Chambre louée
2 décembre 2013
Un espace d’environ dix mètres carrés
Étriqué et humide, où la lumière ne rentre pas de
l’année
Là je mange, je dors, je chie, je réfléchis
Je tousse, j’ai des migraines, je vieillis, je tombe malade
sans pour autant réussir à mourir
Sous la lumière jaune blafarde je regarde ahuri dans le vide,
riant bêtement
Je marche de long en large, je chante tout bas, je lis, j’écris
des poèmes
Chaque fois que j’ouvre la fenêtre ou le portillon
J’ai l’air d’un mort
Qui ouvre très lentement le couvercle de son cercueil.
// Poèmes de Xu Lizhi *
* Xu Lizhi, jeune travailleur migrant chinois à Shenzen, s’est suicidé le 30/09/2014 après avoir laissé des poèmes sur le travail à la chaîne, dans « L’atelier, là où ma jeunesse est restée en plan ».
/ Traduction par Alain Léger