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3,12

sur 80 notes
Quitter Londres, vivre autrement, plus proches de la terre, Ruth et Mark en ont rêvé et ils l'ont fait. Ce retour à la terre devait être une remise à zéro de leurs existences et de leur couple. Et cela a bien failli être le cas tant les débuts sont prometteurs. La Source où ils se sont installés est une terre bénie. Alors que le reste du pays, le monde entier même, souffre d'une sécheresse sans précédent, leur propriété est épargnée. Les champs sont irrigués, la pluie tombe régulièrement. Mais ce cadeau de la providence semble empoisonné. Méfiance, jalousie, haine deviennent leur lot. Leurs voisins se détournent d'eux, le gouvernement veut les déposséder de leurs terres, des illuminés de tout bord affluent vers ce lieu, objet de toutes les convoitises. Alors qu'Angie, la fille de Ruth s'installe dans un champ avec son fils Lucien et un petit groupe de hippies, Mark continue à faire comme si tout était normal. Mais Ruth s'interroge. Dans le sillage d'Angie, sont arrivées les soeurs de la Rose de Jéricho menées par Amélia, une secte qui, très vite, s'insinue dans la vie de Ruth qui devient l'Élue. Bientôt, la vie de Ruth n'est plus régie que par les réunions de prière, les cérémonies, les discussions avec soeur Amelia. Mark s'éloigne d'elle, les tensions sont de plus en plus vives. Et, un jour, Lucien est retrouvé mort. le petit-fils de Ruth a été assassiné, mais par qui ? Nul ne le sait et sa grand-mère, désormais assignée à résidence à La Source, seule sous la garde de trois jeunes militaires, ne peut que revivre le fil des événements pour démêler le vrai du faux, trouver le coupable de ce crime odieux et peut-être se reconstruire.

Vaste roman que ce Là où tombe la pluie qui tient à la fois du thriller psychologique, du drame familial, du roman d'anticipation et de la fable écologique; une histoire sous tension qui tient en haleine, intrigue, angoisse même, un récit puissant qui invite la folie au coeur de ses pages. A travers les souvenirs de Ruth qui tente de reconstituer l'enchaînement des événements, on assiste à l'effondrement d'un rêve. Les failles familiales qu'on voulait oublier, laisser derrière soi, deviennent, au contraire, de plus en plus profondes dans un contexte de plus en plus tendu. le fait qu'ils soient les seuls à ne pas souffrir de la sécheresse les plonge dans un isolement propice à tous les excès. Mark est dans le déni, il veut continuer à croire en son rêve d'une vie proche de la nature. Ruth se laisse entraîner dans la folie d'une secte, alors que rien ne la prédestinait à croire sans réfléchir.
La confiance et sa perte, la trahison, la manipulation, la faiblesse, la foi comme dernier recours, la dérive sectaire, autant de thème que Catherine CHANTER décline avec talent dans ce roman addictif qui se lit comme un polar, nous plonge dans les affres de la condition humaine mais sait aussi parler d'amour et de rédemption. Un livre passionnant, original et surprenant, à découvrir absolument.
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Waouh... Voilà comment je pourrais résumer cette lecture, par un "Waouh" sonore et retentissant. Je suis bluffée. Littéralement bluffée. La dernière page est tournée et tout prend un sens. Les pièces de ce puzzle hallucinant sont emboitées.

Quelle lecture !

Dès les premières pages, j'ai senti que le récit possédait ce petit plus qui frôle l'obsession. Parmi les personnages, aucun n'est le héros parfait, ni le criminel parfait d'ailleurs. Rien n'est noir ou blanc. Il y a plusieurs variantes de gris. L'écriture est entêtante et mélange avec une habileté diabolique présent et passé pour reconstituer les évènements dans cette quête de la vérité.

Ruth est la narratrice, celle sans qui le récit ne serait rien. À travers sa voix, nous est contée son histoire, mais aussi celle de Mark, d'Angie, de Lucien, des soeurs, et surtout... de la Source.

