en tête. Et je continuerais à lire Sorj Chalandon, au gré des thèmes développés et de mes envies.