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Citations sur Le fou divin (17)

“Le Fou divin” Kunga Legpa'i Zangpo
Kunley ... chanta :
« Heureusement, je ne suis pas un de ces Lamas ritualistes
Qui accumulent les disciples, la puissance et les richesses
Et n'ont plus le temps de goûter la plénitude de la vie.
Heureusement, je ne suis pas un de ces moines érudits
Qui ont soif d'initier de nouveaux amants
Et n'ont plus le temps d'étudier les Sutras et les Tantras.
Heureusement, je ne reste pas dans un ermitage de montagne
À m'extasier sur le sourire des nonnes
Sans trouver le temps pour méditer sur les trois Vœux.
Heureusement, je ne pratique pas la magie noire,
Je ne prends pas la vie des autres
Sans trouver le temps de cultiver l'esprit de compassion.
Heureusement, je ne suis pas un chamane des cimetières
Me prêtant tour à tour aux dieux et aux démons.
Sans trouver le temps de rompre les racines de la confusion.
Heureusement, je ne suis pas un père de famille
Qui doit lutter pour nourrir des bouches innocentes
Sans avoir le temps de vagabonder en des lieux plaisants. »
p. 101
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“Le Fou divin” Kunga Legpa'i Zangpo
« Tu ne portes pas les vêtements d'un Lama, ni d'un moine, ni d'un sage, lui dit un vieil érudit, tu fais ce qui te convient et tu offres un mauvais exemple aux gens du commun. Tu devrais trouver une maison et t'y installer de manière durable au lieu de vagabonder sans but et sans utilité comme un chien. Tu critiques tous les religieux. Pourquoi fais-tu cela ?
— Si je devenais Lama, je serais l'esclave de mes disciples et je perdrais ma liberté d'agir. Si je me faisais ordonner moine, je devrais observer la discipline, mais qui peut ne jamais rompre ses vœux ? Si je devenais un sage, je devrais m'attacher à découvrir la nature de l'Esprit, comme si ce n'était pas l'évidence même ! Que je sois ou non un mauvais exemple ne dépend que de l'intelligence de celui que cet exemple inspire. En outre, si un homme est destiné à passer son temps en enfer, ce n'est pas d'imiter le Bouddha qui le sauvera. Et s'il est destiné à devenir Bouddha, les vêtements qu'il porte importent peu, car son action, quoi qu'il fasse, est naturellement et spontanément pure. Espérer un foyer, ou se concentrer sur un but purement matériel détourne de la Voie car cela renforce l'idée du moi et du mien. Aussi loin de vénérer les moines je vois que leur capacité d'attachement émotionnel est, dans cette mesure, supérieure à celle des laïcs. Quoique d'ordinaire, les raisons premières pour lesquelles on fonde un monastère, un lieu où les disciples pourront méditer, soient louables, dès qu'apparaît le besoin de protection commune qui crée la contestation au-dedans et la discorde au-dehors, ce qui était au début une communauté sainte, devient un repaire de brigands, car chacun y est rattrapé par ses motivations égoïstes. »
p. 98 et 99
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“Le Fou divin” Kunga Legpa'i Zangpo
Lorsqu'on leur servit le repas de carcasses de mouton rôti, Kunley ne trouva au fond de l'écuelle de bois que des os et des cartilages sans la moindre trace de chair. Dégoûté, il entonna ce chant : « Sakya Panchen de To
A les mêmes besoins que ses serviteurs,
Pourtant, le partage de la viande est injuste :
Certains reçoivent les bons morceaux, d'autres les mauvais.
Tous les moutons sont des moutons, c'est vrai,
Mais certains sont gras et d'autres sont faméliques.
Que faisais-tu, mouton,
Tandis que tes pareils broutaient et buvaient ?
Tu ne peux engraisser qu'en mangeant.
Alors, retourne brouter dans les prés. »
Le Lama frappa la carcasse qui se dressa aussitôt sur ses pattes et s'enfuit par la porte en direction des montagnes.
p. 69
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“Le Fou divin” Kunga Legpa'i Zangpo
Il* noua un fil de soie protecteur et le remit au Lama. « Tu n'as pas besoin d'autre chose. Porte-le sur toi. »
Le Lama reçut cette marque de respect et se retira. « Que vais-je faire de ce fil ? pensa-t-il. Ce n'est pas agréable à porter autour du cou, je n'ai pas de poche, et je n'ai pas envie de le tenir à la main. Le mieux est que je l'accroche à mon pénis qui est propre et qui n'a rien à porter. »
Il fit comme il avait pensé et arriva sur la place du marché.
« Regardez ! cria-t-il, regardez ! Si vous avez cinquante pièces d'or, vous pouvez être reçu par le Bouddha Tsongkhapa en personne. Peut-être même vous offrira-t-il un fil comme celui-ci ! » Et il exhibait de tous côtés le membre autour duquel s'enroulait le fil de soie.
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* Tsongkhapa
p. 57
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“Le Fou divin” Kunga Legpa'i Zangpo
Au temple de Ramoche, il trouva des moines engagés dans une discussion métaphysique. Jugeant qu'il ne fallait pas laisser passer cette occasion de leur apprendre à rire, il demanda : « Que faites-vous, ô moines ?
— Nous purifions notre esprit des doutes et de ce qui en perturbe l'harmonie.
— Je connais moi-même un peu la métaphysique », répliqua-t-il.
Ayant dit, il les gratifia d'un énorme pet en plein dans les narines. « Qu'est-ce qui est premier, l'air ou l'odeur ? »
Les moines se mirent en colère et voulurent le chasser. « Nous n'apprécions pas ta forme d'humour ! »
Et ils l'injurièrent.
« Ne soyez pas si fiers, détendez-vous un peu ! Mes manières et les vôtres diffèrent, c'est tout. Les miennes sont pleines d'urbanité, les vôtres pleines d'orgueil et de convoitise ! Et maintenant, ajouta-t-il, veuillez, je vous prie, m'annoncer au Bodhisattva de l'Intelligence, Tsongkhapa.
— Qu'apportes-tu en offrande ?
— Je ne savais qu'il fallait faire une offrande. J'en apporterai une la prochaine fois, mais je dois le voir aujourd'hui.
— Il en apportera une la prochaine fois, raillèrent les moines. On n'avait jamais entendu cela !
— Si c'est absolument nécessaire, reprit Kunley, j'ai ici une belle paire de testicules léguée par mes parents. Cela fera-t-il l'affaire ? »
De nouveau, les moines se mirent en colère et, sans autre forme de procès, le mirent à la porte.
« Dès que j'aurai trouvé une offrande, se dit-il en reprenant le chemin de Lhassa, je reviendrai tourmenter ces moines. »
p. 53
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“Le Fou divin” Kunga Legpa'i Zangpo
Prépare-moi cette tisane spéciale que je porte depuis le marché de Lhassa. Elle est prête instantanément. »
La prenant par la main, il l'entraîna sur le lit du chef, releva sa chuba et contempla son mandala. Plaçant alors son organe contre le mandala de lotus blanc, entre ses cuisses dont la chair était plus douce que la crème, et s'étant assuré qu'ils étaient étroitement l'un dans l'autre, il consomma leur union. En lui faisant l'amour, il lui donna plus de plaisir qu'elle n'en avait jamais éprouvé. « O, Sumchok, sers-moi le thé, à présent » dit-il lorsqu'il eut terminé.
Elle lui porta alors du thé, ainsi que de la bière délicieuse, de la tsampa, de la viande et tout ce que son cœur désirait. Enfin, il se leva, comme pour partir. « Je dois m'en aller. Il vaut mieux que tu restes là, Sumchok. »