Le bonheur après la tourmente, Ruth et Mark y ont cru en quittant Londres pour s'installer dans ce paradis qui leur permettait de revenir à l'essentiel. Mais le ciel a un humour parfois douteux, et la principale richesse de l'univers -l'eau- vient à manquer. Sauf à La Source. Eux qui fuyaient la foule et le regard des autres après tout ce qui s'était produit deviennent le centre d'attention. Tout le monde s'intéresse à eux, tout le monde les envie, les gens, les médias... même une secte, La Rose de Jéricho avec Amélia à sa tête.

L'auteure nous entraîne dans la spirale infernale de ce couple qui essaye tant bien que mal de s'accrocher à son rêve, jusqu'à ce que tout bascule.

Raison et folie se mélangent, comment démêler le vrai du faux ?

Le lecture suit cette exploration de l'âme humaine: le bonheur, l'illusion, les inquiétudes, l'influence, la manipulation, l'enfermement, le doute, les certitudes, les jugements... L'injustice. Tout est passé au crible, rien n'est oublié dans cette variation de rythmes: tantôt lent, tantôt rapide, toujours juste.

Catherine Chanter défie les genres, dystopie et science fiction dansent avec thriller et roman psychologique pour comprendre comment on a pu en arriver là.

Cela faisait terriblement longtemps que je ne m'étais pas autant immergée dans un récit. Je me suis surprise à être attendrie par certaines scènes entre Mark et Ruth, alors que le doute est là. J'ai cru, comme Ruth, aux différents coupables possibles, et me suis brisée devant le poids de certaines scènes. Et la dernière page tournée, ce « waouh » qui reste encore collé à mes lèvres. Un roman vraiment hors du commun. Une de mes lectures les plus marquantes de 2015.
Lien : http://lelivrevie.blogspot.f..
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La justice a tranché : assignée à résidence, Ruth est potentiellement coupable mais de quoi ? D'avoir participé directement à ce meurtre mystérieux dont on prend réellement conscience à la moitié du livre ? D'y avoir concouru par la déliquescence de son mariage, pour avoir fermé les yeux sur le passé de son mari, pour s'être soumise à l'emprise progressive de Soeur Amélia et s'être abandonnée à un délire hallucinatoire ?
Les questions s'enchaînent, les hypothèses bondissent au fur et à mesure que Ruth la narratrice, dépassée par le constat factuel de ce qu'elle a vécu, tente de reconstituer son histoire alors que l'auteure apporte des réponses au compte-gouttes.


Il faut dire que l'histoire est complexe. On suit l'itinéraire d'un couple, d'une famille, d'êtres qui se révèlent plein de failles lorsque leur ferme La Source avec sa végétation luxuriante prend des airs d'oasis alors que le Royaume-Uni est frappé par une terrible sècheresse digne d'une des sept plaies d'Egypte. Il y a certes l'intérêt des media, du gouvernement, des scientifiques, des mystiques, la rancoeur et la haine des voisins.
Mais l'auteure anglaise aime jouer du mystère en explorant avec subtilité les zones d'ombre de personnages prisonniers de cloisons qui se superposent à celles que l'on subit sous la pression des évènements que sont parfois les relations difficiles entre les membres d'une même famille. Cela donne des personnages isolés, repliés sur eux-mêmes dans cette oasis à la beauté inquiétante. Car plus qu'un décor, Catherine Chanter a fait de la Source une présence magique voire vénéneuse au point de se demander si ce n'est pas l'isolement au sein de cette ferme miraculeuse qui conduit ses occupants, et en particulier Ruth, à se retrancher dans leur univers intérieur et les mène à la folie…


