AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de SebastienFritsch


Après l'Irlande, l'Algérie, le Liban, c'est un autre territoire en guerre qu'évoque ici Sorj Chalandon : un corps humain. Jeanne, 40 ans, apprend qu'elle a un cancer du sein. Chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie, effets secondaires, hauts et bas psychologiques, succession de périodes d'abattement et de moments de détermination face à l'ennemi intérieur... et aux coups bas extérieurs : l'auteur propose une exploration détaillée, réaliste et émouvante de ce pays solitaire de la maladie. Solitaire mais relié au monde ; et par ses frontières entrent l'ombre ou la lumière. L'ombre d'un mari distant... qui s'éloigne encore plus ; l'ombre étouffante des réactions, regards, mouvements de recul ou commentaires de proches ou d'inconnus qui savent bien mieux parler qu'écouter ; et la lumière d'un regard, d'un geste, d'un mot, d'un sourire, d'une écoute, d'une présence, de tous ces dons venant des médecins, infirmières, aides soignantes, bénévoles ou amies anciennes et nouvelles.
Dans cette dernière catégorie figurent 3 femmes dont Jeanne fait la connaissance au hasard de rendez-vous communs pour les chimios. L'auteur ajoute ainsi une dimension supplémentaire à son roman : une solidarité féminine, fondée autant sur la maladie que sur un rejet des hommes dominateurs, manipulateurs ou fuyants.
À ce lien créé entre Jeanne et ses 3 alliées se superpose un 3e niveau... dont je ne dirai rien, pour garder le suspense.
C'est d'ailleurs une autre qualité de ce roman, en plus du réalisme et de l'émotion déjà signalés : Sorj Chalandon sait construire une intrigue solide, basée sur des événements hors normes mais étayés de manière si concrète et détaillée qu'ils nous embarquent complètement jusqu'à un final surprenant (je n'en dis pas plus 😉).
Les deux seuls points qui m'ont un peu gêné sont le côté presque caricatural du mari salaud (je sais pourtant que ça existe : j'en ai connus 😡) et l'accumulation de malheurs sur certaines têtes.
Mais tout cela s'efface bien vite devant les points forts de ce texte douloureusement vrai et profondément humain... comme tous les Chalandon.
Commenter  J’apprécie          100



Ont apprécié cette critique (10)voir plus




{* *}