Alors, Sumchok chanta :
« Écoute, Drukpa Kunley !
Le duvet porté par la brise
S'accroche au sommet de l'arbre.
Comment en vouloir à la brise ?
Le duvet est si léger !

p. 39
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“Le Fou divin” Kunga Legpa'i Zangpo
Les chefs-d’œuvre paillards et anticléricaux de Rabelais témoignent d'une sensibilité nouvelle, insatisfaite par une tradition décadente. Les attaques de Kunley contre l'impérialisme monastique et l'institution religieuse s'enracinent dans l'esprit de la tradition Siddha qui a toujours régné en Inde. C'est à cette tradition que se rattache le poète mystique Saraha (dont Drukpa Kunley fut la “réincarnation”) qui composa des chants apocalyptiques contre les démonstrations de piété, l'académisme scolastique, les rituels vides et l'autosatisfaction vertueuse. À cette liste, Drukpa Kunley ajouta la veulerie sexuelle des laïcs et des moines, l'autorité abusive basée sur les privilèges hiérarchiques, l'exploitation de l'ignorance et de la superstition, l'intérêt porté à des sujets extérieurs à la religion tels que la richesse et la renommée et beaucoup d'autres formes de « matérialisme spirituel ». Le but de Saraha et de Drukpa Kunley était de libérer ce que l'esprit humain a de divin de cet esclavage où le réduisaient les institutions religieuses et les conventions morales et rituelles créées à l'origine simplement pour aider la démarche spirituelle. Ces deux Yogins exemplaires de la voie ascétique et sans compromission estimaient que le renoncement complet, qui inclut le détachement de la religion et de ses institutions, était la condition nécessaire au bonheur parfait.
p. 14
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