Mêlant les genres, du drame familial à la fable écolo saupoudrée de surnaturel, en passant par le thriller, Catherine Chanter se complait à égarer le lecteur. le suspense n'est pas celui traditionnel qu'engendre une mort violente ou un phénomène inexpliqué. Il nait de la lente reconstitution de tout un puzzle avec une narration en pointillés, un peu flottante, un peu nébuleuse, l'auteure façonnant lentement ses personnages, comme si elle refusait de les trahir. Il faut alors accepter de se laisser porter par un récit spéculatif avant de voir se dissiper progressivement mais pas totalement le brouillard suspendu au-dessus de la Source et obtenir la vérité. Presque anecdotique. Et là on se dit que la construction est terrifiante… ou magistrale.
Personnellement, j'ai été sous le charme de ce huis clos inquiet et moite, sublimé par une nature triomphale et qui cache le combat d'une femme pour retrouver son équilibre, donnant lieu à un récit tout ensemble poétique et réaliste, onirique et tragique. Catherine Chanter m'a conquise avec ce premier roman prometteur, même s'il est un peu dérangeant parce qu'il est susceptible de provoquer plus de questions que de réponses chez le lecteur scrupuleux.




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Quand Ruth et Mark ont pris possession de la Source, une ferme entourée de champs, ils étaient loin de s'imaginer ce que l'avenir leur réservait.
Décidés à devenir agriculteurs, ils quittent Londres.
Peu après l'installation sur leur nouveau domaine, l'Angleterre est victime d'une grande sécheresse. Il ne pleut plus, sauf à La Source.
Malgré eux, ils s'attirent à la fois la haine la plus féroce et la dévotion la plus pure, jusqu'à l'arrivée d'un groupe de religieuse.
La situation s'envenime peu à peu devant des dérives sectaires que Mark rejette totalement.

Construit en alternance sur deux périodes, nous découvrons Ruth en résidence surveillée sur le domaine. Tout juste sortie de prison, elle revit son passé jusqu'au drame qui se dévoile peu à peu.

Ce roman, très bien mené, joue avec les codes de la dystopie et de l'intrigue policière, tout en gardant un certain mysticisme qui en fait tout l'attrait.
J'ai aimé suivre Ruth entre amour et angoisse.
Je me suis laissée envoûter au fil des pages.

« Là où tombe la pluie » demande une certaine patience au lecteur. le rythme est assez lent, l'intrigue tarde à se mettre en place, mais en contrepartie, les personnages aussi complexes qu'attachants sont disséqués avec minutie et la nature qui fait partie intégrante de l'histoire est peinte avec poésie par Catherine Chanter.
Un premier roman très réussi.
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Ce texte dégage un incroyable magnétisme.
Il est chantant, un chant solitaire et distant.
Il est lancinant, une douleur sourde, à l'égal de la terre craquelée par le manque d'eau.
Il est mystique, offrant une plongée totale dans un univers sectaire.
Il est dangereux, rythme ralenti, nous sommes amenés bon gré mal gré là où le souhaite la narratrice, à l'orée de sa folie et de ses cauchemars.

Comment, pourquoi, Ruth se fait-elle happer par cette secte ? On voit la progression s'effectuer au fur et à mesure du récit, délabrement de son entourage affectif, solitude déjà bien ancrée en elle-même, perte de repères, il y a de multiples raisons... Ruth est une proie fragile qui se fait peu à peu engloutir par la vénéneuse plante. Nous en voyons les effets lors de son emprisonnement : cauchemars, peurs, hallucinations.

Lire ce roman a été un acte envoûtant, la quatrième de couverture parle d' « hypnotisme » et ça a été mon cas. Pourtant je ne me suis pas sentie particulièrement proche de Ruth ; mais de la Source, de son amour pour la Source, oh que oui ! Il faut savourer les descriptions et les laisser s'écouler pour mieux s'en imprégner... tout comme tombe la pluie sur ce domaine sanctuaire.
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Ce roman aurait pu être absolument génial. Sa trame est intéressante mais malheureusement pas captivante.

