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Critique de vince971


EPOUSTOUFLANT! J'avais déjà découvert la beauté du langage de Chamoiseau dans Texaco, mais on trouve dans L'Esclave vieil homme et le molosse une vivacité encore plus saisissante. On y retrouve la puissance du langage poétique de Césaire associée au caractère épique du face-à-face entre le vieil homme et le chien sanguinaire (qui n'est pas sans rappeler le vieil homme et la mer d'Hemingway). Chamoiseau brille encore par la variété des points de vue narratifs. J'ai trouvé la description du maître de la plantation très touchante et empreinte d'humanité. Il est un bourreau mais aussi une victime, rongée dans l'âme, prise au piège dans l'engrenage de l'Histoire. ENFIN que dire de ce passage que j'ai trouvé bouleversant et qui résume assez bien le ton du livre en nous livrant l'horreur de l'esclavage:

"Le vieil homme esclave ne se souvient pas du bateau, mais il est pour ainsi dire resté dans la cale du bateau. Sa tête s'est peuplée de cette haute misère. Il a le goût de la mer sur les lèvres. Il entend même en plein jour le museau dramatique des requins contre la coque. Il a aussi le souvenir des voiles, des barres, des cordages, comme s'il avait été de l'équipage, et cela se mêle à des visions du pays d'Avant, et même plus que des visions: des femmes, des êtres, des choses, des beautés, des laideurs, qui frétillent en lui, qui sont lui, et qui se mêlent aux chaos déclarés. le molosse est semblable, mais il dispose d'une masse d'instincts qui l'illusionne d'un sens à tout cela. Et ce sens s'est mêlé aux charnelles sanglantes que le Maître lui inculque comme principe d'existence. Il est l'âme désemparée du Maître. Il est le double souffrant de l'esclave."

A LIRE ABSOLUMENT!
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