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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est un été. 1982 pour la version originale. 1985 pour la version de François Ozon. 2020 pour son visionnage dans la salle obscure. 2021 pour sa lecture. Que de dates estivales pour commencer cette histoire. Et beaucoup de chiffres pour un roman, à commencer par son sous-titre, "Une vie et une mort en quatre parties cent dix-sept petits morceaux six rapports circonstanciés et deux coupures de presse avec quelques blagues deux ou trois devinettes quelques notes et un fiasco par-ci par-là pour faire avancer le récit".

Mais il est question aussi de lettres, de poésie, de souvenirs et de mélancolie. Les mots ont leur place dans l'univers de Hal, seize ans, qui ne sait pas très bien ce qu'il veut faire l'année prochaine. Arrêter le lycée comme le voudrait son père, continuer comme le souhaiteraient sa mère ou son professeur de lettres. Mais d'ailleurs pour faire quoi...

Entrée en scène de Barry. Cet été, une promenade à bord d'un voilier, chavirage et sauvetage, mise à nu et vêtements à sécher, l'intimité d'une mère aimante, bref le début d'une amitié en peu de temps, en une nuit même. Barry et son magasin - de disques. J'imagine, des étalages de 33 tours, du bon vieux rock anglais, Charlie Watts et ses Rolling Stones, Ozzy Osbourne et son Black Sabbath, du vieux punk, de la néo dark wave. Les british ne manquent pas de rock, mais là n'est point le sujet, le roman n'est pas musical, sauf pour l'omniprésence d'Ozzy, il est littéraire, il est mélancolique, du spleen et de l'amour, mais les histoires d'amour finissent... en général...

Cette danse du coucou [premier titre de la traduction française des années quatre-vingt avant son renouveau ozonesque], si chère à Laurel et Hardy, est surtout une ode à l'amitié qui se mue en amour, aux silences incompris, à cette passion de deux êtres qu'un instant de jalousie un jour d'une fin d'été sombrera comme un voilier chahuté par le vent, chavirera par la fougue d'une houle aux abords de la Tamise, par un orage sombre et noir comme les pensées de l'adolescence.

"Celui de nous deux qui mourra le premier, l'autre s'engage à aller danser sur sa tombe."

Et moi, j'aimerai bien aussi te voir danser sur ma tombe. Chanter même, à la manière d'Ozzy pourquoi pas ou pas. Boire une bière sur ma tombe. Pisser dessus aussi si l'envie t'en presse. Et n'hésite pas à gerber également sur la pierre... Voilà comment j'imagine les poussières de ma tombe.
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💘SUMMER OF LOVE💔
Après avoir adoré "Été 85", le film de François Ozon d'après le roman "Dance on my grave" d'Aidan Chambers, on était curieuses de découvrir ce dernier. Publié en 82, à une époque où l'homosexualité entre ado était illégale en Angleterre, le roman fit polémique et fut même interdit dans certaines écoles et bibliothèques. Cela dit, l'homosexualité n'est pas le sujet du roman et n'est jamais considérée comme un problème par les personnages. Il est surtout question ici d'amour et surtout du premier amour, la passion adolescente, celle qui marque à jamais, qui mord, qui brûle, qui ravage ou qui construit.

C'est l'histoire de Hal, 16 ans, en plein doute sur son avenir, qui est sauvé du naufrage de son bateau par Barry, beau gosse séducteur et sûr de lui, libre, audacieux, passionné. Hal chavire pour Barry et va vivre un été euphorisant avant de boire la tasse... Avant le drame... On ne vous spoile rien, le roman débute par la fin mais chut...🤫

Formidablement moderne, drôle, vivant et créatif, le récit alterne les points de vue et les modes narratifs, glissant ça et là des dessins et des articles de presse. On est dans la tête d'Hal, en plein tumulte, au milieu d'un bouillon d'hormones en furie, en plein questionnement. Ce n'est jamais vulgaire, souvent poétique et totalement universel. En un mot, un coup de coeur❤!
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Paru en 1983 sous le titre "La danse du coucou", "Été 85" est republié suite à l'élaboration de sa version cinématographique en France.


C'est un roman bâti de manière originale, fragmenté en 117 morceaux, agrémenté de six rapports tenue par mademoiselle Atkins, assistante sociale, avec quelques autres fragments de textes. Pas de chapitres, donc.