L'histoire commence par la fin, c'est donc une rétrospective d'événements qui ont abouti à ce début de roman. le problème, enfin pour moi, c'est que tout est donné au compte-goutte et cette vitesse de croisière aurait valu un petit coup de turbo !

On est tenu par une pseudo intrigue et des conditions météorologiques un peu particulière qui ont réussi à essouffler malgré tout mon entrain de lectrice !

L'histoire commence par la libération sous contrôle judiciaire de Ruth. Elle se voit obligée de rester dans son cottage "La source" sous haute garde. En effet, la Source est le seul endroit de toute l' Angleterre où il reste de l'eau et où il pleut encore. Cet or liquide est donc gardé par des militaires et étudié afin de comprendre les raisons de cette eau éternelle.
Mais avant que tout commence, Ruth et Mark qui ont fui Londres quelques années avant, vont se voir envahi d'envieux, de farfelus et de membres d'une secte. Déjà fragilisé, le couple va voir sa stabilité s'effondrer par l'arrivée d'Amélia, membre de la secte La Rose de Jéricho. Tout va partir à vau l'eau, jusqu'au crime du petit fils de Ruth. le criminel ne peut être qu'un membre de la Source!
Le sommeil est une force malveillante. Il rôde autour de mon lit comme un chien malade, sa mauvaise haleine s'accrochant à l'air nocturne. Il existe de nombreuses explications à ce que j'ai peut-être fait. Il n'est pas inhabituel que des gens soient incapables de se souvenir des actes haineux commis de leurs propres mains, conçus par leur propre esprit en pleine lumière, alors qu'ils sont pleinement éveillés. Et puis il y a ceux qui font des choses terribles pendant leur sommeil. Enfin ceux qui, au cours de l'histoire, ont fait des choses d'une grande importance, bonnes comme mauvaises, bien qu'on n'ait pu clairement établir s'ils étaient éveillés, endormis ou dans un entre-deux-mondes encore non répertorié par les scientifiques.
Ce livre est bourré de longueur ! Je me suis vue lire, je me suis ennuyée et pourtant je voulais connaitre la fin !
Il est fort dommage également que le phénomène écologique ne soit pas assez exploité.
Je ne vous conseille pas cette lecture car malgré une quatrième de couverture alléchante, vous resterez sur votre faim !

Lien : http://lesciblesdunelectrice..
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Là où tombe la pluie est le premier roman de l'auteur anglaise Catherine Chanter. Servi par une très belle écriture, il ne laisse pas le lecteur indifférent. C'est une belle surprise de cette rentrée littéraire 2015.

Roman/thriller psychologique, drame familial, roman d'anticipation, de repentance, ode à la nature, fable écologique, bonheur, joie, secte (La Rose de Jericho), religion, folie, influence, manipulation,... Là où tombe la pluie est un peu tout cela à la fois. Difficile de s'y retrouver parfois même si cela reste dans l'ensemble très bien construit et raconté. C'est un premier roman puissant et abouti.

On suit l'histoire d'une femme, Ruth, accusée de meurtre de son petit fils et assigné à résidence à la Source durant plus de 460 pages. le texte retrace sa vie avant et après le drame. On côtoie avec elle son mari Mark, sa fille Angie, son petit fils Lucien, mais également Soeur Amelia, Soeur Dorothy, Soeur Jack, le prêtre Hugh ou les 3 policiers chargés de sa surveillance. le roman est prenant, le suspens présent même si on trouve de très (trop) nombreuses longueurs. Beaucoup de descriptions, d'allers/retours entre le présent et le passé, de temps perdu lorsqu'est abordée la secte dans laquelle est prise Ruth par exemple. C'est le point négatif de ce premier roman.

Néanmoins, il est prenant et captivant. On est souvent hypnotisé par l'écriture de l'auteur. C'est le gros point fort de ce pavé. C'est d'ailleurs ce qui m'a très souvent motivé à poursuivre. C'est donc ce que je souligne en priorité et le point sur lequel j'établis la note de cette chronique.
L'écriture de Catherine Chanter est en effet douce, poétique, riche, hypnotique... Mais elle sait aussi saisir le lecteur, le faire douter voire le dérouter. de la douceur de la nature, l'atmosphère peut devenir mystérieuse et oppressante en quelques lignes.