Nous suivons "Hal", qui déteste son prénom, Henry, et qui à 16 ans, connait son premier grand amour avec l'énergique et casse-cou Barry Gorman. Hal est en pleine adolescence, ne sait pas comment envisager l'avenir, connait ses premières expériences et de grandes réflexions existentielles. Il passera sept semaines avec Barry, avant que celui-ci décède. Ce n'est pas une divulgation: on le sait dès le début. On sait également que Hal a été surpris en train de danser sur la tombe de son ami/amant/patron et qu'on doit maintenant statuer s'il écopera d'une sentence pour cela. L'assistante sociale Atkins devra donc tenter de comprendre les motivations de Hal dans cette affaire et ce dernier, pour tenter de faire comprendre ce qu'il a vécu, écrit le récit de cet été de 1985, à Southend et ce qui en a résulter. Pour faire simple: ce roman EST ce qu'il a écrit à Atkins.


Contrairement à ce qu'on pourrait penser, le roman n'est pas centré sur la difficulté des jeunes homosexuels à vivre leur relation, bien qu'on sent une certaine résistance chez le père de Hal et un aveuglement volontaire chez la mère de Barry. On admet l'homosexualité/bisexualité des deux personnages, simplement. Ce roman est surtout centré sur les hauts et bas de l'adolescence, du questionnement identitaire, d'un premier amour passionné, sur une notre humoristique assez charmante. Néanmoins, et l'auteur le notera à la fin du roman: en 1966, les relations gays étaient illégales en Angleterre.


Hal est ce genre de jeune homme intelligent, très introverti, philosophe, peu entreprenant et solitaire, à la recherche de la moitié qui le complètera. À l'inverse, Barry est audacieux, intrépide, extravertie, casse-cou, prêt à essayer à peu près tout et très à l'aise avec son corps. Un duo assez contrasté et aussi très complémentaire. Autour de ce duo gravite également le sympathique et sage Ozzy, prof de Lettres assez clairvoyant, et Kari, norvégienne venue peaufiner son anglais et qui se révèle assez fine psychologue. Ces deux personnages sont des facteurs de résilience importants pour Hal, dans sa construction de soi, mais aussi dans son processus de deuil.


J'ai été touchée par cette histoire, qui porte haut et loin plusieurs aspects de l'adolescence, qui, certes, partent d'un jeune homme, mais dont certains thèmes peuvent trouver écho aussi chez les jeunes filles. "Se chercher"est le plus universel des thèmes pour les ados, car c'est quelque chose que nous traverserons tous, à divers degrés. Premier travail, premier amour, questions d'avenir, études, amis, famille, on a touche à tout et Hal nous en parle avec beaucoup de nuances, parfois drôles, parfois cyniques, parfois profondes.


Bien sur, un des thèmes centraux est le deuil: on sait dès le début que Barry meurt, mais maintenant, comment Hal y survivra t-il? Comment cet évènement majeur et terrible le feront-ils évoluer? Comment s'articulera son processus de deuil? Qu'en apprendra t-il? C'est un des aspects du roman que j'ai particulièrement aimé, au-delà du simple fait qu'il est triste de voir cette dyade improbable ainsi séparée.


L'auteur nous explique, dans les cinq dernières pages, quelques faits autours de ce roman. Il faut savoir que l'histoire de ce jeune homme surprit à danser sur la tombe de son ami est véridique et que l'auteur s'en est inspiré pour imaginer l'état d'esprit de ce jeune homme, au-delà de ses actes. de là part donc le personnage de Hal. Ensuite, il explique que le roman fut amorcé en 1966, période où l'homosexualité était illégale.Terminé en 1982, les relations gays étaient devenues légales entre adultes consentants. le problème? Elles ne l'étaient pas pour les ados de moins de 21 ans. Suite à la parution du livre, qui a fait controverse, l'auteur explique que beaucoup d'ados lui ont écrit . Des ados de tous genres, gays ou non. L'auteur expose quelqu'une de ces lettres qu'il a trouvé émouvantes. Finalement, il relate les divers tentatives de film sur le roman qui ont avorté avant de tomber entre les mains de Francois Ozon, qui a réalisé le film "Été 85" de 2020. Chambers dit avoir été très content du résultat et est heureux de le voir paraitre, quelque 40 ans plus tard.


C'est donc une petite pépite d'or ce roman. Il touche certainement plusieurs cordes nostalgiques en nous, les plus vieux, et pourrait certainement trouver écho chez nos jeunes, même de nos jours. S'il est classé en rayon adulte, je pense qu'il pourrait aussi convenir aux ados, surtout à partir de 15-16 ans.


P.S: Pour les profs qui me lisent: non, il n'y a pas de scènes hautement sexuelles, c'est un roman pudique là-dessus. Hal ne nous livre pas les détails, mais taquine en disant "qu'on aurait surement voulu y être".

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Une belle histoire entre deux garçons de 17 ans, j'ai aimé la façon ou il ce rencontre, la partie la moin aimé cet vers la fin du roman ou son petit amis meurt dans un accident de moto, bref voilà la partie la moin aimé, sinon le livre dans sont genre
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Tout d'abord, un petite note sur l'auteur son livre :
"Né en 1934, Aidan Chambers est un écrivain anglais. Son roman Eté 85, adapté au cinéma par François Ozon, est paru en France pour la première en 1983, sous le titre La danse du coucou."
Il est paru le 16 juillet 2020 aux éditions Points que je remercie pour l'envoi.

Dans ce roman à la construction assez étonnante, Hal, 16 ans, nous raconte son été.
L'été qui a changé sa vie. Sept semaines pour découvrir ce qu'est l'amour, le temps d'une promesse.

Pourquoi ai-je trouvé la construction assez étonnante ? le livre est divisé en 4 parties. Il n'y a pas de chapitres à proprement parler mais des morceaux numérotés.
Le récit de Hal est entrecoupé de rapports d'enquête de comptes-rendus de visite de l'assistance sociale. Deux polices de caractère sont utilisées et j'apprécie cela.

Le début de ma lecture a été laborieux, je ne vous le cache pas. J'ai eu du mal à rentrer dans le récit. Je n'arrive pas à m'attacher à Hal. Mais je suis persévérante !

Finalement c'est après 100 pages que le déclic s'est fait. Je ne parviens plus à lâcher Hal et son récit qui est devenu complètement addictif.

C'est un roman puissant et fort sur l'adolescence, l'amour et l'homosexualité.
Je lis ce roman avec mes yeux d'adolescente des années 2000 mais je me rends compte, au fur et à mesure de ma lecture, que le roman n'a peutetre pas été perçu de la même manière il y a près de 40 ans.

J'aime beaucoup également la préface du cinéaste François Ozon et j'aime également beaucoup les nouveaux mots de l'auteur pour clôturer ce livre !

Un livre qui gagne à être connu ! Lisez-le
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Il y a des romans qu'on regrette de ne pas avoir lus quand on était adolescent. Juste pour ressentir encore plus profondément l'intensité des émotions, qu'elles soient dans la joie, la jalousie ou le désespoir, juste parce qu'ils résonnent avec l'effervescence de sa recherche de sens, de son alter-ego, des montées d'hormones, avec la découverte des plaisirs charnels, avec les premiers amours. Juste parce qu'ils sont en cohérence avec le jusqu'auboutisme et l'entièreté adolescente, ces idéaux de bisounours qui s'estompent inexorablement au fil du temps qui passe, quand on commence à se frotter aux emmerdes et à la routine déprimante et sinistre de la vie adulte.

J'ai découvert ce livre au travers de la bande annonce du film de François Ozon "Été 85" (que je n'ai pas encore vu) et, préférant avoir lu les livres avant de voir les films, je me suis plongé dans ce roman qui, mine de rien, commence à dater, puisqu'il est sorti en 1982.
Force est de constater qu'il n'a pas pris une ride.

Hal est un jeune homme de 16 ans, fils unique, couvé et protégé par sa mère d'un père plein de certitudes sur l'avenir de son fils, sur ses études, son travail, ses amours. Hal a du mal à se faire des copains car Hal est entier. Il ne cherche pas une amitié superficielle, il cherche l'amitié absolue. Il cherche celui avec qui il pourra voyager à grands coups de haricots magiques. Une amitié et une fidélité éternelle, figée par "un serment de sang solennel, les yeux dans les yeux". Une sorte "d'ami de coeur" qui remplacerait "le frère ou la soeur censés inculquer dès le plus jeune âge à coup de pieds et de poings les inconvénients de l'amitié".