Jusqu'aux dernières lignes, on est maintenu en haleine. C'est finalement une belle réussite de l'auteur et cela donne à l'arrivée un roman très agréable que je ne regrette pas d'avoir lu.

Là où tombe la pluie est une belle surprise que je vous recommande.

4/5

Lien : http://alombredunoyer.com/20..
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Lecture très originale... Dystopie, thriller psychologique, environnement particulier... Il m'a fallu le temps pour entrer dans l'histoire, tellement le contexte est particulier je pense. Mais une fois lancée, j'ai trouvé cette lecture très intéressante. Un ovni littéraire de qualité, comme il est bon d'en croiser 😊
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Là où tombe la pluie de Catherine Chanter. Tout m'inspirait dans ce livre: le titre, le nom de l'auteur, la couverture avec cette tentaculaire plante verte sur fond sombre. Et l'intrigue bien sûr. Me voilà partie en Angleterre avec ma première  lecture de l'année et une histoire qui s'annonce des plus singulières. Haut les coeurs!

Tout commence en prison. Nous voilà bien pour attaquer 2017. Puis retour après dérogation judiciaire exceptionnelle non pas aux sources mais à la Source. Un peu déroutant mais pourquoi pas. Ce n'est pas le premier roman que je lis où la narration commence par la fin pour revenir via flash-backs vers les prémices du développement. Et en effet, Là où tombe la pluie alterne entre les époques, au demeurant pas si éloignées l'une de l'autre. On s'y retrouve assez vite et la narratrice resserre petit à petit le lien qui unifiera l'ensemble.
Le début chronologique de l'intrigue part d'un ras - le - bol de deux Londoniens lassés de la pollution, du vacarme urbain et de certains démêlés de Monsieur avec la police (tiens, tiens...) qui le laissent innocenté mais comme exsangue.
Le couple souhaite se lancer dans une vie de fermiers sur une petite exploitation éloignée de tout attroupement humain. Ils trouvent leur vision idyllique à la Source, cottage entourée de terres arables et boisées. Et surtout, comme son nom l'indique, d'une source d'eau prolifique créant un vrai paradis d'herbe verte et de gras pâturages. Rien de particulièrement extraordinaire pour l'Angleterre me direz-vous! Que nenni, répondrai-je. Car ce qui semble débuter comme un remake du film Une hirondelle a fait le printemps, s'apparente rapidement à un climat de désastre écologique. En effet, une terrible sécheresse sévit sur tout le Royaume-Uni depuis déjà plus d'un an et on sent une société tendue par les mesures restrictives mises en place.
Et de la tension, ce n'est pas ce qui ca manquer pour nos deux aventuriers du temps (météo) perdu! Une pluie presque divine arrose leur propriété, maintenant leurs plantations dans une luxuriante aberrante aux yeux des habitants du village le plus proche. Ceux-ci tirent la langue, mettent la clé sous la porte voire se suicident faute de pouvoir s'en sortir. S'ensuit un ostracisme terrible qui emprisonne la narratrice et son mari dans les limites de leurs terres. La tension se fait également de plus en plus dense entre eux deux. La fille de la narratrice, plus ou moins ex-junkie mère d'un adorable petit Lucien de 5 ans, en rajoute un surcroît en s'invitant sans prévenir avec une sorte de communauté hippie. Et en laissant pénétrer sur les terres un groupe mystico-religieux constitué de quatre femmes adorant la Rose de Jéricho. Elles viennent attirées par l'oeil intérieur de leur chef, femme charismatique à la longue chevelure auburn. Elle annonce l'avènement d'un Troisième Testament dans lequel la femme disposera de la Terre, en l'occurrence, la Source. Sa philosophie croise aux frontières du christianisme et du New Age, avec des émanations de paganisme qui n'est pas sans rappeler les mystères liés à Avalon.
D'abord plus que critique et sceptique, la narratrice finit par adhérer corps et âme,  trouvant paix et sérénité en compagnie de ces femmes, dans l'exaltation des rituels et des prières, jusqu'à devenir La Rose de Jéricho, l'Élue parmi les élues, qui annoncera la bonne parole via le site Internet du groupe.
Couple qui bat de l'aile, ambiance catastrophiste avec mesures d'exception mises en place par l'État, secte, envie confinant à la haine des externes au domaine, tout tombe dans la spirale jusqu'à cristalliser le drame qu'on sait dès le premier chapitre être survenu.
Entre son confinement en résidence surveillée après arrestation et réminiscences de ce qui s'est réellement passé,  la narratrice démêle l'écheveau afin de connaître la vérité, combinant cette recherche avec la cohabitation obligatoire de trois gardes.