Après quelques échecs amicaux, Hal rencontre Barry, un jeune homme de 18 ans, au détours d'une sortie en mer en solitaire lors de laquelle Hal chavire, car il navigue quand même un peu comme un manche. Barry lui vient en aide et la belle histoire d'amitié, totale, absolue dont Hal a toujours rêvée peut commencer. La boîte à haricots magiques a-t-elle trouvé ses deux compagnons ? Les deux amis sont-ils sur la même longueur d'onde par rapport à la volonté de relation fusionnelle idéalisée par Hal ?

Hal nous raconte son été pendant lequel il a vécu les moments sans doute les plus intenses de sa vie, ceux dont il se souviendra pendant toute sa vie, avec son ami Barry, toujours imaginatif, plein d'énergie, d'empathie et de curiosité. Il raconte comment Barry s'occupe d'un SDF plein comme une outre en passe de se faire écraser par une voiture. Il raconte aussi sa rencontre avec la mère de Barry, aussi attentionnée que hystérique. Il raconte son excursion avec une bande de motards un peu loubards sur les bords. Il raconte la fête foraine, son embauche dans le magasin de musique de Barry, la rencontre avec Kari, une petite norvégienne qui va rejoindre ce charmant petit couple. Il dépeint également la manière dont deux adolescents peuvent devenir bien plus que des amis, jusqu'à se promettre d'aller danser sur la tombe de celui qui disparaîtra en premier, comme un pied de nez à la mort pour faire survivre la joie d'être ensemble, dans une fusion totale.

Mais Hal raconte aussi LA dispute tragique à l'origine de la fin des haricots ... magiques.

J'ai souri quand il fallait sourire, j'ai été ému quand ce putain de destin n'est définitivement pas son meilleur allié. J'ai eu mal au ventre en (re)pensant à la douleur de la double perte successive de mes deux seul(e)s vrai(e)s ami(e)s, qui façonne d'une certaine manière les comportements inconscients de ta vie d'adulte.

Je regrette juste de ne pas avoir eu l'opportunité de lire ce livre à 15 et 19 ans.









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Ici, nous suivons la rencontre amoureuse entre Barry et Hal et tout ce qui en découle. Une relation passionnelle qui ne se termine pas bien (on le sait dès le début). En effet, Barry est mort dans un accident. Une magnifique histoire d'un premier amour avec une fin tragique mais aussi les questionnement qu'impose l'adolescence, les choix de vie de l'on veut faire ou non.
J'ai décidé d'acheter ce livre après avoir vu le film. En effet, j'ai tellement aimé le film que je ne voulais pas quitter les personnages. Je dois dire que le film est très fidèle au livre même si l'histoire est transposé sur une ville côtière du nord (dans le livre l'histoire se passe en Angleterre) et que le nom de personnage change. Ce qui a déclenché en moi, une sensation de déjà vu. Je pense que j'aurais dû attendre un peu entre les versions pour avoir oublié un peu certain détail et me “Ah oui il arrive ça, c'est vrai”. Mais, cela ne m'a pas empêché d'apprécier ma lecture. Les sentiments, qui y sont décrit, sont très fort et m'ont réellement touché. de plus, le format de lecture est vraiment originale. Il y a trois parties, qui sont séparés en petits points, ce qui rend la lecture très fluide et rapide. On y retrouve quelques schémas et deux coupures de presse qui retrace le fait divers dont Hal a fait l'objet. On retrouve aussi compte rendu de l'assistante sociale qui lui rend visite. J'ai trouvé cela intéressant d'avoir un regard extérieur, qui donne sa vision des choses sur les évènements qui arrive après la mort de Barry.
Je recommande ce livre mais aussi le film qui se valent tout les deux.
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Hal nous raconte l'été de ses 16 ans, ce même été où il rencontre l'énigmatique Barry. Dès le début du roman, l'avis de décès de Barry laisse présager une fin tragique. Alternance entre le récit de l'été et le temps présent.

Ce n'est pas une lecture toute récente, je me souviens que j'avais du mal à accrocher au style de l'écriture mais j'ai su rentré dans le récit
J'ai bien aimé l'histoire et la manière dont la tournure des évènements Barry et Hal, j'avais hâte de savoir pourquoi Hal a fait ce qui est expliqué au début du roman ( l'ancien titre du livre).
Un roman audacieux pour son époque, original et une lecture agréable
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