Bref, autant d'éléments en présence pour une histoire intrigante, captivante et qu'on penserait totalement immersive. Et c'est là où, pour ma part, le bât a blessé. Je garde un souvenir somme toute mitigé de cette lecture. Loin de moi l'idée de dire m'y être ennuyée. J'ai suivi la narration avec attention pour repérer les indices me paraissant important. J'ai eu envie de connaître la vérité bien sûr. Néanmoins ce ne fut pas avec un enthousiasme débordant. L'écriture est de qualité, les éléments bien amenés. Manque... Je ne sais pas, peut-être un peu plus d'empathie pour la narratrice. Avis très subjectif, Je l'avoue. Je me suis surtout sentie mal à l'aise vis à vis de l'ordre de la Rose de Jéricho par méfiance envers ce genre de secte qui m'apparaît très vite comme malsain.

Une lecture qui reste en dépit de mes quelques objections (au final peu conséquentes) intéressante. Il s'agit, je crois, du premier roman de Catherine Chanter. Un tour de force d'avoir su mélanger dans un même roman des éléments de catastrophe écologique, de recherches spirituelles et d'enquête criminelle. Bravo et à voir le prochain opus.



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Là où tombe la pluie est un des romans de la rentrée littéraire 2015 qui me tentait le plus.
La première fois que nous faisons connaissance avec Ruth, c'est lors de son assignation à résidence pour l'accusation du meurtre de son petit-fils Lucien. Enfermée à La Source, le nom de sa propriété, Ruth a le temps de se remémorer ce qui l'a conduit à se retrouver dans cette situation.
Ruth et Mark sont un couple unis, mais dont les failles s'élargissent peu à peu. Pour fuir et se reconstruisent ils emménagent dans leur nouvelle propriété : La Source. Ils la voient comme la maison de leur rêve, le moyen d'avancer de nouveau. Mais lorsque le monde entier est en proie à une sécheresse sans précédent et que seule leur propriété est épargnée, ils s'attirent d'abord la jalousie des agriculteurs voisins, avant d'être en proie à la curiosité du gouvernement et du fanatisme d'une secte, la Rose de Jéricho.
La dirigeante de la Rose de Jéricho, Amelia, mais ainsi que les membres de la secte, prennent une place de plus en plus importante dans la vie de la Source, et surtout dans cette de Ruth. Elle se laisser convaincre par son rôle d'Elue, creusant davantage le fossé entre elle et sa famille. Son mari ne comprend pas l'influence de ces femmes, sa fille Angie a besoin d'elle, et son petit-fils réclame une attention qu'elle arrive de moins en moins à lui donner.
Mais lorsqu'on découvre Lucien mort, le monde de Ruth s'effondre encore plus. Elle se suspecte, elle suspecte son entourage et est convaincue que son assassin se cache parmi ses proches. En qui peut-elle avoir confiance ?
(Suite de mon avis sur mon blog.)
Lien : http://chezlechatducheshire...
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